La fin de l’extrait:
La peur commence à me donner le tournis ; aussi je me concentre sur la mosaïque de gouttes d’eau et de réglettes qui se trouvent juste au bout de mon nez et je continue d’avancer à l’aveuglette vers la droite. Je ne suis plus qu’à deux mètres cinquante du dièdre où le promontoire rejoint la paroi et je me sens ébranlé par la solitude. […] Les fulmars et les guillemots sont étrangement silencieux. Alors que je commence à tétaniser, en équilibre sur une minuscule prise de pied depuis ce qui me paraît une éternité, j’aperçois Gwion et Trevor qui débouchent sur la rampe. Leurs bavardages et leurs rires rompent l’atmosphère de cathédrale et cela me donne le cœur d’affronter le dernier pas, un saut pour rejoindre le dièdre. Non, j’peux pas. Si tu peux. J’peux pas. Tu peux. Une pantomime se déchaîne sous mon crâne. Un, deux, trois… Je l’ai ! Je m’agrippe aux touffes d’herbe. C’est fini. Nous nous plairons à penser que pendant cinq mois, jusqu’à ce que le toit s’effondre de lui-même, Come to Mother s’est dressée comme un monument de l’escalade à vue.
Et un grand bravo à BA!
Bon c’est pas drôle:1) on joue entre nous seulement 2) tu trouves tout de suite
(Finalement, c’était un peu pareil dans l’autre sens tous comptes faits, pour ton livre :rolleyes: )
J’adore ce livre de Paul Pritchard, qui raconte sa jeunesse et surtout un accident terrible survenu au Totem Pole.
Un dernier petit extrait que j’avais préparé:
C’est à peu près à ce moment-là que l’infirmière a essayé de me tuer. Cette scène était si réelle qu’elle est aujourd’hui gravée dans ma mémoire comme une inscription sur une pierre tombale. […] Ils se tenaient tous autour de moi, je fus sûr de reconnaître leurs visages. Je sentis le même liquide froid, mortel, pénétrer par le tube de ma veine jugulaire. Je tentai de retarder l’instant fatal, mais la sensation de la douleur abandonnant mon corps fut un tel soulagement que je ne pus pas résister. Je luttais contre la drogue pendant une… deux… trois… quatre… ci… secondes, puis je me laissai aller dans l’oubli avec délectation.