Quel matos pour l'alpirunning?

Posté en tant qu’invité par alexshanti:

bonjour amis montagnard, je voudrais savoir quel matos vous conseillez pour l’alpirunning , notamment les crampons « léger ».
j’imagine qu’un équipement trail avec une micro doudoune , crampons ,piolet en plus pourrait le faire!!
je précise que je fait pas mal d’alpinisme classique et de course a pieds.
mon programme serait de refaire des voies normale que j’ai déjà faites avec des glaciers bouchés et des passages d’escalades ne dépassant pas le 2 .
je suis aussi preneur d’itinéraires…
merci

Je me pose la même question, les conseils/pratiquants étant rares/discrets. Tout réside dans le compromis sécurité — légèreté.

Pour l’instant j’arrive aux conclusions suivantes : les micro-spikes (type yaktrak) sont très légers mais ils offrent plutôt un confort là où ça passerait sans rien. Pour des passages sérieux, il y’a le crampon glaciaire léger (alu, 10 pointes…) ou bien les crampons forestiers (qui s’adaptent bien aux baskets), avec des « griffes » acier profondes (mais pas de pointe avant pour le vertical). Par exemple Edelride Spider Pick à 250g 375g (chez le vieux). Faudrait analyser les avantages/inconvénients entre crampons glacier/forestier, côté plage d’utilisation, légèreté, encombrement, adaptation sur baskets, course, etc. Risques spécifiques basket-crampon : le déchaussement et la chaine qui glisse de travers. Le forestier style Spider Pick a un faible encombrement et ne transperce pas le sac.

Pour le piolet, d’après la théorie alpi, faudrait du long et lourd (sécurisation). Un copain remarquait que Kilian utilise (McKinley) un piolet technique, allégé par manche partiellement évidé, certainement prototype Petzl mais ça se trouve chez d’autres. Sinon y’a l’alternative des bâtons mais ça ne stoppe pas la glissade. Compromis.

Casque léger, peut-être, avec sandows pour fixer sur le sac. Moi je me tape régulièrement la tête, même en forêt. Mais pour les passages vertigineux, ça sert à rien.

Pour jouer l’aventurier de l’extrême, un sac à viande synthétique, pour séjourner dans les hotel-restaurants d’altitude. Pour un traileur, conditionné aux gels/poudres et aux pauses-ravin, ces « refuges » sont des lieux de confort paradisiaque. Un traileur n’a pas besoin de trousse de toilette, de brosse à dent, ni de pyjama.

Après ça reste du solo, avec la problématique de la rando glacière sans encordement. Un baudrier permettrait de mendier une place dans une cordée qui passerait (stop-glacier). Mais bon, avec les sales gueules à cause de ton short… ou de ta vitesse en montée. :smiley:

Voilà pour mes idées, mais je pratique peu du « très-technique » en mode trail.

Bonne balade ! :slight_smile:

La page en lien indique un poids de 375g en L, ce que confirme une pesée en magasin.

En solo, il n’y a pas les même contraintes qu’en cordée. En tout cas, un piolet lourd n’est pas du tout utile pour la sécurité sur des itinéraires F/PD.
Un piolet « lourd », c’est à dire avec tête entièrement en acier, est utile pour pouvoir planter le piolet dans la glace (il faut suffisamment de masse dans la tête pour que la lame se plante assez facilement). Pour cela, le Grivel Air tech racing est suffisant (350g).
Mais sur un itinéraire F/PD en bonne conditions, on ne rencontre pas ce genre configuration : au pire il y a une congère de neige dure à franchir, et un piolet en alu suffit.
Par contre en cas de fourvoyage, ou de mauvaises conditions (petite pente de glace enneigée la semaine précédente, qu’on trouve déneigée quand on y va), c’est utile. Mais ces passages sont connus dans les itinéraires F/PD, et si on n’est pas sûr des conditions, il suffit de choisir un itinéraire qui ne comporte pas de passage en glace raide même en mauvaise conditions.
Pour la longueur du piolet, un piolet long est inutile. Sur glacier crevassé pas raide, il est préférable d’avoir un piolet « court » (55cm) en amont, et un bâton en aval (un bon bâton, sur lequel on peut appuyer 80kg dans l’axe sans qu’il ne se raccourcisse ou qu’il ne casse). Sur glacier ou pente de neige raide, un piolet court suffit. Mais ceci est pour une cordée.
En solo on n’a pas de chute du partenaire à retenir, seul l’ergonomie de la montée compte (on ne regarde pas comment on pourrait s’arrêter en cas de chute : on n’envisage pas la chute).

Ca existe depuis plus de 40 ans…

Merci Bubu pour tes corrections et conseils. :slight_smile:

Un autre conseil : perso je n’utilise pas de piolet avec manche « coupé », je préfère une vraie pointe acier. En effet, en solo (sans courir !) je n’utilise pas de piolet, mais 2 bâtons, sauf sur pente raide en neige dure. Or à la descente sur neige dure, il faut pouvoir planter facilement le manche dans la neige. Un manche en alu coupé s’émousse vite et se révèle peu pratique, il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour planter, on perd du temps, durant lequel on n’est pas assuré par le piolet, donc on prend plus de risque. Tous ça pour gagner 50g !

vous utilisez quoi comme chaussures pour ce genre de pratique ? des pures trail ou des rando basses type approche avec un compromis au niveau de la rigidité de la semelle ?

[quote=« søren, id: 1654347, post:2, topic:146634 »][/quote]
J’ai vu un gars la semaine dernière faire le grand paradis avec ce type de crampons (les edelrid), il était en baskets et il avait l’air assez à l’aise avec son matos vu qu’il m’a doublé puis croisé alors que je montais encore (ca fait mal au moral).

L’analyse est a mon avis déjà faite par les traileurs/ski alpinistes de haut niveau. Beaucoup en sont équipés pour leurs entrainements estivaux et/ou hivernaux.

Au niveau du piolet, j’aime bien le raven pro de Black Diamond : c’est un bon compromis entre légèreté et sécurité. 380g en 55cm avec manch en alu mais pointe et tête en acier. Vu le poids je le trimballe partout quitte à le laisser sur le sac (ce qui est arrivé au grand paradis).

Pour les bâtons, je suis assez de l’avis de Bubu, vaut quand même mieux en avoir un solide. Pas un genre alumette de camp. Je préfère un bâton de skis télé réglable qui est plus adapté à la neige qu’un bâton de rando ou de trail : la pointe est en général plus grande et rentre plus profons dans la neige.

Par contre, vouloir se lancer dans l’alpirunning avec de l’expérience en « course à pied », ça ne convient pas, selon moi.

La montagne (ou le trail) est une pratique CAP spécifique, comme on dit. Le niveau CAP (footing, course sur route) offre une excellente capacité cardio-vasculaire, mais peu d’adaptation musculaire/foulée pour avaler du dénivelé. Un marathonien qui débute en montagne, il explose sur D+ et D- parce que son entrainement n’est pas adapté à la spécificité de ce terrain : adaptation tendineuse, articulaire, musculaire (surtout quadriceps) pour courir sur 1000-3000m D+ et plus tard avaler en courant le D- (effort muscu concentrique), renforcement des chevilles et réflexes pour passer facilement/rapidement les cailloux, pierriers (malgré fatigue et perte lucidité), économie de foulée selon les terrains et la pente, protocole rôdé d’hydratation/alimentation et de protection froid/vent/pluie, effets altitude, etc. Bref, faut un bon entrainement spécifique montagne/dénivelé au préalable, pour que l’approche en courant soit rapide et facile (marge confort/sécurité et parce que y’a la grimpe ensuite).
D’ailleurs les râleurs qui critiquent les traileurs oublient que y’a en moyenne 3-4 entrainements hebdomadaires (chez amateurs) pour adapter le corps et les solutions matos avant les courses. Et chez les élites, c’est le sentier chaque jour, même si la météo est moche. À comparer à l’entrainement spécifique des alpi-touristes… J’ai des anecdotes rigolotes, mais c’est pas le moment.

Bref, pour dire que si la pratique CAP n’est pas adaptée, le parcours se fera trop lentement (en marchant), et alors y’a perte des avantages du coureur : sécurité par vitesse (50min plutôt que 3 heures pour descendre), légèreté d’habillement (si tu ralentis, t’as froid, faut doudoune pantalon) et ça oblige à revenir sur du matériel lourd/classique de rando.

De même pour les passages alpi/escalade, faut un bon niveau ou plutôt une très bonne facilité par rapport aux difficultés sinon y’a trop de perte de temps et donc y’a plus la cohérence « légèreté ». Si tu réfléchis 5 minutes où passer, tu chopes la grippe, si t’es bloqué 2 heures, faut le bivouac. Et avec l’effort intense « alpirunning », y’a les hormones, la souffrance et donc la perte lucidité, donc faut que les gestes soient tous des réflexes. Ueli parle par exemple de toutes les minutes perdues dans des gestes répétitifs trop lents (fixer crampons, baudrier, corde, relai, mousqueton…) qui additionnées font des heures. Optimiser chaque geste. Jamais s’arrêter.

Bon moi j’suis nul, mais ma vision profitera peut-être à quelques uns.

Posté en tant qu’invité par Alpitouriste:

Lorsqu’il s’agissait d’avancer en alpi, j’en étais à 2-3 séances d’entraînements d’escalade en semaine + 2-3 séances d’entraînement de foncier en semaine (CAP en montagne). A cela, il faut ajouter tous les WE + toutes les vacances en montagne ou en grimpe. Il m’arrivait régulièrement de faire une podefoc le matin et escalade l’après midi, ou falaise dans la journée et CAP le soir.
Soren, a ta place, j’éviterais d’aller sur ce terrain.
L’entraînement du trail est relativement simple a comparer de celui pour l’alpi.

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Posté en tant qu’invité par kbhkh:

[quote=« søren, id: 1654759, post:8, topic:146634 »]Par contre, vouloir se lancer dans l’alpirunning avec de l’expérience en « course à pied », ça ne convient pas, selon moi.
La montagne (ou le trail) est une pratique CAP spécifique, comme on dit. Le niveau CAP (footing, course sur route) offre une excellente capacité cardio-vasculaire, mais peu d’adaptation musculaire/foulée pour avaler du dénivelé. Un marathonien qui débute en montagne, il explose sur D+ et D- parce que son entrainement n’est pas adapté à la spécificité de ce terrain : adaptation tendineuse, articulaire, musculaire (surtout quadriceps) pour courir sur 1000-3000m D+ et plus tard avaler en courant le D- (effort muscu concentrique), renforcement des chevilles et réflexes pour passer facilement/rapidement les cailloux, pierriers (malgré fatigue et perte lucidité), économie de foulée selon les terrains et la pente, protocole rôdé d’hydratation/alimentation et de protection froid/vent/pluie, effets altitude, etc. Bref, faut un bon entrainement spécifique montagne/dénivelé au préalable, pour que l’approche en courant soit rapide et facile (marge confort/sécurité et parce que y’a la grimpe ensuite).
D’ailleurs les râleurs qui critiquent les traileurs oublient que y’a en moyenne 3-4 entrainements hebdomadaires (chez amateurs) pour adapter le corps et les solutions matos avant les courses. Et chez les élites, c’est le sentier chaque jour, même si la météo est moche. À comparer à l’entrainement spécifique des alpi-touristes… J’ai des anecdotes rigolotes, mais c’est pas le moment.
Bref, pour dire que si la pratique CAP n’est pas adaptée, le parcours se fera trop lentement (en marchant), et alors y’a perte des avantages du coureur : sécurité par vitesse (50min plutôt que 3 heures pour descendre), légèreté d’habillement (si tu ralentis, t’as froid, faut doudoune pantalon) et ça oblige à revenir sur du matériel lourd/classique de rando.
De même pour les passages alpi/escalade, faut un bon niveau ou plutôt une très bonne facilité par rapport aux difficultés sinon y’a trop de perte de temps et donc y’a plus la cohérence « légèreté ». Si tu réfléchis 5 minutes où passer, tu chopes la grippe, si t’es bloqué 2 heures, faut le bivouac. Et avec l’effort intense « alpirunning », y’a les hormones, la souffrance et donc la perte lucidité, donc faut que les gestes soient tous des réflexes. Ueli parle par exemple de toutes les minutes perdues dans des gestes répétitifs trop lents (fixer crampons, baudrier, corde, relai, mousqueton…) qui additionnées font des heures. Optimiser chaque geste. Jamais s’arrêter.[/quote]

effectivement, si vous êtes bon en alpitrail, vous serez bon en trail, en KV et en marathon / et pas l’inverse, sauf entrainement …

En cherchant des infos pour de nouvelles chaussures, je suis tombé sur cette photo.
La modèle a l’air pratique pour franchir les névés et semble rapide à installer, je ne sais pas la marque ni le modèle désolé. Quelqu’un les reconnait ?

Bonjour,

Je dirais que ce sont ces modèles là :

http://www.lasportiva.com/mountain-running/mountain-running-footwear-man/search-for-distance/mid-long-distance/mid-long-distance/categories/294/products/bushido/?tt_products[backPID]=2489&cHash=f6c8718597ae7f73287971c5e170e2b8#.VARXE2OrMos

en regardant les autres photos on voit la marque « La Sportiva » sur les chaussures.

[quote=« Loïsyann, id: 1654784, post:12, topic:146634 »][/quote]

Merci mais je connais les chaussures, je les ai :wink: je parlais des crampons (modèle? marque?)

@Alpitouriste : Je suggérais que le traileur qui fait l’idiot en hauteur a une condition physique minimale, puisqu’il est parvenu jusqu’ici en courant. Idem pour le VTTiste de l’extrême. Ce qui n’est pas forcément le cas des alpinistes le croisant.
L’entraînement et la condition physique est beaucoup plus variable chez les pratiquants alpi, selon moi. Oui, y’a les élites et les mordus d’alpi qui s’entrainent dur, je suis pas ignorant, et des locaux qui arpentent régulièrement leur massif. Mais on croise aussi dans les coins faciles (susceptibles d’alpirunning) des touristes « sédentaires » avec une condition physique/mentale lamentable, des nanas qui accompagnent leur mec alpiniste (je différencie des femmes alpinistes), des gros, des paniqués au moindre bobo, des fumeurs, … et même des enfants !

Pendant le salon de l’UTMB la semaine dernière, La Chamoniarde organisait une conférence intitulé « Trail et haute-montagne : quelles limites? »

Les intervenants étaient Vincent Delabarre ( vainqueur de l’UTMB et guide de haute montagne) et Killian Jornet qu’on ne présente plus ici.

Une vidéo sera certainement tirée de cette conférence mais le point le plus important avant d’évoquer le matériel était la nécessité d’être montagnard et d’y aller par étape.
Savoir bouffer du dénivelé n’enlève en rien au fait qu’il faut être montagnard avant tout avant d’envisager de se lancer dans ce qu’on appelle l’alpirunning.
Savoir évoluer sur la neige, anticiper l’itinéraire, savoir faire demi tour si les conditions ne sont pas bonnes ou si on a pas le matériel adpaté, prendre une carte, se renseigner sur la météo etc…
Des crampons en alu ne remplaceront jamais des vrais crampons sur une longue pente en neige dure. Si le light ca peut etre bien, savoir adapter son matériel aux conditions et à ses compétences est primordial. Et donc ca revenait à la même conclusion pour faire de l’alpirunning il faut avant tout être alpiniste.

Un autre point important développé était l’acceptation de la prise de risque.

Posté en tant qu’invité par alexshanti:

merci pour cette réponse constructive…

[quote=« søren, id: 1654347, post:2, topic:146634 »][/quote]

Posté en tant qu’invité par alexshanti:

quelqu’un a déjà tester les grivel air tech light cela ma l’air parfait ,pointes avant, compatible avec chaussures de trail et tout ça pour 455g!

[quote=« Simon Emonin, id: 1654774, post:11, topic:146634 »]En cherchant des infos pour de nouvelles chaussures, je suis tombé sur cette photo.
La modèle a l’air pratique pour franchir les névés et semble rapide à installer, je ne sais pas la marque ni le modèle désolé. Quelqu’un les reconnait ?[/quote]

j’ai regardé une vidéo y a quelques jours ou un coureur d’ultra utilisait ce genre de crampons pour ces sorties hivernales.
D’après le lien trouvé sur son site, ce sont ces crampons : http://kahtoola.com/products/hiking-crampons .

Ca a vraiment pas l’air mal (sauf le prix).

Pour le piolet, j’ai un fox carving (simond / qui est très petit, léger, avec une tête en acier. De par sa taille, il ira très bien dans un sac de traileur. Pour ce qui est des crampons; étant donné que tu es en baskets, tu ne pourras chausser que des « griffes » souples (genre les caoutchous souples que l’on utlise en tant qu’EPI au travail par exemple, afin de ne pas glisser dehors…/ Cet Epi exclura toute pente supérieure à 10% sur un glacier. Prends toi une boite sur neige dure ou glace vive et tu vas vite comprendre…Donc on revient avec la première condition: avoir une expérience en alpinisme afin de choisir son itinéraire et éviter d’appeler l’hélico (K.Jornet a aussi ce genre d’expèrience…

[quote=« Alpitouriste, id: 1654768, post:9, topic:146634 »]Lorsqu’il s’agissait d’avancer en alpi, j’en étais à 2-3 séances d’entraînements d’escalade en semaine + 2-3 séances d’entraînement de foncier en semaine (CAP en montagne). A cela, il faut ajouter tous les WE + toutes les vacances en montagne ou en grimpe. Il m’arrivait régulièrement de faire une podefoc le matin et escalade l’après midi, ou falaise dans la journée et CAP le soir.
Soren, a ta place, j’éviterais d’aller sur ce terrain.
L’entraînement du trail est relativement simple a comparer de celui pour l’alpi.[/quote]

Tout dépend de ce que tu prépares en alpi. Pas besoin de séances de grimpe intensives pour faire de l’alpi classique.
Pour le trail, les entrainements ne se résument pas à trois séances de foncier par semaines. Si tu es sérieux et assidu dans ton entrainement, tu peux monter à 5/6 séances par semaine.
Comparer l’entrainement en alpi à celui du trail, c’est un peu se demander qui est le plus fort entre le lion et la dauphin, ca sert pas à grand chose si ce n’est relancer le débat entre pro et anti trail.

Pour la CAP, je ne suis pas d’accord avec soren. Courir même sur le plat est toujours un plus.
Une partie des entrainements trail, notamment les intenses, peut se faire sur plat. Cela permet de travailler la foulée et de ne pas se trouver limité en relance lorsque l’on se trouve sur des faux plats (y 'en a toujours sur les itinéraires montagne surtout lors des approches).