Pourquoi tous les grimpeurs sont-ils des scientifiques?

Posté en tant qu’invité par circus:

Voilà une petite constatation qui m’est revenu en tete à cause d’une mésaventure électronique récente…
Bien des fois, en discutant avec des nouvelles connaissances grimpantes (grimpeurs et alpinistes confondus), mes amis et moi nous sommes aperçus que la proportion de personnes issues du monde scientifique -ingénieurs, chercheurs, profs de maths…- était très élevée.
Qu’en pensez-vous?
Est-ce aussi le cas dans votre entourage ou bien est-ce un phénomène proprement toulousain?
Et si c’est bien le cas, que proposez-vous comme explication?
Bonne grimpe à tous ceux qui le peuvent!!

Posté en tant qu’invité par Etienne:

A mon avis, les travailleurs manuels, leurs loisirs ils les conçoivent plutôt en charentaises. Et les charentaises, hein, pour grimper (cf quelques sujets récents)?
Ou pitêt’ qu’il n’y a pas assez d’émissions prises de tête à la télé pour les retenir à la maison?

Non, en fait, j’en sais rien. J’ai constaté aussi que les professions intellectuelles étaient surreprésentées, mais je ne pense pas qu’elles soient la majorité. Qui se ressemble se reconnait, ce qui introduit un biais dans ton observation :o/

Posté en tant qu’invité par marsupilami:

je me suis fait la même reflexion il y a peu de temps en découvrant au détour des conversations dans mon club qu’il y a beaucoup de profs, enseignants, futur profs, etc. mais je n’ai pas d’explication

Posté en tant qu’invité par circus:

heu…
pas aussi simple que ça pour le biais : depuis que je me suis aperçu de cette tendance, j’ai essayé de faire attention. deux observations en ont découlé:
1/ Effectivement, les professions intellectuelles sont sur-représentées.
2/ Parmi elle, la domination des sciences dures est écrasante.

Je suis d’accord avec toi qu’il est difficile de mesurer sociologiquement tout le vivier des grimpeurs, il faudrait faire une grande enquete, etc… Et donc, qu’il est peu aisé de savoir si ceux qu’on ne connait pas sont des csp cadres ou assimilé. Toutefois, cela ne résout en rien la question, qui est alors ramenée au niveau de la csp envisagée : pourquoi une domination des « scientifiques »?

ps, c’est les vacances, j’ai des topos pour toi sur ta région à t’envoyer. à+

Posté en tant qu’invité par Tintin:

Il y a déja une question de catégories socio-professionnelles…

Pour l’alpinisme ensuite, j’ai déja remarqué cette sur-représentation. Pour moi, la chose scientifique ou l’alpinisme retourne un peu de la même démarche : il faut d’abord accepter de se faire chier (pour un pb mathématique, on gratte des pages de brouillon sans rien trouver, en alpinisme, on se tape une putain de montée à la Pilate sous un sac monstre lourd) avant de se faire plaisir (pour le pb mathématique, entrevoir la solution lumineuse, pour l’alpiniste, arriver au sommet des Bans ou admirer le lever de soleil sur les Ecrins). C’est pas forcément tout le monde qui est capable d’accepter d’en chier d’abord avant d’en profiter.

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Ben non y’a pas que des scientifiques: moi je connais pas mal de gens du CNRS aussi qui font de l’escalade…
(mille excuses Etienne, j’étais vraiment trop tenté)

Effectivement, j’ai la même impression. Je me souviens en avoir discuté il y a quelques temps avec le regretté Daniel Taupin (lui même chercheur en Physique), qui l’avait remarqué, et qui avait même des statistiques sur le sujet. Je ne me souviens plus comment il avait fait son enquête, à partir d’un recoupement de fichiers FFME, de sondages issus de magazines, et de fiches de clubs. Il en avait conclu en effet à une sur-représentation des scientifiques parmi les grimpeurs. D’ailleurs, il avait plusieurs hypothèses pour expliquer ça… mais encore une fois je ne m’en souviens plus. Il faudrait demander à ses collègues proches, ils doivent avoir une idée assez fidèle des conclusions de Daniel.

Posté en tant qu’invité par martine:

Y a déjà une raison c’est que bcp de scientifiques sont le nez sur l’ordi toute la journée
donc ils fréquentent + skirando/camptocamp
la surreprésentation est-elle aussi forte sur le terrain que sur le Web?

Posté en tant qu’invité par martine:

Y a déjà une raison c’est que bcp de scientifiques sont le nez sur l’ordi toute la journée
donc ils fréquentent + skirando/camptocamp
la surreprésentation est-elle aussi forte sur le terrain que sur le Web?

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Chhuuut Martine… On va bientôt être payés au mérite! (tu veux nouus ruiner ou quoi?)

Posté en tant qu’invité par Stalker:

J’ai aussi remarqué cette surreprésentation, plus dans l’alpinisme, un peu moins dans l’escalade et la rando. Pourquoi les CSP+ ? parce que, mine de rien, ça coûte cher comme loisir. Pourquoi les scientifiques ? Comme Tintin vient de le dire, il faut avoir la culture de l’effort, et le goût de l’« ethique » pour éprouver du plaisir en grimpant. Et puis un avocat ou un commercial ont moins de temps qu’un chercheur (oups! je vais me faire des copains )
Ceci dit, le grimpeur le plus fort avec qui j’ai pratiqué n’pas bac+5, comme quoi il y a heureusement des exceptions à la règle.
Bonne grimpe aux chanceux ce weekend !

Posté en tant qu’invité par Etienne:

Circus, je réagissais juste au titre de ton sujet: pourquoi les grimpeurs sont -ils tous des scientifiques. Clairement, sur ce forum, ce n’est pas les cas: il ya au moins ??? ah ben si , Choron est un professeur ???

Et, Laurent, tu as raison, ce n’est pas parce qu’on est au cnrs qu’on est un scientifique. On ne fait pas toujours ce pour quoi on est doué: la preuve, tu fais bien de l’escalade! ;-))) (oups! demain j’ai intérêt à faire gaffe si tu m’assures)

Posté en tant qu’invité par Laurent:

« On ne fait pas toujours ce pour quoi on est doué: la preuve, tu fais bien de l’escalade! »

Bien joué…
Je suis OK pour t’assurer. C’est du combien ta corde? Du 7,5 de diamètre? Nickel, je prends mon grigri…

Posté en tant qu’invité par Ptitseb:

Lol… c’est clair!! Moi j’avais remarqué en gros la dominance en S principalement (surtout Physique-chimie et dérivés) mais aussi pas mal en STAPS! et dans l’enseignement. (temps libre)

Posté en tant qu’invité par yann:

Ptit seb…STAPS scientifique!!!..je charie…c’est pas facil…
C’eest pitète aussi qu’a force d’etre ds du concret, des verités, des preuves, que les Scientifiques cherchent des choses moins abstraites, a resoudre par le bas ventre qq fois…
Mais je crois que y’a plus de point commun entre mentalité escalade/sciences que de différence…a voir…

Posté en tant qu’invité par circus:

je parlais bien évidemment du terrain! cette constatation date de bien avant l’invention de camptocamp!
Mais c’est bien vu…

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Bon, je suis prof de maths, alpiniste et grimpeur.

Je vais peut-être dire une connerie, mais je retrouve, dans les sciences comme dans une ascension, un peu le même challenge ; l’adage « là où il y a une volonté, il y a un chemin » me sert autant pour aller au sommet, que pour résoudre un problème abstrait.

Maths et grimpe, deux formes de la même passion ? non, c’est plus complexe que ça, mais il y a des branches cousines, c’est sûr.

Posté en tant qu’invité par Alain Coetmeur:

pour les informaticien j’ai une explication:

  • quand t’est au taquet à 30m du sol tu pense a rien d’autre…
    quel repos!

sinon quand on aime les science dure, on apprécie les
problèmes résoudre, sans les habituels problèmes
politiques, relationels, administratifs, les services
qualités, les normes adminitratives, les référentiesl
de bonnes pratiques…
et l’escalade, c’est un putain de problèmes technique,
ou on est pas emmerdé par la politique, et ou on
peut compter sur son collègue pour vous sauver les miches…
ca change.

les scientifiques, ont souvent une image de « pas sportifs »
et de « pas téméraires », et on cherche peut être à
changer notre image intime et publique.
et comme en général il y a une culture de l’effort,
de la galère, du « faut que ca passe ou que ca dise pourquoi »,
ca plait.

et puis je crosi aussi que les scientifiques et ingénieurs
ont une culture du risque plus mure que la moyenne.
on mesure plus naturellement les risques réels
par rapport aux trucs de la vie courrante, et on
a plus confiance dans le matériel…

et enfin, les métiers techniques payent bien, et l’escalade
coute cher. (enfin moisn qu’une bagnole de tuning. moi
j’ai seulement 1000euro de matos)

mais pourquoi n’y a t’il pas aussi plus de commerciaux,
ou de cadres administratifs ? age ? temps libre ?
gouts ?

tout ca n’est pas certains, mais il y a une tendence

Posté en tant qu’invité par claudine:

Si on est assez maso pour se taper plein d’annees d’etudes remplies d’equations tordues, et galerer pour trouver un boulot en general mal paye (bon, il y a des exceptions…), on comprend l’attrait d’une activite du meme type: on gele ou on creve de chaud, on s’arrache les doigts sur du rocher tout dur, on en bave physiquement et mentalement… En gros, il faut une certaine mentalite pour y trouver du plaisir!

Posté en tant qu’invité par circus:

alors que pensez-vous du profil littéraire allergique aux maths.
n’aurions nous pas la culture de l’effort?

Posté en tant qu’invité par seb:

Je tient a rajouter en plus des scientifiques les profféssions libérales.