Aiguille Verte : Arête du Jardin

• 1^er parcours, à la descente : 7 juillet 1924 - Émile Robert Blanchet, Jean Chaubert, Armand Charlet, Antoine Ravanel.
• À la montée : 19 août 1926 - Armand Charlet, André Jacquemart, M^lle G. de Longchamp.

Approche

Du Refuge du Couvercle, remonter le glacier de Talèfre en rive droite (sous le Moine), passer sous le Whymper et atteindre la rimaye sous le Col de l'Aiguille Verte.

Voie

Franchir la rimaye et remonter le couloir principal qui, initialement, tire tout légèrement à droite.
Au premier embranchement évident, prendre la branche qui part à gauche, passer sous une "proue" rocheuse massive (bien visible sur les photos) et continuer à monter jusqu'à environ 3760-3780 m d'altitude. On se trouve ici à une cinquantaine de mètres de dénivellation de l'arête faîtière.
À ce niveau, quitter le couloir en ascendance gauche et entrer dans une large combe/goulotte mixte dont le bord droit (en montant) est délimité par une muraille rocheuse massive.
Remonter la combe/goulotte en ascendance gauche sur une centaine de mètres jusqu'à ce que celle-ci bute contre un cirque rocheux très raide et dont le fond est rayé par un système de fissures/cheminées.
Franchir ces fissures/cheminées (IV) et atteindre un petit col à droite d'un grand gendarme.
Monter facilement une dizaine de mètres puis passer sous un bloc coincé (cheminée/laminoir en III, enlever le sac - retour 07/2024 La Chamoniarde : éboulement. Passe en artif mais plus long). Monter des fissures/cannelures (III), d'abord en ascendance à gauche puis verticalement jusqu'au fil de l'arête. Suivre l'arête (un pas de IV au début) en contournant/désescalandant certains petits gendarmes versant Talèfre. L'arête devient alors neigeuse et mène sans difficultés remarquables à l'Aiguille du Jardin.
Désescalader l'arête faîtière (une section raide où l'on peut effectuer un rappel de 20-25 m) et atteindre les premières pentes du Col Armand Charlet. Le gendarme qui suit le point plus bas du col se contourne généralement par le versant Argentière.
En suivant l'arête faîtière, on atteint sans difficulté particulière la Grande Rocheuse.
La descente au Col de la Grande Rocheuse se fait soit en désescalade soit par un rappel à droite de 30 m (ou 25 m + 5 m).
Le final est direct sur l'arête sommitale de la Verte.

Descente

2 possibilités.

Par le Couloir Whymper

Itinéraire à n'entreprendre que si les conditions de neige et de gel sont adéquates. Depuis le sommet, rejoindre le Col de la Grande Rocheuse et s'engager dans le Couloir Whymper (600 m, 50° max). Des rappels sont équipés rive gauche du couloir, bien vérifier leur tenue avant de s'y suspendre !
Dans le dernier tiers de la descente tirer bien à gauche (sens de la descente) pour rejoindre un couloir secondaire, plus encaissé, qui mène à la rimaye. Rappel équipé rive gauche. Une fois sur le glacier de Talèfre (très crevassé) rejoindre le refuge du Couvercle en gagnant la rive droite du glacier et en traversant sous l'Aiguille du Moine. Les conditions et l'aisance technique dictent l'horaire.
De 55min à 7h selon une recherche de F. Labande pour le guide Vallot.

Par l'Arête du Moine

Cet itinéraire de descente est à privilégier dès que le Whymper est trop sec ou en mauvaises conditions. L'itinéraire, mixte jamais difficile mais long et soutenu, s'engage directement sous le sommet en direction de l'Arête du Moine, au S. Ne pas s'engager dans la ligne de rappels plus ou moins équipés versant Talèfre. Contourner un gendarme pointu par le versant Talèfre, puis se maintenir sur ce versant, sous l'arête jusqu'à la cote 3850 m.
Descendre un couloir cheminée, 1 rappel sur maillon, puis poursuivre par des dalles et des bandes de neige. Traverser à droite jusqu'à un petit col, mais ne pas descendre dans le profond couloir, puis un second petit col sur l'arête secondaire. Continuer à traverser sur des vires vers la droite (S). On plonge alors en direction de la rimaye du glacier de Talèfre, la pente se raidit, tirer à gauche (rappels possibles pour prendre pied sur le glacier). Une fois sur le glacier de Talèfre (très crevassé) rejoindre le refuge du Couvercle en gagnant la rive droite du glacier et en traversant sous l'Aiguille du Moine.
4h à 6h du sommet au refuge du Couvercle.

• Les difficultés dépendent des conditions de neige, surtout au Col Armand Charlet, celles en rocher sont brèves.
• Cette arête est la moins soutenue de la Verte après celle du Moine mais son parcours est tout aussi magnifique que les autres.
• Le cheminement sur l'arête est long (tant mieux !) et se déroule à 4000 m, mais ne présente pas de difficultés particulières, excepté le Col Armand Charlet (dépendant des conditions)
• L'itinéraire de montée est équipé d'une ligne de rappel, sur sa rive droite.
• La partie la plus paumatoire se trouve avant de sortir au petit col à droite du gendarme, dans les couloirs d'accès à l'Aiguille du Jardin. Ne pas hésiter à remonter bien haut le premier et pour la combe/goulotte, bien finir à gauche (le Labande-Vallot n'est pas très clair sur ce point-là). Pour les arêtes, c'est on ne peut plus logique, c'est tout droit, il n'y a qu'à profiter !
• La descente par le Whymper n'est à envisager que si toutes les conditions sont réunies (regel, horaire, conditions). Généralement :
  • Cette descente est envisageable, sauf l'été ;
  • Si elle est praticable, il faut s'engager au plus tard vers 8/9h du matin.
• La descente par l'arête du Moine est à préférer au Whymper durant la saison estivale et/ou si le Whymper n'est pas en condition et/ou si l'horaire de la descente est tardif.

• 1 ou 2 piolets techniques (en fonction de son aisance dans les pentes raides en traversée)
• 1 jeu de friends (C4 du #0.3 au #2), évt. quelques coinceurs
• Cordelettes pour consolider les relais à la descente

• Aiguille Verte - Première ascension par l'Arête du Jardin par A. Jacquemart, Annuaire GHM, 1927, n^o2, p. 87-88 : chronique de l'ascension de 1926.
• Vidéo de la voie par tvmountain, août 2014