Ecole de vol, ou non ? (résolu)

Bonjour, suite à une discussion que j’ai eu hier soir, je voudrais savoir combien parmi vous font faire systématiquement une « école de vol » avant (ou pendant, et à quel moment ?) de faire apprendre le GET ? En ce qui me concerne il est vrai que je le fais faire (assez) systématiquement à tous ceux que j’entraine ou ceux, qui lors de stages (initiation au GET), veulent se former, car cela me semble incontournable et nécessaire. On partira du postulat que l’atelier vol a bien évidemment un double intérêt : pour le grimpeur mais aussi et surtout pour l’assureur.
Mais il semblerait que cela ne soit pas une démarche commune à tous ?! :confused:
J’aimerais donc avoir vos avis sur ce sujet :slight_smile:

C’est quoi le GET ?

Grimper En Tête…

je vois bien l’utilité de l’école de vol ( surtout si c’est pas avec mes cordes) mais pourquoi avant d’apprendre à grimper en tête?

Oui… je voulais dire de manière systématique en début d’apprentissage (premières séances), ou bien plus tard si nécessaire, ou carrément pas du tout comme certains a priori le font…
Merci.

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Tu fais des stages spécifiques à l’escalade en tête ? Bref, c’est pas la question…

Les premières voies que tu fais en tête, souvent dès la 2ème séance de grimpe, c’est dans du 5a max, c’est à dire du rocher coucher avec des prises abondantes où le risque de vol est quasiment nul même pour un débutant. L’école de vol dans ce cadre n’est possible que si tu trouves un bout de rocher qui permette de le faire, c’est à dire où les débutants peuvent grimper et où la chute est sans risque, si on fait ça c’est plutôt après quelques séances quand les grimpeurs commencent à savoir faire des trucs.

je le fais faire dès la première séance de grimpe dans un gros dévers comme ça en général ils sont dégoutés et ne reviennent plus du tout.
c’est encore plus radical avec les enfants.

J2LH, non je me suis mal exprimé, c’est dans le cadre de stages divers (découverte, perfectionnement, etc…) qui se font souvent durant vacances scolaires, que nous mettons en place un atelier vol. Je précise quand même que dans un premier temps cela se fait d’abord en salle, avec tapis, etc, etc,… L’objectif étant de travailler sur la familiarisation avec le « vide » pour accepter de grimper…et peut être de chuter, mais aussi de développer de « bonnes réactions » pour l’assureur.
Après comme le dit cracoucasse, il faut effectivement « doser » de manière à ne pas dégoûter ou au contraire créer l’effet inverse de celui recherché…les effrayer encore plus. lol !

Apres faut voir ce que tu définis comme une école de vol.

Je ne suis pas très favorable à un ou des cours réservés exclusivement pour le vol, cela manque de spontanéité.
Il est utile de montrer un chouilla de technique pour la chute mais on ne choisi pas toujours quand on va tomber ni forcement dans quelle position. Autant un débutant sait le plus souvent quant il va lâcher, autant un mec qui travail une voie sera moins prévisible dans ces chutes de par ses jetés ou prises incertaines, en couenne j’entends, en grande voie il n’est pas rare de ne pas avoir de visu sur le grimpeur.

Dès lors que tu viens à un cours d’escalade un peu plus avancé, il suffit par moment de chuter sans prévenir l’assureur, cela apporte plus d’expérience, qu’un cours formaté et codifié. Nous procédons de cette manière pour apporter un peu plus de réalisme. Chacun sa pédagogie, pour ma part, je ne suis pas déçu de cette méthode.

Posté en tant qu’invité par zerbro:

Si l’école de vole consiste à faire grimper 1m ou plus au dessus de la dégaine, puis tout lâcher pour se prendre un plomb, ça ne sert à rien sauf à dégouter (dans la majorité des cas) de grimper en tête. En tout cas pour les adultes. En effet, la sensation de vole, sauf exception, n’apparait pas agréable. Du coup, on préfère grimper en moulinette que de revivre ça.

Si l’école de vole consiste à faire des exercices de type : « clip and drop », alors oui, là c’est efficace. Le « jeu » consiste à clipper, puis tout lâcher. Du coup, le plomb n’en n’est pas vraiment un, même si on tombe un peu plus qu’en moulinette. Une fois cette chute assimilée, on clip, on grimpe un peu, et on lâche. etc. Jusqu’à gérer des vrais plombs aussi bien du coté grimpeur, que du coté assureur. Mais cet exercice doit se faire sur le long terme et régulièrement. Ce qui n’est pas forcément évident avec un groupe d’adulte venant grimper dans un but de divertissement. C’est le seul exercice que je trouve efficace pour affronter la peur du vole qui s’installera automatiquement avec une école de vole mal faite. C’est aussi un très bon exercice pour l’assureur, qui n’a pas à gérer dès le départ un gros plomb.

Bref, après un peu d’expérience, je me permets d’affirmer de manière très péremptoire: l’école de vole qui consiste à prendre des plombs ne sert strictement à RIEN au début.

Bien entendu, tout cela se fait plus facilement en salle qu’en falaise.

D’accord avec toi… :wink:

J’aurais dis l’inverse, un débutant ça tombe n’importe où n’importe quand (:P) alors que celui qui travaille une voie devrait logiquement tomber dans le crux.

Un type qui cherche le beau mouvement, adoptera des positions souvent extravagante au regard du débutant qui ce déplace face au rocher avec le style de la grenouille qui choisira des voie à sa porté ou renoncera devant les difficultés. De plus les jetés, zipettes « imprévisibles » parce qu’il crochète sur 1mm du chausson avec le petit orteil ainsi que certains passages en force ne sont pas toujours une réussite même pour le crack du caillou.

Et on préfère chuter dans un gros devers que sur une dalle où on s’arrachera la peau à partir d’un certain niveau. L e débutant ira dans le devers juste pour faire de la balançoire avec la corde, il préfère la pente dans l’autre sens :stuck_out_tongue:

Pour les stages d’autonomie (escalade en tête), je fais faire une école de vol dès le début. Cela permet d’apprendre à bien « tomber » et à bien assurer rapidement.
Quel que soit le niveau de la voie, une prise peut casser, un pied zipper. Au niveau sécurité, c’est un bonus.
Je travaille par cordée, chacun inversant les rôles. Le leader apprend à prendre confiance en son assureur, l’assureur prend conscience de son rôle.
si ça peut t’aider

On réfléchit sur le sujet pour une formation au sein de notre club.
L’école de vol est sûrement utile pour comprendre « qu’on ne se fait pas mal ».
Mais j’y vois aussi un intérêt pour que l’assureur réalise que « ca secoue », « c’est mieux de s’y attendre », voir « de se vacher au relai / au sol en cas de différence de poids importante ». On pourrait imaginer de le faire avec une masse remontée par palan, mais c’est compliqué à organiser…

[quote=« cracoucasse, id: 1674704, post:7, topic:148252 »]je le fais faire dès la première séance de grimpe dans un gros dévers comme ça en général ils sont dégoutés et ne reviennent plus du tout.
c’est encore plus radical avec les enfants.[/quote]
Problème de sur-effectif dans votre club ?

[quote=« Paul G, id: 1674748, post:15, topic:148252 »]On réfléchit sur le sujet pour une formation au sein de notre club.
L’école de vol est sûrement utile pour comprendre « qu’on ne se fait pas mal ».
Mais j’y vois aussi un intérêt pour que l’assureur réalise que « ca secoue », « c’est mieux de s’y attendre », voir « de se vacher au relai / au sol en cas de différence de poids importante ». On pourrait imaginer de le faire avec une masse remontée par palan, mais c’est compliqué à organiser…[/quote]

Salut,

personnellement j’y vois trois intérêts:

  1. Apprendre aux gens à tomber « correctement » c’est à dire à être dynamique (on ne se laisse pas tomber comme un sac à patate tout mou les pieds en bas!) et préparer/amortir une réception sur les pieds et pas comme une crêpe. C’est naturel pour beaucoup mais pas pour tous! Ca permet aussi de repérer les mauvais réflexes comme les gens qui s’accrochent à la corde de l’assureur au moment de la chute, pieds derrière la corde, …
    Et pour finir c’est l’occasion d’expliquer aux gens que s’il est important de savoir tomber « bien », il est tout aussi important de savoir quand ne pas tomber! Chutes sur vires, dalles couchées, …

  2. Montrer aux gens qu’une chute n’est pas forcément dramatique mais peut même être un vrai plaisir quand la voie s’y prête et que l’assurage est bon…
    Ça permet de libérer les gens :slight_smile:

  3. Apprendre aux gens à bien assurer: ne pas sécher, ne pas laisser des kilomètres de mou, dynamiser…

Et un gros intérêt à mon gout: les points 1) et 3) en plus d’être bénéfiques aux participants sont bénéfiques aux encadrants qui stresseront moins de voir les gens se mettre des taquets en tête :slight_smile:

J’aime bien faire des écoles de vol avec des personnes n’ayant jamais ou très peu volé, et jusqu’à aujourd’hui ça a toujours bien fonctionné et ça n’a traumatisé personne :rolleyes: Après si on force les gens et qu’on oublie la pédagogie OK je veux bien croire que ça passe mal :stuck_out_tongue:

Edit: Un exemple de ce à quoi peut servir l’école de vol: sans école en salle la veille je n’aurai pas accepté de faire grimper les gens en école de coinceur, trop de risque de se faire mal en volant… Car on a eu plusieurs beaux vols involontaires ce jour là :stuck_out_tongue:

[quote=« Damien din Harghita, id: 1674750, post:16, topic:148252 »]

[quote=« cracoucasse, id: 1674704, post:7, topic:148252 »]je le fais faire dès la première séance de grimpe dans un gros dévers comme ça en général ils sont dégoutés et ne reviennent plus du tout.
c’est encore plus radical avec les enfants.[/quote]
Problème de sur-effectif dans votre club ?[/quote]

oui et en plus ça évite de patiner les voies

Ah bon ? je suis surpris :smiley:

Et quand tu fais une voie à vue tu sais ou il est le crux ?

J’ai mis en gras et souligné le crux de mon post, c’est un peu comme mettre de la magnésie sur les mots pour ne pas les perdre de vue.