Aiguille Verte

Présentation

On dit souvent que son nom proviendrait de la teinte bleu-vert que prend la glace qui recouvre le sommet lorsque le soleil l'éclaire de profil. Mais plusieurs spécialistes s’accordent à dire que l’origine est à trouver dans la racine préceltique « ver » ou « var » désignant une hauteur. À Chamonix, on dit « La Verte ».

Cette vaste montagne, d'accès difficile et longtemps invaincue, s'articule en trois versants :

• Le versant S, où se développe notamment sa voie d'ascension normale, le Couloir Whymper.
• Le versant Nant-Blanc, qui domine la vallée de Chamonix.
• Le versant N ou versant Argentière, où l'on remarque en particulier le Couloir Couturier, long toboggan de neige et de glace de plus de mille mètres de hauteur.

La citation bien célèbre de Gaston Rébuffat a sans doute entretenu le mythe de cette belle montagne :
« Avant la Verte on est alpiniste, à la Verte on devient montagnard... »

Géologie

L'Aiguille Verte présente à son sommet une grosse calotte glaciaire qui descend versant Argentière. Le rocher est la protogine qu'on retrouve dans tout le massif, de qualité variable.
À compléter.

Histoire

• La première ascension a été effectuée par Edward Whymper, Christian Almer et Franz Biner le 29 juin 1865, en partie par le Couloir Whymper, qui reste la voie d'accès au sommet la plus facile.
  Ce couloir avait été auparavant observé par Whymper qui avait effectué la première ascension des Grandes Jorasses dans ce but (ce qui explique qu'il se soit contenté du sommet portant son nom et non pas du plus haut).
• 2^e ascension : 5 juillet 1865 - Michel Croz, Michel Ambroise Ducroz, George Christopher Hodgkinson, Charles Hudson, Thomas Stuart Kennedy, Peter Perren. Par l'Arête du Moine.
• 3^e ascension : 17 (ou 18) septembre 1865 - Michel Balmat, Michel Ambroise Ducroz, Robert Fowler. Par l'éperon S de la Grande Rocheuse.
• 1^re ascension hivernale : 15 mars 1903 - Gustav Adolf Hasler, Christian Jossi. Par le Couloir Whymper.

Les voies d'ascension

Aucune voie d'ascension n'est facile... la descente reste donc compliquée et constitue souvent une deuxième course.

Voies Normales

• Couloir Whymper, la voie la plus classique. Elle est également la voie de descente.
• Arête du Moine, généralement empruntée à la descente lorsque le Whymper n'est plus en conditions.

Les couloirs

• Couloir Whymper (voie normale).
• Couloir Couturier, long couloir qui donne sur le glacier d'Argentière.
• Couloir en Y de gauche et de droite, beaux couloirs ; la branche de droite est un objectif de choix en ski de pente raide.

Les arêtes

• Arête du Jardin
• Arête des Grands Montets
• Arête Sans Nom
• Arête du Moine (voie de descente alternative)

Les goulottes

• Bettembourg - Thivièrge, une variante en haut du couloir Couturier.
• Naïa, une belle goulotte à parcourir de préférence l'hiver.
• Nant Blanc : Voie Charlet - Platonov, un des itinéraires des plus réputés en ski de pente raide.

Les différents versants en image

Panorama

Vue de l'Aiguille Verte par Andrew Frick
Vue proche de l'Aiguille Verte par airpano.com

Bibliographie

• Aiguille Verte, Alpine Journal, vol. 2, 1865, n^o11, p.131-132 : chronique de la 1^re ascension (en anglais) et mention de la 2^e.
• Ascension de l'Aiguille Verte par Edward Whymper, Escalades dans les Alpes de 1860 à 1869, 1873, p.354-362 : récit de la 1^re ascension.
• Ascent of the Aiguille Verte par T. S. Kennedy, Alpine Journal, vol. 3, 1867, p.68-76 : récit de la 2^e ascension (en anglais), traduit dans L'Écho des Alpes, CAS, 1871, n^o3, p.153-166.
• A few climbs with Christen Jossi par G. A. Hasler, Alpine Journal, vol. 53, 1941, n^o80, p.137-138 : récit de la 1^re ascension hivernale.
• Deux grandes premières par Charles Gos, Die Alpen/Les Alpes SAC-CAS, 1943 : histoire de la 3^e ascension.
• Deux itinéraires nouveaux sur le versant N de l'Aiguille Verte, La Montagne, 1933, n^o245, 1933, p.32 : récapitulatif, avec schéma et historique, des voies versant N, depuis le Col de l'Aiguille Verte jusqu'à l'Arête des Grands Montets.