J'ai gravi le Piméné, suis-je prêt pour l'Everest?

Salut à tous!

Vous l’avez deviné, le titre est ironique. Mais je me pose sérieusement la question de l’évaluation de mes capacités et de mes objectifs à venir.

Voilà, ma chérie et moi sommes des randonneurs débutants. Et nous aimons la montagne par dessus toutes les autres destinations (encore que nous ayons choisi l’Islande pour l’été prochain, mais c’est -un peu- une autre histoire).

Nous sommes heureux de nous balader tous les deux, de faire nos bivouacs ici et là et découvrir le milieu ensemble.

Il y a 15 jours, au début du mois de novembre donc, nous avons pris la route pour Gavarnie avec l’intention de monter au refuge des Espuguettes, puisqu’après avoir consulté les connaisseurs sur RL, il semblait que ce soit la seule destination raisonnable dans le coin pour les débutants que nous sommes dans les conditions (pourtant très bonnes) d’alors. (Je voulais monter au refuge des Sarradets au départ mais en l’absence d’équipement, on me l’a déconseillé).

C’est donc ce que nous avons fait. Nous avons comme prévu passé la nuit sous notre tarp dans le confort relatif des probables 5°C, ce qui nous a permis d’en savoir un peu plus sur notre préparation à ce froid relatif…

Nous avons eu la chance de croiser au refuge des gars qui nous ont conseillé de monter au sommet du Piméné. Eux en descendait et nous assuraient qu’il n’y avait aucune réelle difficulté.

Vu du refuge il nous a paru évident que nous pouvions y monter. Aussi nous nous sommes lancés de bonne heure, et nous avons été ravis en atteignant la ligne de crête. En revanche on a commencé à s’interroger sérieusement lorsque l’on a aperçu les derniers mètres qui mènent au sommet…

Bon, comme on n’avait pas fait tout ce chemin pour abandonner si près du but, on s’est décidés pour avancer, sans regret puisque d’une part ça n’a pas été aussi difficile que ça nous apparaissait, mais aussi parce qu’on était vraiment fiers et qu’on a pu profiter pleinement du panorama magnifique!

Alors voilà. On l’a fait, une première pour nous, alors même que l’on ne l’avait pas envisagé…

Il faisait très beau, les conditions nous ont paru excellentes (en dehors du chemin enneigé qui nous a contraint à progresser longuement à côté) et on aurait envie de remettre ça, ailleurs, quand les conditions le permettrons de nouveau.

On a vu des choses qui nous tentent dans le secteur. La brèche, le Taillon, le Marboré, le Mont perdu, le Casque… tout en fait!

Seulement nous avons bien du mal à déterminer ce qui est à notre portée et ce qui ne l’est pas.

Ici et là on trouve des itinéraires proposés, décrits, classés. On y appose des cotations de difficulté auxquelles je n’entends pas grand chose…

Quelle est la difficulté d’une ascension du Piméné par les Espuguettes? Existe-t-il une cotation de la difficulté qui nous permettrait d’envisager d’autres sommets faciles?

Quels sont vos conseils?

D’avance, merci!

Baptiste.

« A chacun son Everest ».
La seule chose que je conseille, c’est d’y aller progressivement : en terme de difficulté, de longueur, d’exposition.
Les trois comptent…

Posté en tant qu’invité par tt:

la montagne est une drogue, donc tu vas y revenir et très vite comprendre les cotations, voir de quoi tu es capable, ce qui te plait, etc…
malheureusement je ne connais pas les pyrénées donc je ne peux pas te conseiller.

Je n’ai pas fait ce sommet, mais le conseil de Paul G me semble le plus raisonnable: y aller progressivement.
Pour les histoires de cotation, c’est en expérimentant que l’on se rends mieux compte à quoi ça correspond. Donc si vous cherchez des itinéraires sur C2C, commencez par du T2, et augmentez petit à petit.
De part mon ressenti, pour la rando je pense qu’il faut essayer d’évaluer quel dénivelé est réalisable pour vous en une journée, à combiner également avec la longueur de l’itinéraire, et puis il n’y a plus qu’à trouver un nouvel objectif! :slight_smile:
Les Pyrénées regorgent de coins magnifiques (comme toutes les montagnes finalement!), ce ne sont pas les itinéraires qui manquent. Par contre pour éviter la neige, ça va être de plus en compliqué avec la saison qui vient !

La brèche, le Taillon, le Marboré, le Mont perdu, le Casque et tous les sommets autour de Gavarnie sont plutôt faciles. Je les ai tous gravi quand j’avais 20 ans et certains avec ma femme. On peut bivouaquer derrière la brèche de Roland si l’on ne veut pas être dérangé par les ronflements du refuge en contrebas.
C’est grosso-modo de la randonnée.
Il faut juste faire attention à ne pas passer par la face nord du Mont-Perdu qui est plus technique.
Le reste, y compris l’échelle des Sarradets, ça passe facilement.
Si tu veux aller à la brèche de Tuquerouye, il faudra être un peu prudent, voir prendre un brin de corde et des crampons si c’est en neige.

L’avantage de la brèche, c’est que les sommets se font facilement en se garant au col des tentes (peu de dénivelé).

Compte-tenu de la saison, il va peut-être falloir attendre l’an prochain pour y aller à pied ? Je ne vis plus près des Pyrénées, mais je pense que cette semaine correspond aux derniers jours de rando au delà de 2500m non ?

Du reste, il va vous falloir apprendre à vous servir de crampons et d’un piolet pour aller sur ces itinéraires, à moins de vouloir se contenter des fins d’étés.
La brèche est régulièrement enneigée (et donc glacée au moins le matin) jusqu’en milieu d’été voire plus, idem pour l’accès au mont perdu.
Donc pour les sommets cités : apprendre à marcher et arrêter une chute sur neige glacée ou non.

Mais il y a plein d’autres choses à faire pour se faire la main( et les pieds), ça dépend déjà de quel côté vous habitez !

L’échelle des Sarradets, sauf si tout est couvert de glace, ça passe très bien sans équipement ! J’y ai vu des familles avec enfants de 8-10 ans et chien.

Bienvenu dans les Pyrénées. Avec une photo qui couvre tes nombreux projets de randonnées.

Je m’associe aux remarques déjà faites.
La plupart des sommets sont accessibles dans le cadre de la randonnées (sur 99%) du trajet, ce qui fait que parfois on a tord de sous estimer ce 1% restant (équipement, difficulté technique, roche pourrie, situations humides, herbeuses, gel matinal, etc.).
Dans les Pyrénées les randonnées sont souvent longues avec de forts dénivelés, alors attention à la fatigue sur la durée facteur de relâchement.

Certains ouvrages l’on fait.
Je pense en particulier à « Pyrénées 1000 ascensions » de Miguel Angulo (épuisé) ou plus récemment « 100 sommets des Pyrénées » chez Rando Edition. C’est une indication, mais surtout à ne pas à prendre à la lettre. Les conditions du moment peuvent tout changer.
En montagne, la prudence est toujours de mise.
Fox-Romeo :cool:

Bonjour batiste;

Trés belle ascension que tu as faites là ! Le panorama sur le cirque est tout simplement magnifique !

Question difficulté : il n’y en a aucune pour aller au Piméné par espugettes. C’est le sommet le plus simple dans le secteur.

Aprés, dans le facile il y a la brèche de roland et le taillon, mais même en été, l’accès à la brèche est défendue par un névé glacé, il faut donc savoir se servir d’un piolet et de crampons.

Tu as semble t-il étais impressionné par le petit bout d’arête avant le sommet du piméné : il faut s’habituer à marcher sur les rochers et à s’approcher du vide.
Mais la technique n’est pas tout en montagne. Il faut avoir conscience des dangers objectifs : en montagne il y en a deux : les chutes de pierres et la foudre. D
Gavarnie est un secteur très dangereux en cas d’orage , et très dangereux en cas de mauvaise visibilité.
Pour aller en montagne, il est indispensable de savoir s’orienter : se servir d’une carte et boussole. c’est le minimum de l’autonomie.
Salut
au plaisir… :slight_smile:

Salut, merci à tous pour vos réponses et conseils!

Je comprends à travers vos témoignages que les sommets du coin sont plutôt faciles, mais tous plus difficiles que le Piméné. Que c’est l’hiver et que sans maitrise de l’équipement nécessaire, ben on n’est pas prêts d’y retourner.

En tous cas il faudra s’équiper (ce qui revient tout de même assez cher), apprendre (coût et temps nécessaire également) ou attendre septembre 2016.

PS: J’ai à la maison 20m de corde statique (dite de rando) en 8mm. Est-ce que ce type de corde me sera utile ou une dynamique convient mieux?

Vous pouvez aussi vous inscrire au CAF, ils font de nombreuses sorties rando (CAF de Pau), y a une école de neige bientot pour apprendre les bases… Vous serez poussé vers l’autonomie.

Ceci dit, même en hiver, on peut randonner dans des coins où il n’y a pas besoin de crampons/piolet. Faut aller moins haut :stuck_out_tongue:

Salut;
Une corde, il faut apprendre à l’utiliser correctement, sinon c’est inutile voire dangereux. comme le conseil Krusaf il est bon de s’incrire et de fréquenter un club de montagne. On y apprend les régles de la sécurité et de l’autonomie et on rencontre beaucoup de monde avec qui l’on peut partager l’expérience.
cela permet aussi d’effectuer des sorties encadrées pour des rando plus techniques ou difficiles.
et l’on apprend vite…
pour moi, La première qualité d’un montagnard : l’humilité.

A+

[quote=« mountainaspirant, id: 1779757, post:9, topic:158275 »]Attention, les cordes statiques n’absorbent pas les chocs, elles sont faites pour la remontée sur corde en spéléo; Elles sont généralement blanches (quand elles sont neuves) avec un fil coloré. Pour la montagne, il faut prendre des cordes dynamiques qui elles absorbent les chocs (elles sont colorées).
Pour ma part, je suis un inconditionnel des Pyrénées et je peux te dire que tu trouveras toujours de quoi faire, même en hiver avec une approche en ski ou en raquettes. N’hésites pas à te tourner vers un club pour partager leurs expériences, c’est la meilleure chose à faire pour apprendre et devenir autonome.[/quote]

Déjà il faudrait voir si c’est vraiment une corde statique. La plupart des cordes de rando sont en fait un brin de corde de rappel (dynamique). En bout de corde, il doit y avoir écrit EN 892 pour les cordes dynamiques, EN 1891 pour les semi-statiques et EN 564 pour les statiques.
Source : /articles/267603/fr/cordes-et-cordelettes

De plus une corde de rando s’utilise essentiellement pour:

  • Tenir quelqu’un corde tendue pour rattraper immédiatement un déséquilibre.
  • Descendre en rappel un court passage un peu technique.
  • S’encorder sur glacier.
    A part peut-être le 3 cas, une corde dynamique n’est pas indispensable, raison pour laquelle la nature des cordes de rando n’est pas toujours clairement affichée en magasin.

Toujours est-il que dans tous les cas l’utilisation de la corde nécessite un apprentissage.
Je voulais juste dire que ta corde peut probablement servir pour le genre de courses envisagé.

Les cordes dites « statiques » sont utilisables en rappel ou en cordes fixes. En aucun cas pour grimper ou pour assurer un second. C’est du moins ce qu’on m’a appris.
Et c’est vital pour la sécurité.

Bon merci encore à vous.

Pour l’instant je ne parviens pas à convaincre madame d’aller faire des roulades dans la neige. Mais j’y travaille!

Merci à tous!

https://www.youtube.com/watch?v=3QAXFudxqRM

on voit ça :stuck_out_tongue: :wink:

:lol: