Accident et secours crevasse (glacier du Strahlhorn )

Posté en tant qu’invité par gitaneau:

[quote=« J-Baptiste, id: 1735954, post:28, topic:153775 »]

En effet dans le cadre d’une formation elle peut très bien servir d’exemple en ajoutant du contenu et une analyse d’une tiers personnes. Et pour une fois cela ne serait pas une mise en situation volontaire^^[/quote]

Tout à fait !

Posté en tant qu’invité par gicleur:

Il y en a qui ont vraiment du temps à perdre. On parle de mise en scène, de scénarisation… Sait-on vraiment ce que c’est qu’une « mise en scène » ?

[quote]« l’art de dresser sur les planches l’action et les personnages imaginés par l’auteur dramatique ». C’est l’ensemble de toutes les dispositions relatives à l’action, aux mouvements isolés ou concertés des acteurs, aux incidents qui doivent se produire autour d’eux, aux meubles, objets, accessoires, etc. La mise en scène, réglant les moindres détails, a pour effet d’assurer le jeu de chaque acteur et l’harmonie générale de l’exécution. On n’arrive à ce résultat qu’au prix de beaucoup d’habileté et d’expérience, par de nombreuses répétitions et la confiance mutuelle que donne aux acteurs l’habitude de jouer ensemble.
Par extension, une « mise en scène » est la préparation d’événements coordonnés avant leur accomplissement effectif.
Au sens large, on peut parler de mise en scène pour souligner l’aspect d’un événement qui n’est pas spontané.[/quote]

Alors la chute n’aurait pas été spontanée mais préméditée, donc on nous cache tout ?
Elle a été préparée bien avant qu’elle ne survienne ?
Le documentaire est un montage imaginaire, et la chute n’a pas eu lieu réellement ?

En tout cas, pour ce qui est d’inventer sur les forums des histoires imaginaires pour se mettre soi-même en scène, et devenir le principal personnage des sujets débattus, il y a ici des scénaristes hors pair !

De la

disait-on ?

Beuh personne n’a dit cela à moins que j’ai mal lus le post, point d’emportement inconsidéré l’ami^^

Très instructif ce témoignage GoPro, je me suis toujours demandé comment c’était là bas dessous… Et vu que j’étais au même endroit à 24h près, c’est bien parlant! Merci à la personne qui a partagé sa mésaventure/accident. Bonnes suites

En regardant la vidéo, je me demandais comment il allait passer la lèvre de la crevasse (qui est très soft) : est-ce qu’il la franchirait facilement, ou est-ce que comme d’hab ça finira en tirage de sac de patate par les coéquipiers ?
Après qq tentatives infructueuses :

  • Piolet : inutilisable dans la neige pas assez tassée de la lèvre.
  • « Tire la corde ! - Mais ça coupe la main ! ». Ah ben oui, on ne peut pas s’aider de la corde au niveau de la lèvre.
  • Essai d’attraper le pied du gars au bord.

Ca finit par une main tendue, et une appréhension de la victime sur le fait de ne pas la lâcher. Ah oui, ce n’est pas garanti qu’un des 2 ne lâche pas, mais ça reste le plus efficace pour franchir la lèvre. :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par gitaneau:

Et t’as pas tout vu (c’est préférable).Cette crevasse est assez sympathique. …d’autres pourraient contenir un semi-remorque !

Posté en tant qu’invité par web 3.0:

Il y a une différence de taille entre une base de donné accident et le fait d’aller faire la une sur « tous » les forum grand publics avec sa vidéo. La même vidéo banal à été posté en actus sur skitour. Le ratio « information/scenarisation » est intéressant dans une base de données, rien de tel en faisant la « une » sur un forum.

Une base de donné accident n’apportera rien a ces situations banals archi-connu (hormis pour les chercheurs). C’est comme si tu avais besoin d’une base de donné accident pour un banal refus de priorité en voiture. C’est banal, écrit dans tous les codes, enseignés dans toutes les formations.
C’est la meille chose pour la chute en crevasse : banal et enseigné dans les formations. quelle serait l’intérêt de perdre son temps à chercher des infos banals dans une base de donné alors que c’est dans tous les livres et formations. Pour ma part, j’ai appris les éléments de bases de la pratique montagne en me formant sur le terrain et ne vois aucun intérêt à perdre mon temps à chercher des infos pour des trucs basiques dans une base de donné. La base de donné est avant tout intéressante pour faire progresser les connaissances (situation inédite, non répertorié, nécessitant des actions nouvelles). Mais, c’est une perte de temps pour les banalités (hormis pour les chercheurs).
Pour la chute en crevasse, c’est l’entraînement sur le terrain qui est essentiel ! Le moufflage fonctionne toujours dans son canapé.

Bonne vidéo . On a beau etre préparé, entrainé et conscient de ce type d’accident en terrain glaciaire qui demeure cependant rare à l’échelon de la pratique personnelle ; ça apporte toujours une expérience de se projeter sur ce type de situation de crise. Notamment de voir le stress qui saisit immédiatement la victime au fond de son trou alors, qu’il parait etre finalement, dans une situation qui pourrait etre bien plus inconfortable ou dangereuse. Sur le fait d’etre toujours bien équipé, de skier à vue les uns des autres, … et d’etre autonome pour la gestion rapide de ce type d’accident.
En deuxième analyse, ce type de témoignage qui attire les délires de la faune invitée est également intéressant d’un point de vue sociologique. Ou simplement divertissant pour un dimanche pluvieux…

Posté en tant qu’invité par web 3.0:

N’exagérons rien. Depuis mon clavier, je suis très serein en regardant la vidéo. Y a pas beaucoup de stress :lol:

L’expérience apportée par cette vidéo est négligeable par rapport à une vrai séance d’entrainement en crevasse.

Mais, je parle d’une vrai séance où tu te jettes dans le trou, avec du bon gaz sous le cul, le froid qui remonte, la neige qui te tombe sur la gueule, le gros sac, les skis au pieds etc. Au dessus, ton collègue fait également la manip de moufflage en réelle (ski au pied, gros sac etc). Au début en étant juste en cordée de 2, ça calme déjà bien d’arriver seulement à faire les manips. A ski et en cordée de 2, la difficulté d’enrayer la chute, s’il y a un peu de pente vers la crevasse, remplace tous les post des forums sur les nœud sur la corde. idem sur le bras de levier à l’arrachement quand tu sort du trou. idem pour les baudriers string de ski-alpinisme qui te cisaille le dos etc
Quand tu arrives à faire proprement les manips, tu commences à te chronométrer => parfait pour apprendre à gérer le stress, à mettre en place les automatismes etc
C’est un comme les DVA : il faudrait refaire des séances tous les ans, en sautant réellement dans des gros trous.

Attention, il faut une contre-assurance sérieuse réalisée par des personnes très expérimentés. Il faut connaitre le terrain où le sonder pour installer la contre-assurance. Des personnes sont déjà partie au fond du trou en faisant ces exercices : genre la contre-assurance était sur un trou.

Ouf! Un moment je me suis demandé si tu allais le dire dans ton message :cool:

[quote=« web 3.0, id: 1736031, post:38, topic:153775 »]je parle d’une vrai séance où tu te jettes dans le trou, avec du bon gaz sous le cul, le froid qui remonte, la neige qui te tombe sur la gueule, le gros sac, les skis au pieds etc. Au dessus, ton collègue fait également la manip de moufflage en réelle (ski au pied, gros sac etc). Au début en étant juste en cordée de 2, ça calme déjà bien d’arriver seulement à faire les manips. A ski et en cordée de 2, la difficulté d’enrayer la chute, s’il y a un peu de pente vers la crevasse, remplace tous les post des forums sur les nœud sur la corde. idem sur le bras de levier à l’arrachement quand tu sort du trou. idem pour les baudriers string de ski-alpinisme qui te cisaille le dos etc
Quand tu arrives à faire proprement les manips, tu commences à te chronométrer => parfait pour apprendre à gérer le stress, à mettre en place les automatismes etc
C’est un comme les DVA : il faudrait refaire des séances tous les ans, en sautant réellement dans des gros trous.

Attention, il faut une contre-assurance sérieuse réalisée par des personnes très expérimentés. Il faut connaitre le terrain où le sonder pour installer la contre-assurance. Des personnes sont déjà partie au fond du trou en faisant ces exercices : genre la contre-assurance était sur un trou.[/quote]
Je suis 100% d’accord rien ne remplace l’expérimentation et la pratique, pourtant la vidéo peut être éventuellement un outil pédagogique pour certains.

Vidéo très intéressante et formatrice.
Quelqu’un à un lien vers d’autres vidéo du même type ?

Et je ne comprends pas bien pourquoi ça critique ni l’objectif des critiques…

Posté en tant qu’invité par gitaneau:

La branlette intellectuelle qui t’es si chère, c’est toi qui en est la victime.

La projection de cette vidéo pédagogique vient en complément d’un entraînement régulier, elle ne le remplace pas. Il n’y a que toi pour ne pas le comprendre.

Un des points forts de ce film, c’est l’effet de surprise, l’horreur que l’on peut ressentir quand le sol se dérobe et que dans la fraction de seconde suivante, le cerveau imagine le pire…dans un entraînement (donc programmé), il n’y a pas de surprise, le cerveau est programmé, préparé.Le stress dépendra davantage de notre degré d’ émotivité.On est davantage dans une approche « saut à l’élastique » que dans
une situation d’accident aux paramètres imprévisibles.

T’arrives à le comprendre ça ?!

Posté en tant qu’invité par web 3.0:

[quote=« BigJim, id: 1736032, post:39, topic:153775 »]

Ouf! Un moment je me suis demandé si tu allais le dire dans ton message :cool:[/quote]

Effectivement, c’est essentiel. J’ai souvenir une histoire racontée à l’ENSA à propos d’un aspi qui avait fait la contre-assurance sur un trou. Je ne sais pas si c’est vrai et ne connait pas les circonstances exactes. C’est certains que la séance doit être gérée par une personne très expérimentée et que la contre-assurance doit être béton. Il est également préférable de bien connaitre les lieux et surtout les trous.

Mon premier saut dans le trou m’avait bien fait monter l’adrénaline. Le froid de la glace montait du fond bleu, je me prenais des paquets de neiges sur la tête, le baudrier light de ski-alpinisme cisaillait le dos, trop petit anneaux de cordelette sur les low tech => perte de temps pour attacher les skis, petits mousquetons lights => manip chiantes, en sortant du trou le corps morts a sauté à cause du bras de levier etc… En 20 minutes, j’avais eut plus d’informations utilisables qu’en des dizaines d’heures de vidéos, livres et autres forums.

Ces expériences in-situ en conditions réelles avec son propre matériel sont les seuls éléments pédagogiques réellement valable permettant de se préparer à affronter ces situations dans la vrai vie. C’est comme l’entrainement DVA : tu acquières de l’expérience et de la confiance en pratiquant => ça aide de savoir que tu es capable de pointer 2 DVA en moins de 10min. Bien évidement, on peut regarder des vidéos de recherches avec DVA. Mais, ça ne sert pas à grand chose. Il n’y a que la pratique sur le terrain qui est réellement valable.
Pour la crevasse, ça aide bien de savoir que tu es capable de sortir tout seul (hormis blessures) en moins de x minutes ou de sortir seul ton collègue en y minutes. La pratique sur le terrain apporte des automatismes et de la confiance en soi qui réduisent les effets négatifs du stress.

C’est dommage de critiquer d’emblée cette vidéo « parce que l’entrainement c’est sur le terrain, on se forme pas sur internet, gnagnagna… ». Evidemment qu’on ne se forme pas que sur internet ou dans les livres et que rien ne remplacera la pratique, mais ça a le mérite de montrer que ça peut arriver sans prévenir et ça dissuadera peut-être justement des gens d’aller sur le terrain seulement après s’être informé sur le web/dans les bouquins (ou ça les dissuadera peut-être tout court).
En tout cas vraiment chouette l’ambiance sur C2C pour le moment, le moindre sujet prend direct 20 pages de blabla inutile.

Posté en tant qu’invité par web 3.0:

La personne, ayant besoin d’une vidéo pour comprendre que cela peut arriver sans prévenir, ne fera pas des vieux os en montagnes. C’est tout de même la base de la pratique en alpinisme neige + glacier.

Le cerveau ne doit pas seulement servir à tenir la go-pro. :cool: La première fois qu’on va en montagne, encadré par une personne compétente, il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder les trous, pas de trop près, pour comprendre qu’il y aura un problème si on tombe dedans. :cool: C’est du simple bons sens.

C’est peut être une question de génération. Mais pour ma part quand j’ai débuté l’alpinisme au précédent millénaire, je n’avais, bien évidement, pas mis les pieds sur un glacier en autonomie sans avoir appris les bases de la progression sur glacier. C’est du simple bon sens.

De toutes façons, je ne prends pas mon Ipad en refuge et ne fait pas séance vidéo en gîte. Si je vais en montagne, c’est, avant tout, pour être en montagne. Mais, ça doit être une question de génération. La génération qui arrive étant connectée depuis sa naissance, ça doit sembler insurmontable d’apprendre comme l’on fait des dizaines de générations avant (sous entendu sans être connecté).

Et qu’est-ce qui est plus formateur: lire les récits de formation d’un « Vrai Alpiniste » ou regarder la vidéo Go pro d’un skieur lambda qui tombe dans une vrai crevasse ? :rolleyes:

Y aller…en montagne :stuck_out_tongue:

Les anciens ont dû ce dire la même chose à notre sujet en nous voyant arriver avec nos nouvelles techniques/moyen de progression/approche differente de l’alpi

C’est justement ce que je dis Web 3.0, il faut se former sur terrain avec un pro (pas une gopro). Ce genre de vidéo peut faire prendre conscience à quelques gugusses qu’il ne suffit pas d’avoir lu et relu sur le sujet pour pouvoir se lancer en autonomie.

Concernant l’Ipad, je ne vois pas le rapport avec la fondue… :rolleyes:

Posté en tant qu’invité par gitaneau:

[quote=« web 3.0, id: 1736068, post:45, topic:153775 »]Le cerveau ne doit pas seulement servir à tenir la go-pro. :cool: La première fois qu’on va en montagne, encadré par une personne compétente, il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder les trous, pas de trop près, pour comprendre qu’il y aura un problème si on tombe dedans. :cool: C’est du simple bons sens.

C’est peut être une question de génération. Mais pour ma part quand j’ai débuté l’alpinisme au précédent millénaire, je n’avais, bien évidement, pas mis les pieds sur un glacier en autonomie sans avoir appris les bases de la progression sur glacier. C’est du simple bon sens.
.[/quote]

Le plus branque des apprentis-alpinistes normalement constitués n’aura pas beaucoup de difficulté à comprendre qu’en présence d’un trou, on peut tomber dedans.

Le premier enseignement de cette vidéo, c’est qu’une zone en apparence anodine, sans dangers apparents, peut être un véritable gruyère dans son sous-sol et que ce n’est pas parce qu’un premier skieur (une skieuse en l’occurrence) passe sans encombre que les suivants ne sont pas exposés au risque d’effondrement (nécessité de skier peut-être encordé, de s’observer, de rester vigilant).