Acrophobie, peur du vide ou vertige

Salut tous le monde

Je décide enfin à me lancer et donner mon expérience sur des « mauvaises » sensations (peur du vide) que j’ai eu en grande voie recement.

Je suis un grimpeur régulier de couenne ( niveau dans le 7) donc habitué au devers! mais problème en grande voie.

Lorsque le niveau de difficulté dépasse le 6a/6b en gde voie et que la voie commence à devenir trés vertical et/ou en devers, je me « décompose » littéralement: c.a.d perte de plaisir évidement, beaucoup de mal à me concentrer pour les manip , envie de redescendre en rappel, bref l’horreur, c’est un peu la panique à bord.
J’ai remarqué que ca arrive surtout quand quand il commence à y avoir du gaz, lorsque le relais n’est pas une bonne vire et quand devant mon nez il y a un léger surplomb . A contrario, lorsque la vue est dégagé (grimpe sur du positif) alors là tout vas mieux et encore mieux s’il y a des vires herbeuses :wink:

Voilà, c’est très handicapant car j’adore la grande voie et j’aimerai bien pouvoir grimper encore en grande voie. Si kk1 à des sensations du meme type, je suis preneur pour des conseils afin de pouvoir continuer à grimper (meme un niveau bien en dessous de mon niveau).

Merci à vous

fred

Je me reconnais totalement dans ce que tu décris, ça m’arrive même en salle où je peux être à l’aise dans un dévers (du moins pour ce qui concerne ce pb) mais ça peut être la panique totale quand je grimpe dans le côté vertical du dévers et que je passe au dessus de ce dévers. Ce n’est pas lié à la difficulté de la voie mais à sa configuration.
Beaucoup vont te dire qu’il faut te forcer, je pense maintenant l’inverse parce que ça se traduit la plupart du temps par un échec qui va te faire régresser. A mon avis mieux vaut rechercher les voies où on ne se fait pas peur (tu peux trouver des grandes voies comme ça), se faire plaisir en espérant que la confiance revienne. Quand je vois des voie où je suis passé autrefois sans me poser de questions mais où je n’arrive plus à m’engager, que ce n’est pas une question de physique, je me dis que la situation n’est pas irréversible.

Ce genre de sensation je l’ai déjà ressenti quelques fois mais de manière peu intense par rapport à ce que tu relates. Je comprends donc tout à fait ce que tu ressens ; c’est une sensation handicapante pour escalader et, qui si elle ne coupe pas toujours l’envie, rend l’escalade plus difficile, diminue voir supprime le plaisir de grimper.

Il est vrai que acclimatation au gaz et à la raideur n’est pas évidente et doit se faire de manière progressive.
Cela dépend aussi à mon avis de la forme physique et mental du moment.

Comme tu l’as sous entendu, je pense qu’il faut choisir des grandes voies en dessous de ton niveau en couenne.

Pour t’acclimater, « il faut » faire des voies pas trop longues ou des « morceaux » de voies.

J’ai le souvenir d’une voie à Brison Saint-Innocent (la voie des dalles) où avec mon copain, il nous a fallu plusieurs essais avant de l’enchainer jusqu’au sommet. Cela peut paraitre anodin mais quand je suis arrivé au dernier relais, ce fût une victoire et beaucoup de plaisir.
La falaise n’est pas très haute, une 100aine de mètres à la verticale peut être mais c’est vraiment plein gaz.

Merci pour vos réponses.

Je pense aussi qu’il faut que je choisisse des voies (positive) avec une configuration aéré et bien au dessous de mon niveau max.

Ça ne m’enlève pas l’envie de grimper mais sa supprime l’envie de grimper temporairement. Par contre, arrivé au sommet c’est une grande victoire (avec un peu d’amertume car ca m’enlève des possibilités de très belle grande voie).

Mais il y a un élément qui m’intrigue sur ma dernière grande voie, j’ai eu cette sensation sur les 2 premières longueurs (50m vertical/legers devers + 50m en diedre) seulement. En effet des que je suis sortie de ce dièdre surplombant, je me suis sentie beaucoup mieux et je n’est eu aucun souci au 3eme relais (qui se situe lui à 150m, aéré mais pas plein gaz). Pour infos c’est une gde voie à saint guilhem (la fraissinet)

La solution doit certainement être de refaire de la gde voie petit a petit et reprendre confiance en soi puis se lancer dans des défis ou le plaisir reste le seul motif valable.

Moi, c’est simple : s’il y a de l’eau ou de la neige au pied de la voie, ça va. S’il y a vue plongeante sur un sol terreux, rocheux, herbeux ou forestier, ça va plus du tout.

Petit à petit, j’ai adapté mes activités à l’environnement : de la haute-montagne essentiellement avec une préférence pour la glace et les goulottes, quelques itinéraires quand même rocheux mais avec approche, (donc un cadre visuel) glaciaire. Quasiment plus de grandes-voies et, lorsque c’est le cas, des itinéraires peu gazeux, où la verticalité est entrecoupée de ressauts, et dans un rocher avec quelques repères bucoliques. Un arbuste, une petite fleur, et hop, le cerveau se remet au niveau du plancher des vaches.
Mais comme il y a eu quelques améliorations - j’ai quand même pire qu’adoré la Dibona l’an dernier, il y a donc de l’espoir - j’envisage de réussir à aller à Presles d’ici… 2020 (il faut se fixer des objectifs réalistes dans la vie :rolleyes: ).

Fredo, est-ce que tu as les mêmes sensations en tête comme en second dans le gazeux?

Alors ne viens pas mettre les pieds au Baou de St Jeannet (06). Il y a des toits de 2m50 en haut de la moitié des couennes …
C’est peut être que des couennes mais celles qui font 30-35m …
Je ne parle pas de celles de 45 au 4eme ressaut.
N’importe où ailleurs, les équipeurs auraient mis le relais sous le toit, là bas, ils le mettent au dessus …

Ce sont rarement les toits qui posent problème.

???
Question sensation de gaz, ce toit m’a causé des problèmes, hier
/outings/347090/fr/baou-de-saint-jeannet
10 min pour les 30 premiers m, plus de 20 pour passer ces 2m, pourtant faciles techniquement, physiquement et bien protégé.
Beaucoup de temps passé à poser un noeud de cordelette comme coinceur, ce que je ne me serais pas fait chier à faire s’il n’y avait pas eu ce gaz. Et ce que je n’ai pas eu besoin de faire dans les précédentes voies de la journée où j’ai été pourtant plusieurs fois au taquet, mais sans impression de gaz malgré la verticalité.

[quote=« Michmuch38, id: 1380819, post:8, topic:122468 »]

???
Question sensation de gaz, ce toit m’a causé des problèmes, hier
/outings/347090/fr/baou-de-saint-jeannet
10 min pour les 30 premiers m, plus de 20 pour passer ces 2m, pourtant faciles techniquement, physiquement et bien protégé.
Beaucoup de temps passé à poser un noeud de cordelette comme coinceur, ce que je ne me serais pas fait chier à faire s’il n’y avait pas eu ce gaz. Et ce que je n’ai pas eu besoin de faire dans les précédentes voies de la journée où j’ai été pourtant plusieurs fois au taquet, mais sans impression de gaz malgré la verticalité.[/quote]
J’ai écrit « rarement », ça ne veut pas dire « jamais ».

Pour ce qui concerne les toits c’est plutôt une fois au dessus que personnellement j’aurais des problèmes. Je passe le toit, je met le point, je me retrouve sur une dalle et là je bloque totalement pour aller chercher le point suivant alors que sans le toit en dessous la dalle ne me poserait pas spécialement de problème. C’est irrationnel et c’est bien le problème.

Tiens, c’est une bonne question, ça ! Moi même, je suis assez trouillard en grande voie, mais en fait, les situations génératrices de stress sont surtout dans les relais gazeux et… en second… même dans des niveaux que je sais pouvoir passer en tête. Pour moi, le fait de grimper en tête requiert de la concentration, et il n’y a plus de temps de cerveau disponible pour le stress… alors qu’en second, j’ai tendance à me dire: « bof, de toute façon je suis pas en tête », d’où une gestion moins bonne dans la difficulté…

Une expérience récente me fait penser que c’est surtout en tête mais qu’en second ça peut aussi m’arriver, tout dépend alors de la confiance mon partenaire.

C’est à dire que tu ne me fais pas confiance :stuck_out_tongue: :stuck_out_tongue: :stuck_out_tongue:

Tu sais qu’il m’arrive de te faire des infidélités :stuck_out_tongue:

En fait en écrivant ça je pensais à ma mésaventure en Ardèche.

Posté en tant qu’invité par zen:

J’ai un pote guide qui donne des cours d’escalade d’après la méthode Alexander et en se basant aussi sur le Taiji Quan. Dans son programme, une partie est consacrée sur la peur de vide. Il parait que ça marche!

[quote=« fredo34mtp, id: 1380680, post:1, topic:122468 »]Salut tous le monde

Je décide enfin à me lancer et donner mon expérience sur des « mauvaises » sensations (peur du vide) que j’ai eu en grande voie recement.

Je suis un grimpeur régulier de couenne ( niveau dans le 7) donc habitué au devers! mais problème en grande voie.

Lorsque le niveau de difficulté dépasse le 6a/6b en gde voie et que la voie commence à devenir trés vertical et/ou en devers, je me « décompose » littéralement: c.a.d perte de plaisir évidement, beaucoup de mal à me concentrer pour les manip , envie de redescendre en rappel, bref l’horreur, c’est un peu la panique à bord.
J’ai remarqué que ca arrive surtout quand quand il commence à y avoir du gaz, lorsque le relais n’est pas une bonne vire et quand devant mon nez il y a un léger surplomb . A contrario, lorsque la vue est dégagé (grimpe sur du positif) alors là tout vas mieux et encore mieux s’il y a des vires herbeuses :wink:

Voilà, c’est très handicapant car j’adore la grande voie et j’aimerai bien pouvoir grimper encore en grande voie. Si kk1 à des sensations du meme type, je suis preneur pour des conseils afin de pouvoir continuer à grimper (meme un niveau bien en dessous de mon niveau).

Merci à vous

fred[/quote]

+1, j’ai les mêmes soucis que toi. Je me suis retrouvé il y a 3 ans au premier relais d’1 GV en second à baliser. Je n’ai pas encore trouvé la cause, même si j’ai des hypothèses :

  • 2 mois avant j’avais eu une grosse frayeur en GV
  • la météo était en train de changer et de virer à la pluie

Depuis je n’ai plus confiance en moi et même en couenne c’est pas le top, je pense revenir dans des voies que je connais par coeur et qui sont faciles (dans le IV en fait) pour retrouver du plaisir.
J’ai essayé de varier les plaisirs, je me suis mis à la via ferrata mais là encore si c’est trop gazeux ou redréssé, je stresse.
Ce qui m’énerve, c’est de baliser dans des passages ou il y a plusieurs années je passais

Pour répondre à Rozenn, j’ai envie de dire que lorsque je grimpe en tete, ca va. C’est quand la concentration s’en va que la sensation arrive donc le moment ou l’on est au relais.

Pour ce qui est des toits,aucun souci, je grimpe régulierment sur claret et pas de probleme particulier quand j’arrive au relais mais j’y resetrai pas de heures… juste le temps de la manip. Je crois que la concentration y est pour beaucoup.

Comme dit Sean, il ne faut pas avoir de temps de cerveau disponible… Donc c’est plutôt au moment où tu assures ton second et que tu n’as plus grand chose à faire que regarder le paysage et le gaz…?

Exactement, ca arrive toujours à ces moments là, relais gazeux aie aie aie!

Je suis quand meme rassuré de voir que je ne suis pas le seul dans ce cas là. Je vais choisir des itinéraires plus cool :slight_smile:

C’est marrant ça, parce qu’aux relais, en principe, on est peinard. Surtout en GV où les relais sont béton.

Faut faire la traversée de fin de vide et eau.

En escalade pas de problème, mais voir des gens au bord du vide, assis sur un rebord de fenêtre, ça me liquéfie.