Le jeu du livre

Extrait :

Les quelques guides officiant (environ une dizaine) ne pouvaient vivre uniquement de cette activité. Les candidats à l’ascension n’étaient pas si nombreux, cette pratique étant réservée aux plus aisés. L’agriculture étant bien souvent la première des occupations pour les guides-paysans des environs.

Cela se situerait-il près d’un certain mont « inaccessible » ? :rolleyes:

Il n’y a effectivement pas tant de sommets significatifs dans le Vercors et si on s’intéresse à mon « pedigree »…

Il reste à trouver le titre et l’auteur.

Extrait :

Le sommet, celui qui a tant fait rêver les hommes de toutes les générations, celui où tant de faits se sont déroulés, où tant de légendes ont pris racine, celui enfin où tant de croix ont été érigées, mais qui ont toutes basculé dans les abîmes.

Je propose:

Le mont Aiguille , Merveille du Dauphiné

Bernard Angelin (Auteur), Jean-Michel Pousergue (Auteur) - Monographie (broché). Paru en 11/2010

(au niveau date de parution, ça pourrait coller avec les récentes histoires de sculptures au sommet…)

Bravo !
C’était mon clin d’œil à cette rubrique « Le jeu du livre » qui est vraiment sympa.

Envoie moi ton adresse en MP, je t’en envoie l’exemplaire mérité !

[quote=« B.A., id: 1647022, post:927, topic:145106 »]Bravo !
C’était mon clin d’œil à cette rubrique « Le jeu du livre » qui est vraiment sympa.

Envoie moi ton adresse en MP, je t’en envoie l’exemplaire mérité ![/quote]

Alors ça!! déjà trop content d’avoir trouvé. (en fait j’ai trouvé à la régulière, je n’avais pas cliqué sur ton profil, c’est juste ton avatar et ce que je connais de toi au travers des forums qui m’avait « aiguillé ») J’avais bien pensé au clin d’oeil lié au sommet dès le début. J’avais commencé à feuilleter ma bibliothèque sans succès: Mont Aiguille citadelle de rêve, et le petit opus sur les 500 ans…
Le voilà le BA! (et la BA ;)) Trop content! Bon, on va faire un échange de bons procédés :slight_smile:
Et puis il va falloir que je planche sur une proposition, à moins qu’Alex ne reprenne la main qu’il avait en attendant.

Eh voilà, ça redémarre :slight_smile:

Je suis né en haut de la carrière. Un vrai paradis pour un gamin. Je n’avais jamais besoin d’aller voir mes copains, parce qu’ils étaient toujours d’accord dès que je disais «on va jouer à la carrière». C’était un trou de verdure rayonnant au milieu de la lande. C’était mon Grand Canyon, mon Amazonie, mon centre de la Terre et mon million d’années avant Jésus-Christ. […] En se penchant par la fenêtre de la salle de bains, on voyait la falaise plonger verticalement jusqu’à la cour d’un ferrailleur. Avec mes potes, on balançait d’en haut des pierres arrachées au mur du jardin pour les voir s’écraser sur les carcasses de bagnoles et les tôles ondulées qui s’y empilaient. On comptait : un… deux… trois… q… toujours un peu trop vite. Alors le ferrailleur montait et s’engueulait avec mon vieux.

Et voici un peu de lecture (1ère partie):

Johnny me regarde d’un air inexpressif. Quelque chose ne va pas. Il me faut un moment pour trouver quoi. C’est l’odeur, une odeur de terre fraîche venant de l’intérieur de la fissure. Nous nous regardons sans rien dire. La fissure délimite un bloc de la taille d’un bus qui a glissé récemment. Ce bloc, c’est le toit. Rien ne le retient par en-dessous, il ne tient que par le haut, peut-être par une sorte de phénomène de succion. Le seul relais installé par Johnny est formé de trois friends mal ajustés dans la fissure. Pratiquement sans un mot, je m’engage dans la longueur suivante, une traversée sans protection. Je progresse avec précaution, les pieds sur des assiettes cassantes, pile sur le rebord du toit. Je jette un coup d’œil à Johnny. Entre nous deux, la corde pend mollement dans le vide. Si je tombe, est-ce que le relais résistera à la force centrifuge ?

Ça me fait penser à Paul Pritchard ??? « Totem Pôle » (le seul que j’ai lu).

La fin de l’extrait:
La peur commence à me donner le tournis ; aussi je me concentre sur la mosaïque de gouttes d’eau et de réglettes qui se trouvent juste au bout de mon nez et je continue d’avancer à l’aveuglette vers la droite. Je ne suis plus qu’à deux mètres cinquante du dièdre où le promontoire rejoint la paroi et je me sens ébranlé par la solitude. […] Les fulmars et les guillemots sont étrangement silencieux. Alors que je commence à tétaniser, en équilibre sur une minuscule prise de pied depuis ce qui me paraît une éternité, j’aperçois Gwion et Trevor qui débouchent sur la rampe. Leurs bavardages et leurs rires rompent l’atmosphère de cathédrale et cela me donne le cœur d’affronter le dernier pas, un saut pour rejoindre le dièdre. Non, j’peux pas. Si tu peux. J’peux pas. Tu peux. Une pantomime se déchaîne sous mon crâne. Un, deux, trois… Je l’ai ! Je m’agrippe aux touffes d’herbe. C’est fini. Nous nous plairons à penser que pendant cinq mois, jusqu’à ce que le toit s’effondre de lui-même, Come to Mother s’est dressée comme un monument de l’escalade à vue.

Et un grand bravo à BA!
Bon c’est pas drôle:1) on joue entre nous seulement 2) tu trouves tout de suite
(Finalement, c’était un peu pareil dans l’autre sens tous comptes faits, pour ton livre :rolleyes: )

J’adore ce livre de Paul Pritchard, qui raconte sa jeunesse et surtout un accident terrible survenu au Totem Pole.

Un dernier petit extrait que j’avais préparé:

C’est à peu près à ce moment-là que l’infirmière a essayé de me tuer. Cette scène était si réelle qu’elle est aujourd’hui gravée dans ma mémoire comme une inscription sur une pierre tombale. […] Ils se tenaient tous autour de moi, je fus sûr de reconnaître leurs visages. Je sentis le même liquide froid, mortel, pénétrer par le tube de ma veine jugulaire. Je tentai de retarder l’instant fatal, mais la sensation de la douleur abandonnant mon corps fut un tel soulagement que je ne pus pas résister. Je luttais contre la drogue pendant une… deux… trois… quatre… ci… secondes, puis je me laissai aller dans l’oubli avec délectation.

C’est la carrière et le carrossier qui venait gueuler chez son père qui m’a mis sur la piste de Pritchard. Encore un livre intéressant sur un grimpeur comme seuls les britanniques peuvent nous en sortir. Un sacré bonhomme !

Si quelqu’un veut prendre la main, ça m’arrange, je suis un peu sec, ou alors ce sera pour demain.

Alors j’en profite, avec un nouveau texte :smiley:

Certains jours d’été, quand l’océan, dans nombre
de criques, devenait si lisse et si silencieux
que l’on pouvait entendre jusqu’au claquement
de la nageoire d’un phoque se laissant glisser au loin
d’un rocher ensoleillé dans l’eau,
nous nous approchions des parois noires
en bateau, cherchions avec nos jumelles de nouveaux
accès et de nouvelles voies d’escalade,
jetions l’ancre à distance sûre, avant les récifs,
sautions dans l’eau, nagions vers la paroi rocheuse
et nous laissions ensuite soulever par la mer
jusqu’à la première marche d’un chemin menant aux nuages
que nous voyions défiler
tranquillement, tout là-haut,
par-dessus le bord des pâturages.

Un gars qui grimpe aussi bien qu’il navigue ?
Le Capitaine Crochet ?

Ça se passe en Écosse ?

[quote=« Boum, id: 1647130, post:936, topic:145106 »]Un gars qui grimpe aussi bien qu’il navigue ?
Le Capitaine Crochet ?[/quote]

:lol:
Non, il(s) grimpe(nt) en libre.

Pas mal…
Irlande, pour ce passage.
(bon, là au moins, tu ne trouves pas d’entrée :stuck_out_tongue: )

[quote=« Thierry C, id: 1647140, post:939, topic:145106 »]Irlande, pour ce passage.
(bon, là au moins, tu ne trouves pas d’entrée :stuck_out_tongue: )[/quote]
Je profite surtout que le couple infernal qui habite dans des bibliothèques (Catherine et François) ne soit pas là !!!

Pas vraiment de montagnes en Irlande, mais des falaises impressionnantes, sauf que ça ne me parle pas ???

Normal :wink:

Un autre extrait:

[i]Peut-être que ce besoin
est effectivement insatiable
qui nous pousse à rechercher l’inconnu,
ce qui demeure vierge de traces et de noms
jusque dans des territoires quadrillés par la science,
à rechercher cette place blanche, immaculée
dans laquelle nous pourrons inscrire
une image de nos rêves éveillés.

Les projections fantasmatiques ou la simple cupidité
ont en effet réussi à mettre en mouvement
des flottes entières,
des caravanes ou des attelages de chiens de traîneaux,
des armées de conquérants et d’explorateurs
qui, en cas de doute,
se laissèrent plutôt guider par les lignes de fuite d’un rêve
que par des valeurs mesurables.[/i]