Équipement Cap Canaille

Posté en tant qu’invité par Ivan:

Bonjour à tous,

Le Cap Canaille c’est très chouette, c’est très bien équipé,
dans les galets c’est souvent équipé serré, au moins pour les 2 voies que j’ai faite (Damoclès & loi du chaos).
Je m’imagine que c’est parceque le rocher est « variable ».

Ma question est la suivante :
« sur quoi tire t- ton quand on tire au clou au Cap Canaille ? »

Des goujons à expension de 12 ? ou des scellements ? Quelle longueur ?

Parce que sans être parano, quand t’es pendu au relais à 200m de haut
sur 2 points plantés dans des gallets indurés… la question je me la suis posée
avec une petite goutte de sueur sur le front !!

Avec en question subsidiaire, avez vous testé un peu les points ?

[quote=« Ivan, id: 1085485, post:1, topic:104794 »]Bonjour à tous,

Le Cap Canaille c’est très chouette, c’est très bien équipé,
dans les galets c’est souvent équipé serré, au moins pour les 2 voies que j’ai faite (Damoclès & loi du chaos).
Je m’imagine que c’est parceque le rocher est « variable ».

Ma question est la suivante :
« sur quoi tire t- ton quand on tire au clou au Cap Canaille ? »

Des goujons à expension de 12 ? ou des scellements ? Quelle longueur ?

Parce que sans être parano, quand t’es pendu au relais à 200m de haut
sur 2 points plantés dans des gallets indurés… la question je me la suis posée
avec une petite goutte de sueur sur le front !!

Avec en question subsidiaire, avez vous testé un peu les points ?[/quote]

Bonjour,

Pour connaître le diamètre des goujons : regarde les, tu verras une différence de diamètre entre ceux de 8, 10 et 12.
Souvent à l’ouverture du bas, il y a quelques goujons de 8 très reconnaissables.
Pour ce qui est de leur longueurs, cela dépend de la qualité du rocher : plus le rocher est tendre, plus la tige est longue. Si le rocher est très compact, les goujons sont plus courts.
En pratique dans les zones de grès très compact, ce sont plutôt des courts. Et les zones douteuses, des plus longs.

Il y a des scellements dans certaines voies comme Mala Vida, Baise Jump, (tiges inox) etc… et des scellements « classiques » dans Ouvreur de Bouses, Ombre du Néant, Roro, Le Rat qui pue etc …

Pour ce qui est des recommandations de la pratique de l’escalade dans les Soubeyrannes, je te conseille de lire les avis pratiques mentionnés dans les deux topos de 2001 et 2009.
En bref, garder un oeil sur la qualité de certaines longueurs. Même si c’est bien équipé, il est nécessaire de rester vigilant.

Bonne grimpe

Posté en tant qu’invité par Ivan:

Merci beaucoup pour ces précisions !

Je note qu’il y a bien des voies sur goujons & des tiges filetés scellées (Mala Vida, Baise Jump)
et des scellements classiques (tiges de tendeur probablement reconnaissanbles, bis ou broches).

évidement pas de problème pour voir le diamètre des goujons,
j’arrive à reconnaitre du 8 du 10 ou du 12, de même j’arrive à identifier une broche scellée

mais dans les conglomérats c’est pas le diamètre qui me fait peur
mais la longueur des ancrages.

Pour leur longueur qu’appelles tu court & longs ?
court (5,7 cm ?) , long 9cm
ou bien court 9cm, long 13/15cm ?

Merci de ces précisions.

Posté en tant qu’invité par beber:

salut, dans le pouding c’est des longues, et c’est dans des galet bien soudé dans le ciment naturel que les ouvreur ont perforé, aussi ils ont fait des test d’arrachement et ca tient.

Bonjour Ivan

Voici en lien les tests effectués à l’extractomètre : http://www.topo-calanques.com/compte_rendu/traction.pdf
Sachant qu’un point en voie sportive doit résister (au minimum) à 1500 DaN à l’arrachement et 2500 DaN au cisaillement !
Je rappel que le site des soubeyrannes est classé en T.A et ceux malgré les apparences du nouvel équipement de masse. Il t’appartient donc d’être vigilant et d’évoluer en connaissance de cause sur ce terrain particulier (avec les précautions necessaires).
Nous entrons (avis très personnel) dans une ère de contradictions sur l’aseptisation d’un milieu pourtant bien spécifique !

bonne grimpe

Posté en tant qu’invité par pire:

Salut Ivan
Lorsque j’ai fait la loi du chaos je me suis posé exactement les mêmes questions en me disant qu’en faisant la voie quand elle n’a pas encore vieilli est peut-être mieux ! Le problème n’est pas les points proprement dits mais bien les galets dans lesquels ils ont plantés et sur lesquels on n’a aucune certitude: on voit bien de temps à autre des emplacements d’anciens galets qui sont partis on ne sait pas quand. On peut se dire que vu le nombre de points il y en aura bien qui vont tenir m’enfin … si tu ajoutes à ça que les scellements sont à préférer aux goujons mais que j’avais rencontré il y a une quinzaine d’années quelqu’un de haut placé chez sika et qui disait qu’on était inconscient de sceller à la colle t’as plus qu’à te mettre au tricot. Pour ma part j’ai fait les calculs des efforts réels encaissés sur les points, ça m’a quand même rassuré :stuck_out_tongue:

Posté en tant qu’invité par Cassandre:

Bonjour à tous,

Le réel danger quant à l’équipement à Canaille, c’est l’utilisation des goujons en acier (zingué ou galvanisé, c’est un dépôt de zinc sacrificiel déposé par électrochimie qui forme une mince couche protectrice contre la corrosion usuelle mais PAS CONTRE LA CORROSION EN MILIEU MARIN) dans bcp de voies équipées par l’équipe Fenouil-Dupaquis ( cf leur dernier topo 6c max). La corrosion est exacerbée dans cette falaise en raison de son exposition aux vents dominants très salins. Il n’y a qu’à voir l’état des goujons acier dans la partie basse surplombante de certaines voies qui n’ont pas 10 ans. La partie haute plus ventée et exposée aux pluies subit moins les effets du sel et donc la corrosion est moins importante (séchage et lessivage des agents oxydants). Les traces de « piquage » de rouille sur les plaquettes acier doivent inciter à une EXTREME prudence car la corrosion est extrêmement rapide dans les zones les moins aérées. En d’autres termes, la tige du goujon se détruit par l’intérieur…aucune visibilité donc. Ce phénomène conduit également à la destruction des lames de piton à l’intérieur du rocher alors que la tête extérieure du piton reste parfaitement solide. Une suspension simple peut conduire à la rupture du piton ou du goujon si la corrosion est avancée…alors que la plaquette est d’apparence solide…

Bref, c’est une hérésie que d’équiper en acier dans le massif des calanques et d’autant plus à Canaille. Il en va avant tout de la sécurité des grimpeurs et accessoirement de l’avenir de ces voies. Les tests montrent également que les goujons sont inadaptés au grès ( c’est d’ailleurs rappelé dans les notices FIXE), l’expansion provoque des micro fissures en arrière plan qui peuvent conduire à une rupture de la zone dans laquelle est enfoncé le goujon; en gros, le goujon part avec son socle rocheux…!). Des tests très intéressants ont été menés sur Canaille :[topo-calanques.com/compte_rendu/traction.pdf]. Et ne pas oublier que ces tests n’ont pas été effectués sur des points corrodés (résistance bien moindre…) et que ce sont des tests en traction (extracteur en traction) qui ne correspondent pas à la réalité en escalade ( sauf en plafond). La résistance en cisaillement est d’environ 70 % de la résistance en cisaillement…donc, il faut relire les tests d’un oeil critique et prendre garde à Canaille…

L’équipement optimal à Canaille repose sur l’utilisation de broches scellées INOX qualité marine ou environnement corrosif ( Inox AISI 316 dit acier A4 ou acier marin dans le langage usuel); à défaut, inox classique (inox AISI 304 dit inox A2) moins cher. Ce dernier, inox A2 est inadapté aux milieux tropicaux ( Madagascar, Thailande…) en raison de taux élevé d’humidité et des températures élevées qui intensifient la corrosion. Néanmoins, cet inox A2 SEMBLE SUFFISANT pour l’équipement des falaises marines tempérées ( pas encore de recul sur 20 ans). Les autres équipeurs ont compris d’ailleurs cette problématique puisqu’ils équipent

   # soit en en scellements Brouet Badré ( acier recouvert de zinc à chaud: dépôt de zinc sacrificiel fondu qui s'accroche très fortement et sur une couche plus importante que dans le procédé électrochimique) . Ces scellements en fait leur preuve dans les calanques depuis 20 ans vis-à-vis de la corrosion même si quelques-uns sur les milliers sont corrodés ( problème ponctuel à la fabrication sans doute). Ce type de scellements est utilisé par la SNCF, EDF, PTT pour fixer des câbles et poteaux ). Mais ils sont très chers ( 4 euros/ points) et il faut percer à 14 mm de diamètre et 10 cm de profondeur. Donc bcp de colle, d'énergie... et d'argent. Mais grosse masse métallique et très bonne résistance à la corrosion.

  # soit en scellements inox qualité A2. 2 euros 95 euros /points. Perçage à 12 mm de diamètre et 8 cm de profondeur. Donc mois de consommation en batterie et moins de colle, et moins d'argent...La broche A4, ça coûte: 4 euros 20...La broche acier, ça coûte: 2 euros 40 ( pas bcp de différence avec la broche inox A2, dc penser à long terme...)

Il est à noter que l’acier inox de la marque Raumer est de qualité A2. La société FIXE a récemment développé un inox marin ou inox A4. Dès lors, sur les broches FIXE, on peut voir l’inscription 304 ( Inox A2) ou 316 ( Inox A4); si ces inscriptions n’apparaissent pas sur les broches inox, ce sont les broches inox antérieures, donc A2. Idem pour les plaquettes FIXE.
Quant aux goujons, ils suffit de lire les inscriptions sur les écrous;certains d’entre vous ont peut-être remarqué que sur les écrous est gravé 2 chiffres séparés par un point. Par exemple 8.8 . Le premier chiffre indique la résistance à la rupture en traction exprimé en dizaine de Kg/mm², Le deuxième est la limite élastique en dizaines de % par rapport à la limite de rupture. On peut ainsi calculer les résistances des goujons en traction et cisaillement. Voir la page: [b.urbani.free.fr/pagevisserie/visserie.htm]
La seconde inscription, c’est la qualité de l’inox: A2 ou A4. Si rien n’est écrit, c’est de l’acier simple !!! Ou alors, l’écrou est retourné. Pas de chance…Il est facile de différencier de l’acier inox de l’acier simple en milieu marin: l’acier simple est piqué ( traces grises de sel au début puis noircissement puis gonflement et feuilletage)

Tous les ancrages Peztl sont de qualité A4 ( Plaquette, scellements, goujons), ce qui explique leur prix. Dommage que Peztl n’inscrive pas la qualité de son inox sur ces plaquettes. Car à ce jour, on pourrait croire que seul FIXE a développé un inox marin…Peztl l’avait fait dès le départ…il y a plus de 20 ans…

Un autre point crucial qui ne semble pas être bien connu des équipeurs car on rencontre une association très dangereuse: le montage d’une plaquette INOX sur un goujon acier: la corrosion est accélérée uniquement sur l’acier de piètre qualité; à savoir le goujon…corrosion invisible, le goujon se détruit alors que la plaquette est en parfait état…Ce phénomène est pourtant connu depuis bien longtemps dans l’industrie et décrit dans les ouvrages de chimie universitaires…Il se forme des micro-piles de corrosion
Cependant, l’inox, même marin, s’oxyde sur une couche infiniment mince qui le protège ensuite ( phénomène dit de passivation). Les plaquettes se recouvrent d’une sorte de vernis brun qui n’altère pas l’acier. C’est pourquoi, il faut lustrer régulièrement les rambardes et rampes extérieures en inox des bateaux pour retrouver l’éclat de l’inox. La rondelle entre la plaquette et l’écrou, quant à elle, peut connaître un piquage préférentiel car elle a subit des contraintes mécaniques importantes lors de la fabrication ( écrouissage, emboutissage). Ce qui peut donner l’illusion que l’ancrage est corrodé. Mais cela ne concerne que la rondelle.
Quant aux plaquettes en aluminium, légère, de type spéleo, utilisées ds les années 80 en ancrages d’escacalade: ça ne vaut rien contre la corrosion en milieu marin…ça devient…poreux…je ne vous fais pas de dessin…

A l’aube du futur parc national, il faut également souligner que les possibilités de rééquipement seront très complexes voire nulles…il est donc fondamental de choisir un équipement pérenne et fiable sous peine de perdre un certain nbre de voies d’ici une décennie. Il sera bientôt impossible de les sauver car les gardes surveilleront toute activité d’équipement sauvage…Et la FFME ne peut pas conventionner en site sportif et donc participer à l’entretien de ces voies à Canaille en raison du caractère déliquescent de cette falaise ( à l’époque romaine, l’effondrement d’une partie de la falaise a provoqué un tsunami dans la région…)

Il est donc fort regrettable que l’argent issu des ventes du topo de Canaille 6c MAx ne permette pas de financer des voies pérennes en acier INOX…alors que la plupart des autres équipeurs ont choisi l’inox et même les broches inox sur leurs propres deniers le plus souvent. Alors que chacun sait que le « brochage » est plus laborieux que le « goujonnage »

Pour information, une plaquette inox fixe inox A2 de 10 mm: 1 euros 30. ( catalogue Au Vieux Terre 2010) Le goujon Raumer inox A2 court de 10*66 simple expansion: 1 euro 8. Le goujon lnox Raumer long A2 de 10 * 85 double expansion: 2 euros 16 ( catalogue EXPE 2010): pas loin du prix d’une broche inox Fixe inox A2…bien sûr il faut ajouter la colle. Mais le parc rechignera à vouloir démonter les voies scellées…et c’est l’équipement le plus sûr pour les grimpeurs…Quant au doute sur le sika (gris): l’industrie l’utilise depuis belle lurette et ses caractéristiques mécaniques sont excellentes. Et il n’y a pas de pb d’adhérence sur l’inox. ( Toutes les colles n’adhèrent pas correctement sur l’inox). Il faut néanmoins faire un mélange et ne pas se tromper dans les proportions sous peine d’altérer les résistances. ce qui explique le choix de la colle rose HILTI en pistolet mélangeur…mais très chère…

Bref, activez-vous pour parcourir ces itinéraires, ou bien essayez de convaincre les équipeurs en question qu’il faut rééquiper en inox pour sauver leurs « oeuvres », ou bien donnez-leur un coup de main…Qui sait, cela peut créer des vocations… :slight_smile:

Bonne grimpe et regardez bien sur quoi vous allez…voler…ou sur quoi vous ne devez pas…voler ! :lol:

Posté en tant qu’invité par canaille or not:

Psychotez pas sur Canaille les gars, comme disent les Toulonnais, c’est jamais que du TA équipé sur goujons et scellements !!!

Posté en tant qu’invité par Ivan:

Merci beaucoup pour cette réponse très construite,
C’est très intéressant cette partie sur la galva, c’est très au dessus du niveau de
ce qu’on à l’habitude de lire sur ce forum.

Équiper de facon durable dans ce mille-feuille géologique en bord de mer semble un sacré challenge
cà relève plus du véritable chantier de TP (cher, long & compliqué) ,
que de la sortie du dimanche avec les copains et le perfo.

… en encore, même l’équipement béton, comme tu le dis,
ne garantira rien contre d’éventuels effondrements de masse, délogement de galets…

tu confirmes ce que je pensais…
… les voies du cap canaille seront éphémères…
… j’ai un très mauvais pressentiment…j’espère qu’il n’y aura pas de casse !

Conseil de grimpe :
pré-mousquetonner un ou 2 points de la longueur suivante
et redescendez au relais

Posté en tant qu’invité par NEULET Frederic:

Bonjour à tous. Effectivement, le temps passe et la vigilance s’impose encore plus qu’avant. J’ai équipé de nombreuses voies il y a plus de 20 ans en utilisant les moyens à ma disposition à l’époque c’est à dire des clous (déjà rouillés), des spits de 10 et des doubles expensions qui sont pour la plupart toujours là au moins dans le cirque du 14 juillet (rat qui pue…). Par la suite, j’ai pris un peu de temps pour rééquiper en scellements les voies ouvertes du bas (au milieu de nulle part, le nez qui pisse…) afin qu’elles puissent être refaites dans des conditions de sécurité minimales (enfin, avec moins de stress qu’à l’ouverture) mais tout a un cout et malgré l’aide matérielle de la fédé (merci Daniel), l’ouverture prend du temps, de l’argent…et le réquipement de m^me. Aujourd’hui, je profite lors de mes rares passages dans le site des nouvelles voies équipées et constate effectivement que certaines de mes anciennes voies présentent un vieillissement avancé (cordelettes sur pont rocheux d’origine, plaquettes et spits décomposés…). Libre donc à chacun d’y réfléchir à 2 fois avant de s’engager ou bien de rééquiper, je leur en serai reconnaissant.
Quant au poudingue (le grand poux fou…) on avait équipé à l’époque avec des broches rallongées, spécialement fabriquées pour le site mais on assiste aussi à un déchaussement au niveau de l’oeil du scellement et que dire de la colle à l’intérieur? Au niveau test, réalisés sur des spits et scellements de longueur normale, les tests d’arrachement donnaient de valeurs comprises entre 400kg (un bon clou) et 3000kg.
Donc on reste vigilent et on oublie pas qu’on grimpe en terrain d’aventure.

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Un truc pour savoir si vous avez affaire à de l’inox ou de l’acier normal, pour ceux qui n’ont pas l’oeil. Il suffit de prendre un aimant, seul l’acier est attiré par l’aimant. Comme j’équipe avec ces deux matériaux, je mélange quelquefois les écrous, d’ou l’utilisation de l’aimant pour plus de sureté…

Posté en tant qu’invité par Did7:

il est vrai qu’on grimpe souvent avec un aimant dans sa poche…
:lol: :lol:

Je suis le mâle aimant, mesdames emmenez moi avec vous pour tester la solidité des points d’assurance …