Petit Dru : Face N - Voie Pierre Allain
Fusionner des documents
Attention, les photos associées ne seront pas supprimées et deviendront orphelines.
Si vous souhaitez juste modifier le titre ou les documents associés (ex : déplacer une sortie vers un autre itinéraire), il suffit de modifier le document.
Si ce document est un doublon comportant des photos, demandez @Modo_Topo_FR de fusionner les doublons pour déplacer les photos sur le document conservé.
Points de passage
Livres
Itinéraires
Rapports incidents/accidents
Itinéraire rocheux très raide, austère de par l'orientation, mixte dans les 6 dernières longueurs. Prédominance de fissures chamoniardes.
Intérêt historique de la fissure Allain.
Historique de l'itinéraire
- 1re ascension : 31 juillet et 1er août 1935 - Pierre Allain, Raymond Leininger. Sans crampons, sans chaussures de montagne, avec une corde de chanvre de seulement 7 mm de diamètre.
- 2e ascension : 29-30 août 1935 - Loulou Boulaz, Raymond Lambert.
Description
Approche
- Du Montenvers, traverser la Mer de Glace, remonter les échelles de la Charpoua et se diriger vers le rognon des Drus.
- Par les Grands Montets, ou par Bochard et le couloir des poubelles
Itinéraire
Socle
Depuis l’attaque vers 2900 m sur le glacier du Nant Blanc, viser le pilier à droite de la niche.
Gravir le couloir Ryan - Lochmatter en rochers brisés faciles (II). Ce couloir d’une centaine de mètres est très exposé aux chutes de pierres en particulier par temps chauds. Il conduit vers 3000 m à une série de plateformes enneigées.
Face
Par une traversée ascendante vers la droite, rejoindre le flanc E d’un grand pilier. Depuis sa base, un système de fissures et cheminées (III et IV) permet de gagner 100 m plus haut le point où le pilier vient mourir dans la paroi lisse et verticale.
Des dalles fissurées (IV) et des fissures cheminées en râteau de chèvre de 15 m (IV sup) conduisent vers la droite à une petite vire exposée dominée par un mur vertical.
Gravir ce mur par une fissure (V) de 12 m jusqu’à un creux permettant par une petite traversée facile vers la gauche de contourner un surplomb pour entrer dans un couloir cheminée en glace et neige. Ce couloir conduit à la partie inférieure de la rive droite de la niche. Des traces d’impacts sur les parois montrent qu’il est exposé à des chutes de pierres. Ne pas séjourner dans ce couloir (comme dans le Ryan) !
Traverser le petit glacier suspendu de la niche vers sa rive gauche (glace vive), et gagner une grande terrasse qui à son extrémité domine la face W. Un couloir facile (III) de gros blocs conduit à une autre terrasse (bivouac) avec vue sur la face W. Cette deuxième terrasse correspond à la base du pilier dominant la niche. Ce pilier est le passage clé de l’ascension.
Une traversée à gauche d’une dizaine de mètres permet d’attaquer le pilier par une cheminée verticale de 20 m (IV sup). Vue impressionnante.
Sortir de la cheminée par la gauche où un court dièdre conduit à une petite terrasse. Un léger replat est alors accessible en gravissant juste au-dessus de la petite terrasse, une fissure de 3 m.
Une large fissure évidente au-dessus du replat doit être abandonnée pour aller chercher, en descendant légèrement à gauche, un dièdre fissuré (IV). L’ascension du dièdre conduit à un replat dominant le bord du mur vertical situé au-dessus de la niche (forte sensation de vide).
Une fissure de 20 m d’abord facile (III) se surmonte avec de multiples verrous dans sa partie terminale (IV). Elle permet d’atteindre une sorte de petite niche dominée par un mur légèrement surplombant. Ce mur est franchi (Vc impressionnant) en se dressant au début sur une lame rocheuse. Quelques pas à gauche conduisent alors vers une double fissure. C’est la base de la fissure Allain. Elle est contournable par la droite (W) par une autre fissure, la Martinetti, beaucoup moins difficile.
Attaquer la double fissure verticale en utilisant la forte rugosité du rocher pour l’adhérence des pieds (chaussons conseillés), et en pratiquant des coincements athlétiques avec les mains ou les épaules. La longueur totale (40 m) et la raideur de la fissure imposent de la sortir le plus vite possible, donc avec technique.
Franchir un surplomb vers 15 m (V), puis escalader encore 15 m de double fissure débouchant sur un dièdre. La fissure Allain se poursuit alors sous la forme d’une simple fissure de 10 m en fond de dièdre vertical (6a).
Cette fissure doit être franchie en libre (et non en artif !). Les ouvreurs Allain et Leininger sont passés en libre en 1935 ! Le 6a est évitable en empruntant la fissure Martinetti ou un peu plus haut la fissure des Palois. Ces deux fissures rapprochent l’itinéraire de la face W.
On sort de la fissure Allain à la base et à gauche d’un mur de 3 à 4 m que l’on gravit (Vb) pour s’élever à droite sur une grande plateforme à bivouac. La directe américaine arrive à l’extrémité W de cette plateforme.
À gauche de la plateforme, escalader verticalement des rochers fissurés et surplombants dotés de bonnes prises (IV) pendant 40 m. On atteint une vire neigeuse d’où l’on peut s’échapper vers l’épaule du pilier SW..
Au-dessus de ce point, la pente moyenne est plus faible et la progression se fait dans un mélange ou une alternance de glace, neige et rocher.
Pénétrer dans un système de cheminées (IV) après un mur, et atteindre une vire (cristaux de roche). Cette vire permet de s’échapper en traversant vers le pilier Bonatti.
Prendre à gauche un couloir obstrué de gros blocs à sa base (glace). En deux longueurs, il conduit à une vire à quartz déversante. Cette vire peut servir d’échappatoire en conduisant à la voie normale en face S au travers du pilier Bonatti et après 2 longueurs.
Au-dessus de la vire, gravir pendant 70 m une goulotte (cheminée bouchée par la glace) 50° au début puis de moins en moins raide jusqu’au sommet où l’on sort près de la vierge.
Descente
- En hiver: par le couloir N
Vers le S, descendre les rappels de la voie normale puis gagner le haut de l'arête des Flammes de Pierre. Descendre l'arête en contournant au mieux vers le N ou le S les différentes pointes. Vers 3000 m, une série de 5 rappels permet d'arriver au pied du glacier de la Charpoua. En contrebas, on retrouve le sentier pour la Mer de Glace et le Montenvers.
Remarques
-TD+ en chaussons, ED- en crampons, avec de très nombreux passages de M4-M5. M6 pour la fissure Allain.
Tout aussi sérieuse que la Lesueur si ce n'est plus en raison de l'itinéraire et de l'engagement dans ce côté de ma face.
-En raison des nombreux éboulements, la voie se réalise maintenant au printemps ou en hiver. La niche doit être bien enneigée car la première partie de la voie y est exposée. Les gros orages estivaux sonnent la fin de la saison pour la PA et la directe Américaine.
- En hiver, la voie se prête plutôt bien au Dry-tooling. Pour une indication de cotation, juste rajouter un M devant: les 4 sont des M4, les 5 des M5 voir M6.
- Bons bivouacs au-dessus de la niche, au trou sur la face S et au sommet.
-en 2024,cette voie a été utilisée comme accès à la Niche pour sa 1re répétition à ski...
Matériel
10 dégaines, 2 jeux de friends, cordes 2×60 pour la descente par le couloir N, matériel de bivouac
Ressources externes
- Récit d'ascension sur le blog de Romain Wagner
- Vidéo partie 1 et 2 de la voie par tvountain, mars 2016.
- Description de la 1re ascension - La Montagne - CAF - octobre 1935
- Récit de la 1re ascension et tracé - Pierre Allain - La Montagne - CAF - janvier 1936 et Alpinisme GHM, 1935, no40, p.141-146.
- Mention de la 2e ascension - Alpinisme - GHM - no1, p. 309 - juin 1936
- Mention de la 2e ascension - La Montagne - CAF - décembre 1937



Commentaires
Ce contenu est sous licence Creative Commons BY-SA 3.0
Les images associées à cette page sont disponibles sous la licence spécifiée sur le document d'origine de chaque image.
Imprimé le 19 juillet 2025 00:18