Demarrer en Terrain d'Aventure

Posté en tant qu’invité par JB:

Je souhaite commencer à apprendre la pause de coinceurs, quelqu’un aurait-il des sites/voies a recommander dans un rayon de 500 km autour de Paris ? J’imagine qu’il faut soit viser des voies tres tres en dessous de son niveau ou avec un equipement partiel.

Posté en tant qu’invité par M@t:

La première voie que j’ai réalisée en posant des coinceurs était un 5a en fissure. La voie était équipée et je mousquetonnais un brin sur les spits et un brin sur les coinceurs. On met beaucoup de temps à placer ses premières protections, donc même dans un 5a on choppe vite les bouteilles. Une voie équipée te permettra quand même d’être assez tranquille dans ta tête.
Ensuite, mieux vaut commencer par de grandes voies en 3 ou 4, et les faire en corde tendue, histoire de pas mettre 3x le temps indiqué dans le topo.

Posté en tant qu’invité par Alexandre:

« corde tendue » est un terme à manier avec précautions, et qui demande de l’expérience :

pour moi deux écoles (exemple voie normale de la Meije) :

  • encordement court 4/5m, à mon avis si quelqu’un tombe tout le monde est en bas, beaucoup de discussions déjà à ce sujet
  • encordement mi-long, environ 20m, qui permet d’avoir TOUJOURS un point intermédiaire entre le premier et le second de cordée. Le point peut être un becquet (sur une arête c’est le plus fréquent), coinceur, piton, spit, lunule, arbre, etc.

Le système 2 est plus lent mais le premier est une assurance illusoire.

Pour en revenir au sujet, tu prends une voie école avec des fissures et tu mousquetonnes un brin sur deux (au fur-et-à-mesure que tu montes, cela t’habituera au maniement des cordes à double ainsi que ton assureur…et le tirage est réduit de cette manière, celle de M@t n’a pas d’intérêt…)

Alexandre

Posté en tant qu’invité par JB:

Merci de ses reponses.
Petite question subsidiaire : exemple de rack de coinceurs type pour commencer (en calcaire surtout).

Posté en tant qu’invité par Circus:

Salut,

Autour de Paris, pas grand chose…
Pour le même temps, il vaut mieux que tu ailles dans les Alpes qu’en Bretagne. Le plus proche pour toi étant le Vercors, en essayant d’y passer au moins une semaine, pour que tu puisses enchaîner plusieurs jours de TA.
Effectivement pour le niveau, vaut mieux que tu vises bien en-dessous de ce que tu passes en falaise. Mais il n’y a pas malheureusement de régles mathématiques qui te permettent de correller les deux : tu peux très bien tomber sur un 5 en fissure classique, bien protégé par l’équipement en place, qui te paraîtra alors particulièrement facile, comme sur un 4 bien retors, sans protection, qui necessite de découvrir le cheminement, de tester les prises, d’engager un peu la viande… Bref, un passage techniquement facile mais qui requiert d’autres qualités que la simple gestuelle. Enfin, un truc qu’on oublie souvent, avec tout le matos de TA, tu es bien plus lourd qu’avec 12 dégaines, surtout si tu pars dans une voie qui nécessite de l’eau (1 litre, 1kilo…), de mettre les pompes dans les sac-à-dos… Tu comprendras vite quand tu verras la rapidité avec laquelle tu fatigues, surtout en début de saison.
Choisis aussi des itinéraires qui ne présentent pas de difficultés dans la découverte du cheminement : rien n’est plus chiant que de se perdre, surtout quand l’objectif est d’apprendre à poser des protections. On tombe alors dans du moins facile, souvent pas équipé. Donc la mayonnaise monte vite, elle oblitère les capacités de jugement, favorise en conséquences les erreurs en chaîne… Bref, une galère susceptible de te détourner de la pratique du TA.

Concernant les deux avis qui t’ont déjà été donnés, je suis assez d’accord avec l’idée de choisir un site équipé, type Presles, et d’y partir avec le postulat de poser un max de matos TA (pitons exceptés…), en parcourant une voie la plus facile possible. En revanche, pour ce qui est de la corde tendue, oublie dans un premier temps. Il vaut mieux à mon sens faire la voie en trois fois son temps de parcours -ce qui est totalement justifier quand on débute!!- que de prendre des risques inconsidérés. N’oublie pas qu’une voie TA n’est une ligne de falaise où tu vois toute la ligne : une section qui paraît facile et qui paraît se prêter à de la corde tendue peut recéler en son milieu un pas merdeux que tu n’as pas décelé. En fait, la corde tendue se justifie sur des itinéraires montagnes où l’heure d’arrivée ou la vitesse de parcours jouent beaucoup (afin d’arriver avant la nuit, de profiter du regel, de profiter du gel pour ne pas avoir de pierres sur la tête… bref, des questions qui ne devraient pas se poser sur tes premiers parcours!!).

Si ma petite expérience perso peut te servir voilà mon historique. Habitant Toulouse, j’avais la chance d’être assez proche du Caroux, une école de TA regorgeant de voies AD (niveau 3 et 4), idéales pour apprendre. J’ai de plus débuté avec un montagnard qui connaissait tout ce qui était manoeuvres de corde , installation d’un relais, plantage de pitons… mais qui était d’un niveau plus faible en grimpe que moi (à l’époque 6a/6b pour moi et 5 pour lui): on se complétait idéalement, mon niveau me permettant d’être à l’aise dans des voies de son niveau, donc je ne le ralentissais pas, et son expérience lui permettait de corriger mes éventuelles bêtises lorsque je passais en tête : « tu aurais dû mettre davantage de points dans cette partie, pas terrible le coinceur car…, pense à protéger une traversée car le second se retrouve là aussi en position de premier, etc, etc… » On formait donc une cordée très homogène. Peu à peu, le niveau des voies a augmenté, on a visé des trucs comprenant de l’artif. Et on a fini par arriver à un niveau certes modeste (guère plus que TD…), mais qui nous offre l’avantage de se sentir à l’aise dans le TA et de parcourir en été les grandes classique de difficulté des Pyrénées.
je continue à penser que la meilleure école reste d’apprendre auprès de quelqu’un de plus expérimenté.

J’espère ne pas trop t’avoir barbé avec toutes ces recommandations! N’hésite pas à me demander de plus amples informations.
François.

ps: mon avis est tout ce qui est de plus relatif et personnel, fruit de mon expérience. Les réponses suivantes devraient de donner d’autres éclairages tout aussi valables que les miens!

Posté en tant qu’invité par Tim:

en plus d’un debut de pratique en voie ecole comme préconisé plus haut je conseille a tous ceux qui commencent le terrain d’aventure le bouquin de Sylvain Conche, Escalade en terrain d’aventure, s’initier et progresser, aux editions Amphora sport. bien foutu et regorgeant de petites astuces bien utiles.

sinon (c’est d’ailleurs conseillé dans le bouquin), un bon moyen pour apprendre à poser les protections et d’y faire confiance est de faire un peu d’escalade artificielle en site ecole, ce qui ne dispense pas aussi d’apprendre a poser les coinceurs en grimpant en libre en site ecole egalement.

Posté en tant qu’invité par JB:

Il est encore edite ce livre ?
Perso j’ai lu « Climbing Anchors » de John Long (Eng.) qui decrit les principes de fonctionnement des differents coinceurs et les regles de bases pour les placer convenablement.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

500km de Paris :
Angleterre ou le Vercors.

Posté en tant qu’invité par Pierre:

Je confirme l’interet du bouquin de Sylvain Conche pour la théorie.

Pour la pratique et à moins de 300 km. de Paris (qui dit mieux ?), le rocher Sainte Catherine (ou Vieux Chateau, c’est la même falaise) dans le Morvan se prête très bien à l’apprentissage de la pose des coinceurs : du granite bien fissuré (mais pas en ruine…), un équipement béton qui te permet d’alterner ou de doubler le mousquetonnage des spits et de ce tu auras pu poser, et donc de débuter sereinement. Les voies étant relativement hautes (30 / 40m.), prend un bon paquet de dégaines si tu veux clipper à la fois les spits et les coinceurs. Les voies du secteur Grande Dalle sont (par)faites pour ça, et en plus le site est agréable (rivière au pied des voies… mais pas mal de vipères au printemps…). Trois ou quatre sites dans le même style dans un rayon de 30 km. Le topo: « escalades granitiques en Morvan », J.L. Scola.

Sinon, il y a deux trois voies au Saussois labelisées « terrain d’aventure », mais de visu c’est plutôt feuillu .

Posté en tant qu’invité par Pierre:

J’oubliais : si tu grimpes à Bleau, tu peux prendre un jeu de coinceurs en plus de ton paillasson, trouver une fissure et t’entrainer à poser un maximum de coins, les pieds au sol ou 20 cm. au dessus, faire des relais et les solliciter dans tous les sens ( c’est souvent instructif…) et toutes sortes d’exercices.

Tu auras l’air d’un débile, mais c’est pas grave, tu apprends…

Evite quand même les blocs cultes et l’apprentissage du pitonnage / dépitonnage dans le Toit du cul de chien, ça fait mauvais genre… ; )

Posté en tant qu’invité par dlayote:

moi, je dis rien de tel qu’une bonne voie en chartreuse pour apprendre le TA
si tu en réchappe, tu es fait pour ça, sinon…

Posté en tant qu’invité par Romain:

dlayote a écrit:

moi, je dis rien de tel qu’une bonne voie en chartreuse pour
apprendre le TA
si tu en réchappe, tu es fait pour ça, sinon…

Oh putain !

Tu te rappelles dit, le passage de l’arbre en Chartreuse ?!
c’était du sport ça !
encire une belle sortie IMB ;o)

Posté en tant qu’invité par jp:

Le rocher ideal pour la pose de coinceur , c’est le granit , bien sur Chamonix , c’est la Mecque du coinceur, sinon plus au nord les Vosges , avec des sites comme la Martinswand ou le Lac Blanc , ce sont des sites équipés mais tu peux très facilement passer avec des coinceurs dans une majorité de voie. PS: un porte materielle c’est très utile voire indispensable

Posté en tant qu’invité par Romain:

Presles - « Point trop n’en faut »
http://alpinisme.camptocamp.com/sortie1922.html?idd=526

Posté en tant qu’invité par Tim:

c’est pas parce que toi on t’as envoyé la dedans dès le debut (tiens ben, moi aussi d’ailleurs )qui faut envoyer les autres à la mort, ;o).

bon sérieusement point trop n’en faut est une voie superbe, mais je déconseille à une cordée totalement débutante en TA malgré les protection en place. certaines longueur (et notament la premiere, la troisieme et la cinquième sont celles où il n’y vraiment point trop de point et se sont les plus dures (5c/6a à chaque fois). pour ma part j’etais content que ce soit mon partenaire qui y passe en tête.

par contre cette voie est idéale, pour une cordée composée d’un débutant et d’un grimpeur en Ta un peu plus confirmé (à l’aise dans le 6b/c sportif quand meme, de même pour le débutant, quand je dis débutant c’est en TA on s’entend). Dans ce cas, si le confirmé par le premier, il est ensuite possible de grimper en reversible tout le long, la 2,4 et 6 ème longueur étant les plus faciles et les plus protégées.

voila, je précise parce que avec l’autre fou dingue de Romain tout le monde devrait commencer le TA dans du 6a coinceur, sacrée Rom quand même, faut dire qu’il a un sacrée marge le petit saligaud (ou plutôt un sacré mental, la marge elle est pas tant la que ça, c’est encore plus beau, respect à toi mon Rom ;o) )