Posté en tant qu’invité par Fara hymself:
Sur beaucoup de forums ou listes , un débat divise les participants (et pratiquants) au sujet du Terrain d’aventure (T.A).
Quelques vagues considérations très personnelles pour alimenter le sujet… et sans doute comme dans tous les cas lancer rapidement une polémique!
- Le Spit (plutôt son absence) ne peut être un critère … j’ai déjà cité Gondwaland ouverte au Tsaranoro par des Autrichiens, mais le Cerro Torre avec la voie de Maestri (rejoindre … et doubler le compresseur abandonné fut un challenge) le prouvent bien… et beaucoup de grandes voies en Suisse aussi.
- Le clean climbing ? … Pourquoi pas, mais il se pratique aussi dans des écoles d’escalade (Gunks, Smith Rock, Joshua), et sélectionne clairement le type de rocher. Ce ne peut donc être le seul critère.
- L’équipement d’origine… Pourquoi pas, en vieillissant il pose parfois des problèmes c’est évident! Par contre à quel niveau un point + solide, ( type goujon), posé au même endroit qu’un ancien piton ôte de l’aventure à une voie? Surtout si aucun point supplémentaire n’est ajouté… (en général c’est plutôt l’inverse, il y a moins de points après!e), et si l’itinéraire d’origine est maintenu. Seul un débat sur le lien entre aventure et solidité des points, pourrait cautionner ce critère. Mais alors un évident rapport entre danger et aventure pourrait être fait … or beaucoup refusent ce point! Je pense perso qu’un un bon piton est souvent aussi efficace qu’un goujon
- Le perfo? Beaucoup d’ouvreurs l’utilise, même dans des voies de grande ampleur…. Toujours pas objectif comme critère!,
Il est évident qu’on pourrait ainsi faire une liste assez longue démontrant que définir le TA est pas une mince affaire. Seule l’ouverture standardisée par le haut semble définir clairement l’escalade purement sportive.
Sauf pour la Fédération qui utilise cette notion comme un « parapluie »…Ce besoin de labelliser une forme de pratique n’était apparu important pour personne… Tout au moins pour les alpinistes et grimpeurs du 20ème siècle , avant qu’un groupe (ITA) tente de le faire avec Initiative… J’ai proposé L’ENGAGEMENT comme critère indéniable … mais beaucoup semblent confondre avec DANGER … (ce qui n’est pas forcément le cas … mais qui peut le devenir).
Engagement s’entendant pas au sens de l’escalade sportive (chute importante) mais au sens de problèmes divers à résoudre en cas d’échec, de mauvais temps, de fatigue etc etc (un terme poli pour qualifier une voie propice aux emmerdements maximums).
Par contre ce critère élimine toutes les voies de faible ampleur qq soit leur style. Une voie de 200m … ce n’est que 4 rappels de 50 m en cas de retraite !
Plus je lis les forums et analyse les réponses qui me sont faites, plus il me semble évident que la notion de Terrain d’Aventure avancée par certains est plus une démarche de recherche de liberté que d’aventure (au sens propre du mot).
Comme si un style d’équipement (vétuste ou absent), permettait de s’affranchir des contraintes imposées par l’équipement sur goujons et broches… un tel matériel devenant synonyme d’escalade sportive donc de règles.
Le débat s’étant un instant orienté vers les calanques … j’avoue que cette analyse est tentante!
C’est vrai que dans ce lieu, je pourrais tirer sans problème un piton dans une voie non rééquipé (ou rajouter un coinceur because j’ai peur!) … alors que dans sa voisine sur broches je serai frustré et « un peu » honteux de le faire! Lorsqu’il se pratique en école, le trad made in USA (dans les coins où les 2 styles cohabitent … et pour ce que je connais bien sûr), est plus aisé que les lignes « sur bolts » (toujours très engagées voire exposées)… On se fait plaisir sans se faire peur … puisque les protections étant non imposées, elles sont celles qui nous paraissent nécessaires !
L’aventure réclamée à grand cris … serait alors le droit de se faire plaisir avec comme seule contrainte nos propres décisions?
C’est assez défendable et simplement le terme d’aventure est mal approprié … surtout que nous voyons autour de nous (ou par revues interposées) pas mal de grimpeurs et d’alpinistes pratiquant un alpinisme ou de l’escalade « aventure » au sens fort du mot. Ce qui bien évidemment fait vaciller beaucoup d’arguments (apprentissage nécessaire, manque de possibilité, restriction du terrain de jeu).
Même s’ils annoncent vouloir juste « conserver » un potentiel, les disciples du TA new âge, veulent-ils reconquérir le terrain de l’escalade sportive pour pratiquer leur type de pratique, that is the question?
Pour l’instant ma vision de leur démarche me paraît plus probante que les arguments avancés au nom d’une aventure (qui n’existe pas dans la plupart des cas soulevés récemment).
Initiative Terrain de Plaisir … serait plus réaliste pour définir ces nouveaux pratiquants.