L'ouest du Tien-Shan - Chaîne du Maydantal - Ouzbékistan, Kazakhstan

Bonjour ci après des information tirées de l’ouvrage : « Zapadniy Tien-Shan, Physcultura et Sport, V.N. Popov, Moskva 1978 » dont les informations seront intégrées dans des chapitres supplémentaires au guide sur l’alpinisme et la randonnée au Kirghizstan" avec une extension sur l’Ouzbekistan et le Kazakstan

Soyez indulgent avec les fautes d’orthographe, le texte est brut, tout fraichement traduit et demande à être amplement corrigé. C’est le dernier massif décrit dans l’ouvrage. Par ailleurs bien que cours c’est un massif assez glaciaire avec des dénivelés très important. Quelques courses de glace de glace de niveau AD/AD+ y sont décrites, mais c’est là tout les limites de l’exercice de la traduction car sans véritable topo des voies glaciaires on peut avoir du mal à se rendre compte du véritable itinéraire. Les seuls éléments que l’on peut vérifier sont les indications topographiques qui sont également reportées sur les cartes au 50 000ème, comme le nom des rivières, certaines altitudes, les dispositions des glaciers et de certains cols. D’autres cols non répertoriés sur la carte, le sont sur des bases de données de col sur Internet (en russe) avec leur emplacement précis (coordonnées GPS), ce qui m’a permit d’améliorer autant que faire se peut la cohérence de la traduction.

Maintenant il ne me reste plus qu’à réunir en un seul document les massifs de l’Ouest du Tian-Shan déjà traduits à savoir :

  • l’Ala-Too du Talas
  • le Mayndantal
  • l’Ugam et l’Ouest de l’Ala-Too du Talas
  • le Chatkal
  • la partie Ouest du Chatkal
  • le plateau d’Angren
  • le Sargardon et le Kumbel
  • la chaîne du Kokcuy
  • le Sandalash
  • le Pskem

Puis d’illustrer avec des schémas orographiques suffisamment précis, la position des montagnes, des cols et de quelques itinéraires décrits.

D’ores et déjà un nouveau chantier se dessine : les massifs du Zalaïskiy Ala-Too et du Kungey Ala-Too au Nord du Tien-Shan dont quelques intinéraires d’alpinisme et de randonnées sont décrits avec schéma très précis à l’appui. Situé au Nord du Tien-Shan, ils sont loin d’être des massifs négligeable avec de très beaux édifices glaciaires comme par exemple autour du Pic Talgar au nord d’Almaty (les Pommiers).

Dans le cadre du projet « Guide sur l’alpinisme et la randonnée au Kirghizstan », je recherche également des informations très précises de randonnée/alpinisme sur les massifs suivants au Kirghizstan :

Tien-Shan du Fergana

  • Chaîne de l’Atoïnok (Mont Babash-Ata, région de Tash-Komur)
  • Chaîne du Fergana (plusieurs 4800 m à l’interface avec le Torugart-too, configuration proche du piémont du Pamir, roches détritiques)

Tian-Shan de l’intérieur

  • Chaîne du Suusamyr-Too

  • Chaîne du Moldo-Too

  • Chaîne du Sonkul-Too

  • Chaîne du Jumgal-Too

  • Chaîne du Djaman-Too

  • Chaîne du Naryn-Too

  • Chaîne du Sary-Beless et Kell-Too

  • Chaîne du Kökkyia

Alaï - sud Kirghizstan

  • Chaîne de l’Oïbala - Alaï de l’Est plus généralement
  • Alaï central, col Taldyk

Tian-Shan Central

  • Chaîne du Maïbash-Too (plusieurs 5000), sud de la vallée du Kaïndy
  • Mont Ucchat (5142m , sud du Kaïndy, Est Sarydjaz)

Conclusion : il y a donc du boulot en perspective !



Chaîne du Maydantal

Cartographie : 50 000ème: K42-070-2, K42-070-3; 100 000ème: K42-070; 200 000ème: K42-17

La crête du Mayndantal est un large éperon partant vers le sud depuis l’Ala-Too du Talas, à hauteur de la rivière Oygaing, sur sa la rive droite. Le chaînon est court mais présente une très haute crête puissante. Le massif part pratiquement du Pic Chongtash (4165 m, sur la carte dénommé Chamangan) sur l’Ala-Too du Talas ou du col Chingiz. Il forme une chaîne de montagnes qui sépare les deux bassins hydrographiques des rivières Oygaing et Maydantal. Il s’étend au sud-ouest à près de 45 km et constitue très exactement la frontière actuelle entre le Kazakhstan et l’Ouzbekistan. Le sommet le plus au nord, le Pic Chongtash est très exactement point frontière des trois républiques d’Asie-Centrale (Kirghizstan, Kazakhstan et Ouzbékistan) . Sa crête rocheuse s’élève jusqu’à son altitude la plus élevée de 4321 m. Le massif est découpé en profondes vallées formant des canyons vertigineux et des fonds en auge, lits d’anciens glaciers. Les glaciologues ont ici dénombré environ 50 petits et grands glaciers qui occupent moins d’un quart de la superficie totale du bassin glaciaire de la rivière Pskem. Le massif est donc relativement abondant en glacier. Les pentes nord-ouest sont rocheuses et abruptes, comme si elles tombaient directement dans la rivière Maydantal, tandis que la pente sud-est possèdent plusieurs corniches larges donnant sur l’Oygaing, qui sont interrompus par des gorges profondes dans de nombreux endroits.

Le plus proche col au nord de la montagne du Maydantal, col formant la séparation concrète ente l’Ala-Too du Talas et le Maydantal, permet de joindre les vallées du Sarybash et du Chingiz. Le Sarybash est un affluent droit de l’Oygainget le Chingyz ou Chotan est une des deux composantes de la rivière Maydantal (les populations locales appelle cette rivière Chingyz ou encore Chingyz Chotanchad). Le col Sarybash (3450 m, 1B, ou encore col Chingyz sur la carte) peut difficilement être appelé un col. La selle du col est un plateau couvrant de plusieurs kilomètres carrés, formé probablement par d’anciens glaciers, descendant de l’Ala-Too du Talas. Le plateau est recouvert de neige éternelle. Ici et là on retrouves les vestiges d’anciennes moraines aplatis sous forme de collines recouvertes d’herbe clairsemée. Tout en haut du plateau se trouve un lac qui aura tendance à disparaître dans quelques années. Lorsque ses eaux sont hautes il est probablement un réservoir naturel de stockage des eaux pour la rivière Sarybash-say.

Ce col au nord est considéré par les bergers et les éleveurs comme la démarcation d’avec la chaîne de l’Ala-Too du Talas, appelé dans cette partie de la montagne, le massif du Torashu ou Ashutor. Le glacier situé juste à côté du col est répertorié parmi les glaciologues comme le glacier n°7 du groupe des glaciers Chotan. Le flux de la fonte glacaire alimente un lac, qui se trouve juste en dessous sur le même plateau. Le lac est proche de la langue raide du Glacier Chotan-6 qui peut atteindre une hauteur de 60 m. Dans l’eau du lac de moraine flotte quelques petits icebergs miniatures.

Des rives de l’Oygaing, on peur atteindre le plateau du col en 6-7 heures, avec un peu plus de 10 km de marche sur près de 1200 m de dénivelé. La descente versant opposé est assez douce vers la fusion des torrents provenant des deux cols en amont le Sarybash (ou Chingyz) et Torashu (aussi rivière Ashutor et col Maydantal). Ici commence un sentier vers l’aval. La rive droite de la vallée est raide et peu divisée en vallon, tandis que plusieurs affluents sur la rive gauche proviennent en amont des nombreux glaciers supérieurs.

À 2 km en aval de la rivière Chotan (ou Chingyz) se jette l’affluent gauche le Dzhuruktash-say, qui prend origine dans le glacier Ivanova (Chotan-4). Une puissante moraine frontale a comblé la vallée dans toute sa largeur. La langue gauche du glacier descend abruptement dans une cascade de glace jusqu’à une hauteur de 3200 m. Séparé par un éperon rocheux, par la droite, des passages sont possibles qui permettent d’accéder au cirque glaciaire. La longueur du glacier Ivanova est de 3 km, mais en ligne droite jusqu’à la crête du Maydantal, il n’est pas de plus de 500 m. Dans le cirque, le glacier se tourne vers l’est.

Dans le cirque glaciaire, on distingue trois passes séparées par des pics bien individualisés. Pour la passe du milieu, même si elle n’est pas encore traversée (en 1977 tout du moins), on lui a donné le nom de col Dzhuruktash (environ 3500 m d’altitude).

Dans la vallée latérale voisine en aval du Chotan coule la rivière Kyzylpurpur, depuis un glacier, le Chotan-3, cachée par la vallée étroite. La langue du glacier est tellement recouvert de sédiments morainiques, et présente une telle quantité de charriage, que les glaciologues étaient encore incapables de déterminer sa longueur réelle et sa surface (en 1977 tout du moins). On l’estime tout de même à une longueur de 2,4 km. Le haut du glacier se situe à 3800 m. En remontant le galcier Chotan-3, les randonneurs tomberont sur l’autre versant dans le cours supérieur de la source gauche de la rivière Ayutor, qui se jette plus bas dans l’Oygaing.

En suivant toujours la direction aval du Chotan, on rejoint à 1 km l’embouchure de la rivière Akmechik-say, en dessous de l’embouchure du torrent de Kyzylpurpur. La rivière Akmechik-say coule des deux bouches sur la moraine, qui sont pratiquement aussi éloignés que la largeur du glacier du Chotana dont elles sont issues. Il est préférable de remonter l’afflux droit en remontant les pierriers morainiques. La hauteur de certains ressauts peut atteintdre sur les rives escarpées jusqu’à 20 m.

Après environ une heure de marche le long de la rivière, le vallon s’ouvre au delà d’une « porte » rocheuse (presque 500 m de large). Au delà se développe le glacier Chotan-2, plutôt fracturé. Une crête rocheuse sépare le glacier en deux langues terminales distinctes, celles de gauche étant la plus fracturée. Pour remonter le glacier il est plus commode d’emprunter la langue droite par une pente jusqu’à 30°. Au-dessus le glacier s’aplatit progressivement et sans fluctuations spéciales s’élève presque jusqu’à la crête où la pente augmente au dernier moment. La surface du glacier est recouverte d’une couche de névés, qui, à certains endroits, laisse entrevoir quelques petites crevasse. La largeur du cirque est d’ 1 km environ et la longueur totale du glacier est environ de 4 km.

Dans son cours supérieur, tout droit le long de son axe principal, on aperçoit facilement le col sur la crête. Les cimes supérieures sont fortement découpées et la langue supérieure ne s’étend sur la crête que sur une longueur de 70 m donnant accès au versant raide de l’Oygaing au sud. Sous le col, à droite de la langue, on peut déposer son inscription dans une boîte qui indique officiellement que l’on a atteinte le col des « bâtisseurs soviétiques » (3570 m, 2A). La durée de montée vers la crête est d’environ 4 heures.

Sur l’itinéraire de descente du col en direction de la vallée de l’Ayutor, on aperçoit sur la gauche une petite langue de glace, sur laquelle s’écoulent des cascades d’eau. A son pied les pentes d’éboulis et de neige en contrebas atteignent les 50°. Ici pour progresser vers le bas il faut prendre à droite de la pente pour contourner les chutes d’eau. Plus bas la descente emprunte ensuite un couloir rocheux, dont le fond garde les traces des avalanches. L’eau passe sous les pierres et ne réapparaît qu’à proximité de l’Ayutor. Sur la rive droite de la rivière le sentier de descente vers l’Oygaing est visible, mais l’atteindre est presque impossible : dans le petit canyon profond et rocheux de la rivière Ayutor s’écoule son flux puissant. C’est pourquoi, pour se déplacer on emprunte la rive gauche escarpée sans aucun sentier.

C’est dans la vallée de l’Ayutor, que l’on trouve le glacier le plus long, Chotan-1 et principal afflux du torrent Ayutor. C’est le plus long (4,1 km) du groupe du Chotan. Il commence à l’altitude de 2900 m, elle s’élève jusqu’à 3800 m.

Revenons au versant Nord-Ouest, en descendant vers le Maydantal, on rencontre un torrent, affluent gauche, provenant d’un glacier qui s’appelle le Karabulak. Ici les randonneurs de Tachkent pendant l’été 1972, ont gravi le vallon glaciaire vers la crête. La description que l’on en donne ici provient de leur rapport de l’époque.

Selon ce rapport, la lange glaciaire terminale n’est pas très raide (pas plus de 30°), mais la pente supérieure immédiate est presque deux fois plus raide. La glace est souvent recouverte d’une couche de neige compacte. Il faut peut-être une heure pour s’élever verticalement de 50 m (avec assurance) et atteindre une première pause dans la pente. Au delà il y a 70 mètres de cascade de glace. Il est alors préférable de contourner par le côté gauche à la frontière glace/rocher et principalement sur le rocher. Cela permet d’économiser la coupe de marches sur la glace (technique encore employée en 1977) et de s’exposer aux chutes de pierres sur la cascade de glace. Ensuite avant le replat du glacier on traverse quelques petites crevasses cachées parfois par la neige, il faut alors rejoindre la partie supérieure de la première cascade de glace que l’on vient d"éviter par la gauche. La glace devient ici libre de neige, et la surface du glacier est jonchée des nombreuses pierres éboulées des précipices et transportés jusqu’ici. Il y a de fréquentes crevasses transversales, profondes et d’une largeur allant jusqu’à 1 m sur la droite (sens de montée). C’est au bord de la grande moraine latérale au flux glaciaire qu’il existe un endroit commode pour établir un bivouac pour la nuit (3210 m).

Cette partie du glacier forme une sorte de cirque en forme de cavité creusée sur les flancs de la montagne. Le cirque a 1,5 km de long, de largeur 800m environ. Sa surface glacée est maillé de petites fissures. Le cirque est limitée rive droite par les parois rocheuses provenant du sommet à 4264 m d’altitude dans sa partie supérieure, et sur sa gauche par un petit glacier. Ce dernier est logé dans un étroit couloir entre les parois rocheuses polies, à travers lequel la masse de glace accumulée est comme compressée. Son écoulement glaciaire est alors fortement torturé, par des bosses, des larges crevasses et séracs au dessus des rochers et des projections de glace qui semble vouloir s’écouler vers le bas du cirque.

La deuxième étape de l’itinéraire est plus évidente. Il faut de se déplacer sur le côté gauche. Une première ascension suit le névé sur le glacier qui comporte des affleurements de glace sur les pentes les plus inclinées à 70°, situé entre deux affleurements rocheux. On remonte en navettes successives entre roches et glaces. Après s’être élevé comme cela de 100 m verticalement, il faut traverser une zone de neige-glace pour contourner des roches sur la droite (en déplacement) et grimper sur leur partie supérieure. Ici, il y a une plate-forme sous un piton rocheux, où les alpinistes peuvent passer la nuit, parce qu’à partir du milieu de la journée et jusqu’au soir, il y a beaucoup de chutes de pierres et de blocs de glace provenant de la partie supérieure de la cascade de glace. L’endroit de bivouac est bien protégé et il est nécessaire d’attendre idéalement le regel du matin qui fixe les rochers et les blocs de glace.

Au-dessus de l’emplacement de bivouac, l’itinéraire rejoint le lit du glacier, avec parfois des pentes atteignant 50-60° d’inclinaison. Depuis le bord, dès que possible il faut traverser à droite jusqu’à la paroi rocheuse, que l’on franchit au dessus de l’obstacle de la deuxième cascade de glace du parcours.

Au-dessus de cette cascade, le cirque est légèrement inférieure en taille au cirque précédent avec 500-600 de diamètre. Sur la droite (en montant) le bas des parois rocheuses sont recouvertes de grandes langues glaciaires suspendues, à gauche, le cirque est coupé par la troisième cascade. Personne ne soupconnait l’existence de cette cascade avant d’être parvenu à cet endroit (un dénivellé d’environ 100 m). Presque tout le bas périmètre du cirque contient des glaciers, ce qui provoque des reliefs glaciaires particulièrement fragmentés (cassures, sérac, renflements). Le cirque est entaillé d’une énorme faille continuation de celle de la deuxième cascade. Pour contourner cette faille, il faut se rendre au pied de la dernière cascade de glace du cirque (son altitude est de 3720 m), en une heure de temps environ.

Sur la troisième cascade de glace, il est plus facile de monter par le côté droit. Le chemin est raide à travers de la neige tassée, puis l’on zigzague sur la glace recouverte de petites pierres. Les alpinistes sont allés jusqu’au bord d’une grosse crevasse traversant la cascade de glace, en passant par son point le plus étroit sur le bord, pour retourner de nouveau sur le cours du glacier. Cette crevasse marque le début de la cascade de glace. Ce n’est qu’après la traversée de nouvelles crevasses et de pont de neige que l’on parvient au replat sommitale du glacier. Là le passage sur la crête du Maydantal est clairement visible. Le col forme une petite plate-forme d’éboulis fin, où il est possible de placer deux à trois tentes pour le bivouac.

Le temps total qu’on mis les premiers ascensionnistes de Tachkent pour atteindre ce col est d’environ 30 heures, pour un dénivelé verticale de plus de 1000 m. Les pionniers ont appelé ce col du nom d’un roman persan sur la montagne et a été classés comme catégorie de difficulté 3 (AD, AD+, altitude 3900 m). La descente du col par l’itinéraire de montée est beaucoup plus compliqué : vu l’ampleur de la pente, il est difficle d’effectuer un repérage du chemin d’accès.

L’itinéraire de descente du versant opposé (rivière Ayutor) que le groupe de Tachkent a emprunté est également un parcours complexe. Il emprunte la direction d’un couloir de presque 200 mètres de long, incliné à 70°, avec des flancs verticaux, parfois d’une largeur de 1,5 à 3 m, pavée de dalles lisses, mais la descente en rappel sur la corde est possible, facilitée par les nombreux becquets rocheux sur les côtés. Le couloir de neige de la descente, fini en dessous par un éboulis raide de fines roches. Ensuite on parcours une pente d’éboulis pour descendre jusqu’au glacier, canal principal de la rivière Ayutor pour se rendre en son milieu. Au bord du glacier, il y a plusieurs grosses crevasses radiales. Progressivement en descendant, on se déplacer vers la gauche, car le bas du glacier est également un labyrinthe de crevasses. On longe finalement le bord gauche du glacier et l’on continue vers le bas pour atteindre la langue terminale (3060 m), ensuite la moraine jusqu’à un petit lac (2900 m). Ici, sur la rive droite du torrent apparaît la piste menant à la rivière Oygaing.

En aval du Maydantal après la rivière Karabulak, son affluent rive gauche, on rencontre toujours rive gauche un affluent qui porte le nom de rivière Akbulakulkun et non Dzhenysu, comme parfois certains rapports d’alpinistes le nomment. Cet affluent commence aussi dans un glacier supérieur en face nord. La moraine frontale est caractéristique par ses taches vertes, faîtes de matière fine apparente sous la glace, qui ont suivi l’écoulement des eaux et se sont sédimentées dans le lit du glacier. La langue glaciaire terminale est clairement visible très tôt, située à 3040 m sur un léger replat de la vallée. Le glacier comporte une importante nappe de charriage. Et ce n’est qu’après 500 m depuis la langue terminale, à travers blocs et pierres concassées, que l’on rencontre les premières crevasses. La rive gauche du glacier est la plus importante zone de débris charriés où se sont accumulés beaucoup de matériaux meubles.

Le glacier subit en amont une forte inflexion dans son cours (sa longueur totale est de 3,2 km) formant une cascade de glace. Au dessus de la cascade le glacier bifurque en deux branches : la branche de droite va vers le sud-est, celle de gauche vers le sud-ouest. Sur cette partie du glacier, la surface est sillonnée par les bédières. La branche de gauche conduit à un cirque montagneux séparé du glacier principal, au-dessus duquel l’inclinaison de la pente du glacier diminue, mais sur la partie droite la pente s’accroît inexorablement jusqu’à la crête principale du Maydantal. L’élévation maximale du glacier est à 4050 m.

Les bords supérieurs du glacier Akbulakulkun donnent sur les bassins versants des rivières Ayutor et Tekesh-say. Du coté du bassin du Tekesh-say, la crête du Maydantal a été franchie par les alpinistes. En effet même sur le cirque de gauche, les crêtes sont des parois rocheuses, entrecoupées par des couloirs de glace d’une inclinaison allant jusqu’à 60°. Le glacier du cirque est recouvert de neige et sur une distance d’environ 800 m, la pente n’est seulement que de 15-20°. Au dessus ce sont des cascades de glace dans des couloirs raides. Le niveau de difficulté minimum des cols vers l’extrémité du glacier Akbulakulkun est estimé à 3A (AD).

Dans le même cours supérieur de la rivière Maydantal, deux autres affluents gauches, le Kokbulak, et le Karah sont également originaires de deux petits glaciers, tous deux d’une longueur d’environ 700 mètres, ayant également la même extension en altitude: 3550 m (partie basse) et 4000 m (en haut). Le petit glacier du Kokbulak a notamment formé des barrages de moraine imposants.

Environ 7 km en aval de l’embouchure de la rivière Kokbulak (toujours en descendant le Maydantal), on rencontre la rivière Kogurgentor, qui est originaire de sept glaciers en amont couvrant une superficie totale de 3,3 km2. L’embouchure de la rivière forme une vallée étroite, orientée vers l’est, restreinte par deux éperons latéraux puissants de la crête principale du Maydantal. La rivière encaissé a charrié une quantité impressionnante de sédiments morainiques, et partiellement remplis la vallée du Maydantal à l’embouchure. À 2920 m d’altitude se trouve deux petits lacs de moraine.

La moraine frontale du glacier le plus imposant, au nord d’un contrefort, couvre complètement la langue terminale à 3650 m d’altitude et fusionne graduellement avec les moraines latérales. Renfoncé dans la vallée dans un premier temps, la surface du glacier est en amont plus fortement ondulée par les sauts de pentes, formant aux inflexions des grandes crevasses transversales. Le fond de vallée est rempli par les coulées d’avalanches, tombant des pentes raides. Le point culminant du glacier est à 4100 m.

Le deuxième glacier plus au sud, est le plus long glacier. Il se trouve être la source de la rivière Kogurgentor. Le glacier dans une vallée en auge, s’étend sur 2 km de 4100 m à 3400 m, sans fluctuations majeures.

Les trois affluents de la Maydantal (Akbulakulkun, Kokbulak et Kogurgentor) ont également comme intérêt que l’amont fusionne: en effet dans leur parties supérieures, qui communiquent avec la crête sommitale du Maydantal, peut être atteint la vallée du Tekesh-say, dont l’embouchure dans l’Oygaing est à environ 5 km en aval de celle de la rivière Ayutor.

La piste de la vallée du Tekesh-say grimpe sur la rive droite. Parfois, le sentier est mal indiqué et se perd un peu car assez peu fréquenté. On traverse d’abord des terrasses entre l’Oygaing et l’entrée de la gorge rocheuse du Tekesh, naviguant entre les pierres parsemées dans les pentes herbeuses et les buissons. Le sentier, lentement, gagne de la hauteur, avec une première vue sur les zones morainiques. À 3100 m d’altitude, on approche de la langue du glacier. Le torrent en sort par un chenal profond. Ici, la vallée est relativement large, mais devient vite plus étroite et plus raide au-dessus. Bientôt le flux glaciaire tournenté s’écoule dans un étroit corridor coincé par de sauvages parois.

Le passage le plus commode en amont du glacier se situe sur la droite. Il nécessite tout de même de planifier une sortie précoce, afin de surmonter la cascade de glace dans des bonnes conditions, avant que le soleil ne vienne réchauffer les pentes. Si le temps manque, alors dans ce cas on recherchera sur le côté gauche un lieu de bivouac pour continuer la route de bonne heure le matin. Car l’ascension du glacier est particulièrement longue en dénivelé, la cascade de glace se développe verticalement sur presque 1 km 200 m.

Sur le côté gauche de la cascade de glace, il y a une profonde et énorme crevasse de 50 m de long, et sur le côté droit les crevasses sont plus petites, avec des ponts de neige dessus.

Au-dessus, la surface du glacier est moins raides (environ 20°), mais il y a encore beaucoup de crevasses transversales. Dans la partie médiane du glacier, les crevasses sont bouchées par la neige, et un passage sur les ponts de neige est possible. Au delà, le glacier se redresse de nouveau en cascade sur une hauteur d’environ 170 m de dénivelé et une longueur d’environ 500 m. Selon la quantité de neige existante et l’horaire de la montée, il est plus commode de traverser cette partie soit au milieu soit par la gauche.

La dernière section de l’itinéraire d’ascension traverse un énorme cirque, dont le versant nord est entièrement fermé par des parois de roches, de neige et de glace. Le versant sud présente lui des falaises rocheuses. C’est dans cette partie supérieure du glacier principal que se trouve le col Tekesh, l’un des passages les plus faciles du secteur. À droite du cirque (en montant) la crête rocheuse est robuste et il y a peu de col évident. Sur cette partie de la crête se trouve tout de même le col Kyzyl-Ouzbékistan. Plus loin juste à droite au-dessus de la crête s’élève le pic 4320 mètres plus haut sommet du Mayndantal. Les différents cols que nous décrivons mènent soit jusqu’au glacier Akbulakulkun, soit sur la crête plus basse à droite vers la vallée de l’Ayutor.

Pour rejoindre le versant du glacier Akbulakulkun, côté opposé, on doit se diriger vers l’endroit de la crête comportant une tour rocheuse caractéristique que l’on appelle le «doigt». Pour y accéder on remonte la pente d’un glacier latéral qui rejoint le cours du glacier principal du Tekesh. Dans cette partie les 120 derniers mètres sont une pente d’éboulis sans neige avec une inclinaison de la pente allant jusqu’à 45°. Le col auquel on accède a été nommé le col Dzhenysu. Son altitude est de 3870 m, à proximité de la tour du « doigt ». La descente versant Akbulakulkun (que l’on peut tout aussi bien emprunter comme itinéraire de montée, descend également une pente raide d’éboulis puis longe les roches de la rive gauche du glacier suspendu avant d’atteindre le corps du glacier.

Dans le même secteur de la crête de la Tour du « doigt », on peut également se rendre sur le col de Kyzyl-Ouzbékistan, situé sur la gauche. Il ne faut pas monter directement à la crête, plutôt remonter transversalement vers la gauche et rejoindre la crête principale du Maydantal un peu plus au sud-ouest. La hauteur du col Kyzyl-Ouzbékistan est de 3910 m (cotation 2B). Pour la descente sur le versant du vallon du Kokbulak, les alpinistes de Tachkent ont recommandé de contourner légèrement sur la droite avant d’entamer la descente, pour rejoindre un terrain plus facile à descendre vers les sources de la rivière Kokbulak.

Plus précisément, depuis le col de Kyzyl-Ouzbékistan, on tourne à droite (sens de la montée), on longe la crête principale afin de traverser un rempart, et puis par une traversée descendante sur une pente 40°, on rejoint le bas pour le cirque. De là, on emprunte le talus de la moraine sans sentier (il apparaît plus bas). Ensuite il suffit de suivre le chemin sur plusieurs kilomètres jusqu’à l’embouchure de la Kokbulak dans le Maydantal (décrit plus haut). Si les randonneurs alpinistes souhaitent se rendre sur la rivière Maydantal, alors il est possible de procéder d’une autre manière. Approximativement vers le milieu de la vallée de la Kokbulak il y a des tours rocheuses à l’altitude de 3302 mètres (coté 3308 sur la carte). A proximité de ces tours se trouve un collet d’altitude 3110 m. Il faut parcourir un éperon pour s’y rendre et basculer ainsi dans le vallon suivant plus au sud. On y traverse un bois de bouleau. Il faut ensuite à peine 30 minutes de marche pour atteindre la rivière Maidantal car le terrain est moins raide que dans le vallon du Kokbulak.

Mais revenons à la description du glacier Tekesh, afin d’évoquer le passage du col qui porte le même nom, le col Tekesh. Comme cela a été dit, c’est le glacier principal de la vallée, que l’on gravit sans difficulté jusqu’à une altitude de 4100 m. La pente atteint 35° avant la crête, et à l’approche du col il faut franchier deux rimayes. Le col Tekesh (3780 m, 2B) est une selle placé sur un bord rocheux étroit, où les roches sont a tel point détruite qu’elles s’effritent par fortes rafales de vent. On descend vers le glacier du Kurumbel d’abord par des pentes d’éboulis qui se transforme ensuite en un raide couloir, parfois entrecoupé par de la neige. À 1 km de la crête principale, il convient de passer par le côté gauche de la langue de glace. Afin d’éviter les éventuelles crevasses transversales ouvertes. A cet endroit la surface du glacier, d’un bleu prononcé, est presque divisée en dalles fissurées de 5-10 m de largeur, puis le glacier se termine par une langue raide, puis des moraines frontales en arbre. Plus bas le sentier qui descend du col Atdjaïloo (col des pâturages) devient visible. Il se dirige vers le sud-ouest et la vallée de la rivière Atdjaïloo. On peut également continue sur les pentes herbeuses au bord de la rivière Kogurgentor.

On peut également atteindre les sources du Kogurgentor en traversant la crête depuis l’Oygaing en empruntant un autre affluent de ses affluents, le Turagain, dont la bouche est à environ 5 km en aval de l’embouchure du Tekesh. La montée commence sur les blocs rocheux, alternant avec des courtes sections de terres argileuses, sur la rive droite de la rivière Turagain.

A la montée, plutôt en rive gauche, le vallon prend un virage serré. A cet endroit le vallon est dominé par des hautes crêtes où l’on aperçoit des selles herbeuses, qui mènent au bassin du Tekesh (possibilités de passage vers l’autre vallée plus au nord). A 1h30 de l’embouchure de la rivière Turagain on rejoint une boulaie sur la pente raide éloigné de la rive. La progression au dessus devient difficile en raison de la pente globale de la rivière qui augmente, avec des passages de rapides et de chutes d’eau.

La vallée du Turagain devient plus étroite avant d’aborder les zones morainiques(en montant). Il est alors préférable de contourner cette étroitesse par une terrasse supérieure. A cet endroit la rivière reçoit un affluent descendant en cascade. En amont le lit principal du torrent est complètement rempli de pierres, et la pente augmente à 45°. Après 2 heures de montée à pied s’ouvre sur la droite un petit glacier, fortement convulsé et crevassé, puis également le glacier principale au centre duquel se trouve un nunatak (il est possible de le deviner sur la carte), surmonté d’une crête en forme de pyramide. Ici la langue du glacier se trouve à 3450 m.

Pour remonter sur le glacier, il faut immédiatement se rendre en son milieu, car les crevasses y sont beaucoup plus étroites que sur les bords. Cela est également du à la faible inclinaison du glacier ici à 20°. Après quelques centaines de mètres on parvient à la première rupture de pente dans glace. Au delà c’est le cirque sommital (3750 m). Dans le cirque, les dernières pentes mixtes en roche et glace avant la crête de Maydantal sont inclinées jusqu’à 60°. Mais la pente mixte comporte des vires. C’'est dans la dernière partie du chemin que l’on emprunte une de ses vires qui longe la paroi rocheuse. La largeur de la vire est de 10 m qui mène à une étroite crête rocheuse où se trouve le col de « l’arête ensoleillée » (environ 4100 m, 2A).

Sur le versant opposé, il y a d’abord une pente raide de blocs de granit couchés qui se termine par une falaise d’une hauteur jusqu’à 30 m. Au-delà, c’est encore un couloir raide en glace, puis des éboulis, encore un autre couloir, puis une section relativement plate, suivie d’une sortie raide à la surface du glacier. Au fond du cirque se trouve un lac enneigé. La partie inférieure du parcours glacier est en pente douce en suivant les bédières. La langue terminale est située à une altitude de 3400 m. En tournant vers la gauche (en descendant) se trouve le col d’Atdjaïloo:de là en suivant le sentier de la rivière Atdjaïloo, on parvient au Maydantal. Selon l’itinéraire souhaité et leur destination, les randonneurs peuvent aussi revenir à la rivière Maydantal par le vallon de la rivière Kogurgentor (décrit juste avant).

Au sud-ouest de la crête du Maydantal, la chaîne de montagne perd progressivement de la hauteur, mais sa crête rocheuse reste étroite et dentelée. Aux abords de la confluence entre le Maydantal et le Pskem, la forme des reliefs change devenant plus doux, parcourus d’herbages et de terrasses avec quelques rares et éparses buissons de genévrier. Dans cette région, à l’altitude de 2150 m, dans le Kokrenchat en face de l’Oygaing, il y a une station météorologique.

Henri