Article du Monde : « Le monde de la montagne dans le collimateur de la Cour des comptes » :
[quote]« Des structures protégées, échappant largement à l’effort général de réduction de la dépense publique et en faisant peu pour développer des ressources propres » : telle est la conclusion que tire la Cour des comptes, qui a rendu public, jeudi 20 novembre, un référé sur les comptes et la gestion de la Fédération française de ski (FFS) […] et de l’Ecole nationale des sports de montagne (ENSM).[…]
En relevant que la FFS et l’ENSM restent « excessivement » dépendantes des subventions étatiques, la Cour rappelle que, dans un rapport publié en janvier 2013, elle avait recommandé une réduction du soutien de l’Etat aux fédérations sportives, lorsque celles-ci bénéficient d’un environnement favorable au développement de ressources privées. Or c’est précisément le cas avec le « monde blanc », dont les acteurs et opérateurs participent pourtant bien modestement au financement de la FFS, alors qu’ils profitent de ses retombées sportives.
En conséquence,[la cour des comptes] préconise une baisse des subventions versées à la FFS, qui perçoit l’aide la plus importante dans le cadre des conventions d’objectifs passées avec l’Etat. Vouée presque exclusivement au haut niveau et à la conquête de médailles, la FFS a perçu de la puissance publique une somme de 4,5 millions d’euros en 2013, à laquelle s’ajoutent 85 conseillers techniques sportifs placés par l’Etat – soit 5 % du total de ces personnels auprès de 77 fédérations sportives –, un nombre lui aussi excessif.[…]
[…]S’agissant de l’ENSM, qui a reçu en 2013 une subvention annuelle de fonctionnement de 7, 7 millions d’euros, la Cour relève que cette école « fait supporter par l’Etat les surcoûts et besoins de financement générés par son incapacité à mobiliser des ressources propres substantielles et par les spécificités de son organisation ».
Regroupant l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme (ENSA) et le Centre national de ski nordique et de moyenne montagne (CNSNMM), l’ENSM délivre notamment le brevet d’Etat d’éducateur sportif (BEES) option ski alpin, indispensable à l’exercice de l’activité de moniteur. Protégé de la concurrence européenne, ce professionnel peut « maintenir des tarifs élevés ». L’ENSM protège ses moniteurs de la concurrence européenne.
La Cour […]relève aussi l’anomalie que représente l’ENSM, « une des rares écoles nationales supérieures sur financement public à ne pratiquer aucun droit d’inscription forfaitaire, alors qu’elle donne accès à un emploi assuré. » […] Cette école, qui « a échappé aux mesures de rigueur sur le plan de son financement », a vu son plafond d’emplois diminuer modestement […] alors que « sa subvention est restée constante depuis sa création ».
La Cour recommande donc non seulement d’« augmenter sensiblement les tarifs de formation et d’hébergement pratiqués par I’ENSM » et d’instaurer un droit d’inscription forfaitaire, mais aussi de « réduire les effectifs salariés de l’école » tout en augmentant les recettes émanant de la taxe d’apprentissage.[…][/quote]