L'ouest du Tien-Shan - Chaîne de l'Ugam et partie Ouest de l'Ala-Too du Talas - Ouzbékistan, Kazakhs

Bonjour ci après des information tirées de l’ouvrage : « Zapadniy Tien-Shan, Physcultura et Sport, V.N. Popov, Moskva 1978 » dont les informations seront intégrées dans des chapitres supplémentaire au guide sur l’alpinisme et la randonnée au Kirghizstan" avec une extension sur l’Ouzbekistan et le Kazakstan

Soyez indulgent avec les fautes d’orthographe, le texte est brut, tout fraichement traduit et demande à être amplement corrigé. et d’autres part il n’est pas encore complété par tous les autres massifs de l’ouvrage.

Massif de l’Ugam et partie ouest de l’Ala-Too du Talas

Cartographie : 50 000ème: K42-070-1, K42-070-2, K42-070-3; 100 000ème: K42-058, K42-069, K42-070, K42-080, K42-081; 200 000ème: K42-17, K42-23

Un puissant noeud de montagnes s’est formé depuis l’Ala-Too du Talas, aux sources des rivières Aksu et Zhabagly, du haut de ses 3986 mètres (Pic Akcyam 4027 sur la carte) la montagne part en plusieurs épis : le Zhabagly-Too, Ala-Too, Bugulytor-Too. Ces éperons sont à l’intérieur des bassins versants des rivières Aksu et Zhabagly. La rivière est délimitée au sud par la crête principale de l’Ugam, les Monts Baldabrek (du Nom de la rivière qui y prend sa source).

La chaîne de l’Ugam s’étend au Nord depuis l’Ala-Too du Talas dans la région du col Maydantal et forme la ligne de parttage des eaux entre les bassins versants étendus des deux principales rivières de la région l’Arys et le Pskem au nord-est et entre les bassins versants restreints aux deux rivières Pskem et Ugam au sud-ouest.

Près de 75 mille hectares de territoire au nord-ouest constitue la réserve naturelle de l’Aksu-Dzhabagly, créée en 1926 entre l’Ala-Too du Talas la partie adjacente de l’Ugam.

La vallée de la rivière Dzhabagly forme un relief doux et est accessible sans difficulté majeure à la randonnée presque partout. Depuis le village de Novonikolayevka, où se trouve un centre de gestion de la réserve, en amont de la rivière jusquà son affluent l’Ulkenkaindy, il existe une piste routière. De l’entrée de la réserve de Dzhabagly jusqu’aux sources d’altitude, à plus de 2500 m, il y a une distance de 18-19 km grimpe.

La vallée du Dzhabagly est un creux glaciaire typique de largeur 2-3 km, avec de nombreuses traces d’érosion. Dans ce large fond de vallée, la rivière et ses divers affluents forme d’étroites fentes profondes (jusqu’à 100-200 m).

La piste de la vallée commence sur la rive gauche, sur les pentes relativement plates de la crête de s monts Ala-Too et de larges terrasses surplombent le lit de la rivière. De la piste principale à la crête il existe plusieurs sentiers empruntant les affluents latéraux. Par l’un de ces sentiers empruntant le vallon de la rivière Kashy-Kaïndy, on serpente entre les pierres, traverse le torrent puis le remonte en direction du col de Kshi-Kaindy ou Kashy-Kaïndy (3120 m, 1A, Kashy-Kaïndy sur la carte).

En amont de la vallée du Dzhabagly la piste routière parvient au prochain affluent gauche, l’Ulken-Kaindy. Là, la piste s’arrête et se transforme en un sentier de montagne. En suivant le sentier qui mène à l’est, on traverse pendant plusieurs kilomètres des zones de buissons, plusieurs bassins versants des torrents affluents pour ensuite descendre la rivière Baydak-say. Des hauteurs on commence à apercevoir un petit lac en contrebas, le lac Kyzylgen-kul.

Si l’on continue le sentier vers l’est, après une hausse légère dans la pente jusqu’au contrefort suivant, on longe le bassin sud-est du lac Kyzylgen-kul, qui se présente sous la forme d’un plateau, puis traverse un torrent remonte une seule fois pour immédiatement redescendre vers le lit de la rivière Kaskabulaka. Sur le cours supérieur de la Kaskabulaka il vaut mieux aller prendre la rive gauche, où subsiste les traces d’un ancien sentier. Ce cours supérieur de la rivière Kaskabulaka est rarement visité par les gens, c’est pourquoi ici on peut y rencontrer beaucoup d’animaux sauvages et d’oiseaux. La vallée de cette rivière vient buter contre une falaise massive de couleur gris foncé, où tout en haut se trouve des petits glaciers. La rivière Kaskabulaka provient de la fonte de trois petits glacier.

Probablement personne ne monte souvent sur cette partie de la crête de l’Ala-Too : la descente depuis la crête de la rivière Kshiaksu n’est pas possible en raison de hautes falaises d’une hauteur de plus de 500 m.

Au-delà de la rivière Kaskabulaka, sur le cours du Dzhabagly-Bashi, la vallée se tourne ensuite vers le sud. La rive droite de la rivière, les pentes sous la crête du Dzhabagly, grimpe fortement au dessus de l’eau mais sur la rive gauche les pentes sont en revanche plus douces, recouvertes de buissons. A une altitude plus élevée, les feuillus disparaissent, ne laissant plus que les genévriers, qui se développent sous forme de coussins annulaires.

La vallées est fermé par une crête rocheuse, dans sa partie orientale où se situe le sommet 3986 m. Au sommets des pentes abruptes se trouve des haut cirques de petits glacier, qui forment les origines de Dzhabagly. Il n’existe pas d’information à ce jour sur le passage de la crête supérieure de l’Ala-Too au dessus de la rivière Dzhabagly vers les sources de la rivière le Kshi-Aksu (pour petit Aksu).

Le versant sud de l’Ala-Too est très raide, parfois très escarpés, de nombreux éperons rocheux strient la paroi sur la rive droite de la rivière Kshi-Aksu. La vallée de la rivière y forme un véritable canyon , étroit et profond (600-700 m). Dans le fond du canyon bondit le torrent bouillonnant de 4-6 m de large. Sur la rive gauche, le versant nord de la crête du Bugulytor, également très haute et raide, se lève au-dessus du fond de la vallée 200-300 m au dessus. La rive gauche du Kshi-Aksu reçoit tout une série d’affluents, provenant souvent de petits glaciers supérieurs.

La vallée supérieure du Kshi-Aksu se termine par un cirque, dont les pentes verticales forment tout un système de conduits où parviennent à se loger des petits glaciers. Dans la vallée en contrebas à une altitude d’environ 2500 m, il y a un énorme champ de neige qui pendant certaines années à tendance à rester permanent. Dans un tel cas, la rivière coule tantôt sous le névé tantôts dessus, sculpte la neige durci et comme une bédière forme des tunnels et des grottes de neige.

La crête supérieure aux sources de la rivière Kshi-Aksu borden les bassins du Dzhabagli et de la rivière Ulken-Aksu. Cette crête de séparation est très élevé à l’altitude de 4042 m (pic Dzhabagly). Et pour autant que l’on sache, cette partie de la crête n’est pas très fréquentée par les touristes.

Au sud de la rivière Kshi-Aksu se trouve l’importante barre rocheuse du Bugulytor, qui borde le nord de la vallée de la rivière Bugulytor. Sur le versant nord de la montagne Bugulytor il y a un certain nombre de petits glaciers et au sud les faces sont raides et rocheuses. Elles rappellent les pentes méridionales de la zone du Kshi-Aksu. La crête rocheuse du Bugulytor s’élève à 3926 m.

La vallée de Bugulytor est étroite et court au sud et au sud-est dans une direction Est-Ouest, elle est relativement limité en longueur et en débit. Elle est bordée par les faces nord de la crête de l’Aksu, où se trouvent quelques petits glaciers qui alimentent la rivière. Au sud de la montagne se situe la vallée de la réserve de la rivière Aksu.

En sortant de la montagne, par l’érosion de ses eaux, la rivière Aksu a percé sa voie dans des amas et des colonnes impressionnantes de conglomérats et a formé ainsi une gorge profonde. Le canyon de l’Aksu est un phénomène naturel unique en son genre : d’une longueur de 18 km, il a une profondeur jusqu’à 500-600 m. Ces bords supérieurs sont situés à une distance de 400-500 mètres l’un de l’autre. Les pentes abruptes du canyon tombent d’une hauteur de 200 m en moyenne. Le canyon est également pourvus d’un réseau de petites terrasses, de vires alternant avec des toits surplombant les à-pic vertigineux. La diversité de ces formations géologiques peut être observée sur presque toute la longueur du canyon.

Si l’on remonte le cours de la rivière Aksu, au delà du canyon de 18-20 km, on atteint la confluence des rivières Kshi-Aksu et Ulken-Aksu. Au-dessus la rivière Ulken-aksu est souvent dénommée simplement l’Aksu. Environ 3 km au-dessus du confluent de la rivière Aksu se jette une petite rivière affluente à gauche (direction sud). Dans son cours supérieur se situe le col Baldabrek, qui a été tout d’abord parcouru par un groupe de randonneurs alpinistes de Tashkent en 1962, Il faut environ deux heures pour remonter une pente raide tout droit, puis des éboulis rocheux jusqu’à la fourche de deux torrents, qui sont souvent tous deux remplis de grands champs de neige en début de saison. Il faut continuer à grimper le long lit du bon torrent. On peut le reconnaître à sa crête rocheuse supérieure rive gauche régulière et applatie, composée de roches brisées. Il est plus facile de monter le long de la neige durcie du névé. Au-dessus le couloir de neige devient plus prononcé avec au centre du cirque le col Baldabrek (3300 m, 1B). De la jonction des rivières Aksu jusqu’au col cela prend en tout 5h00.

Sur 8-9 km d’ascension jusqu’au du col de Baldabrek, l’Aksu possède un autre affluent, qui se jette là où commence la crête de l’Ugam proprement dit, depuis les Monts Baldabrek. Après 3 km d’ascension la piste remonte par un affluent gauche directement à la crête de l’Ugam au dessus de la vallée de la rivière Maïdantal (bassin du Pskem). Ici, la distance entre les rivières Aksu et Maïdantal est d 'environ 10 km.

Parce que la partie supérieure de la rivière Aksu est peu fréquemment visitée par les randonneurs, la piste peut-être interrompue à certains endroits . Sur les rives on y trouve du bouleau, chèvrefeuille, épine-vinette, et des buissons de genévrier rampant en altitude. Sur les pentes de la crête de l’Ugam, des neiges éternelles sont visibles entre les roches de temps à autre, qui servent à l 'alimentation des petits affluents gauches de l’Aksu. Les pentes de la rive droite de la vallée sont formées par des falaises abruptes de forme fantaisiste, résultat de l’érosion du temps (air, eau, froid). Dans certains endroits, les roches forment des vires en escalier rempli de buissons de genévriers. Entre les falaises, les pentes sont verdoyantes.

A une certaine altitude, les essences feuillues disparaissent, laissant la plupart du temps la place au genévrier près du sol. Le paysage acquiert peu à peu les caractéristiques alpines, sur
les rivières on rencontre souvent des ponts de neige. À une altitude d’environ 3000 m depuis le lit principal de la rivière Aksu, s’élève à gauche un puissant éperon sauvage, descendant des pics enneigés, et sur les pentes d’immenses pierriers.

La chaîne de l’Ugam et celle de l’Ala-Too du Talas se détachent distinctement à partir du cours supérieur de la rivière Korumtor. Cette dernière rivière coule en direction de la rivière Maïdantal, dont le développement est assez courte qui passe dans un endroit dont nous avons déjà parlé dans l’ouvrage.

Dans les environs du col Korumtor, l’Ugam rencontre la ramification de la crête des Monts Baldabrek. Ils partagent tous deux les bassins de l’Aksu et du Baldabrek, et l’un des éperons est la ligne de partage des eaux entre le Baldabrek et son affluent au nord le Balabaldabrek. Les sources de la rivière Balabaldabrek sont situées dans deux (ou trois) vallons parallèles les uns aux autres et séparés par le principal sommet des monts Baldabrek (3694 m). Les deux vallées se termine en cirque glaciaire, et celui de droite droit, se trouve le col Pétrel-II (Burevestnik, l’oiseau), plutôt aérien comme son nom l’indique. L’escalade du vallon mène à trois ressauts successifs de moraine, chacun de 100 à 150 m de hauteur.

L’accès direct au col Pétrel-II (Burevestnik, 3350 m, 2A) est relativement simple en passant par la pente enneigée. De là on peut bien observer le Pic Saïramskiy (4236, point culminant de la chaîne de l’Ugam) et plusieurs pics autour de cette montagne.

Avant de descendre du col, on doit passer sur la gauche le long de la crête rocheuse pendant 300 m environ, pour arriver à l’aplomb d’un large couloir large que l’on commence à descentre. Le couloir est entrecoupé par un ressaut de dalles rocheuses escarpées, il faut alors progresser prudemment. Plus bas la descente se divise en trois couloirs plus étroit. Le plus pratique pour se rendre en contrebas est celui de gauche. Les roches deviennent plus raides et il faut une demi-heure pour franchir 50 mètres d’un mur raide. Plus bas on parvient à un long pierrier qui descend vers la rivière Baldabrek.

A 7-8 km du sommet de la crête principale de l’Ugam, la rivière Baldabrek se sépare en deux branches : celle de droite continue sa route vers l’est, source de la rivière, celle de gauche remonte vers le sud. La branche de gauche parvient à la crête qui est bordée par les bassins des rivières Korumtor et Ayutor (ce sont deux affluents de la rivière Maïdantal). Les informations sur cette partie de la crête de l’Ugam ne sont pas disponibles à ce jour (1977).

En haut à droite de la source du Baldabrek on rejoint le col de Korumtor, conduisant au bassin du Maïdantal. Le haut Baldabrek devient une plaine inondée et le long des rives des branches alluviales et des talus d’éboulis poussent des bancs touffus de hautes herbes.

Juste après la confluence du dernier affluent gauche de la rivière Baldabrek, on commence à gravir les premiers champs de neige, les falaises de calcaire forment bientôt au dessus une longueur continue jusqu’à 4 km. Les champs de neige continue longtemps dans le resserrement de vallée. Puis peu à peu la vallée s’élargit, et l’on parvient à des zones marécageuses d’altitude, avec quelques petits lacs. Au prochain embranchement de sentier, le col Korumtor se situe droit au dessus de la vallée.

Les sources de la rivière Baldabrek sont situées dans un cirque énorme. Au nord-est se trouve un col à 3455 m d’altitude qui permet de redescendre dans la vallée de l’Aksu. Au sud-est, le col Korumtor est comme suspendu entre deux sommets pourvu d’une énorme corniche neigeuse. La glace raide et les nombreuses crevasses ne permettent pas de grimper de « front », vers ce col. Il est préférable d’aller à un contrefort au Nord-Ouest, vers le haut à gauche (sens de la montée), puis de revenir par la crête pour rejoindre le col. L’escalade du contrefort est simple, mais fastidieuse dans la reconnaissance de l’itinéraire, nécessitant quelques précautions. La distance n’est que de 1 km jusqu’au col de Korumtor (3300 m,2A). Depuis les gorges en bas dans la vallée le temps peut aller jusqu’à cinq heures pour rejoindre le col. Ensuite pour la descente sur l’autre versant, la longueur de la rivière Korumtor qui descend jusqu’à la rivière Maïdantal, est d’ un peu plus de 12 kilomètres.

Les lieux, que nous décrivons ici jusqu’à présent se situe dans la réserve naturelle d’Aksu-Dzhabagly. On rappelle que cette réserve est trés diversifiée et riche de sa faune et de sa flore. Il y a 1200 espèces de plantes, y compris 16 espèces d’arbres, 62 espèces d’arbustes, et pas moins de 200 espèces de plantes médicinales. Dans les montagnes on trouve des tulipes, crocus, baigneurs, anémones, primevères, myosotis et autres fleurs.

Le monde animal est aussi remarquable. Dans la réserve naturelle et sur ses contreforts les plus proches on a enregistré jusqu’à 238 espèces d’oiseaux, 42 espèces de mammifères, 9 espèces de reptiles, deux espèces d’amphibiens et de poissons.

La plupart de la faune se rencontre dans la ceinture de moyenne altitude des montagnes. Cette zone y abrite plus de la moitié de l’effectif des oiseaux de la réserve. Parmi les mammifères, il existe des renards, blaireaux, fouines, belettes, cerfs et chevreuils. En hiver y descendent les bouquetins, les mouflons, les loups et les quelques trop rares léopards des neiges. Dans la zone subalpine, c’est un endroit particulièrement intéressant où les ours bruns se réfugient dans les cavernes des falaises et les fourrés denses de genévrier rampant. De là ils montent en été vers les champs de neige, dans le but de s’y nourrir de la végétation luxuriante. Par exemple ils raffolent de la chute des pommes sauvages. Dans les années de vaches maigres ils peuvent descendre jusqu’à la zone du piémont.

Pour terminer la description des randonnées dans la réserve de l’Aksu-Dzhabagli, nous dirons plus d’infos sur la vallée du Korumtor, ainsi que la partie nord de a rivière Ayutora, en bordure de la rivière Baldabrek. La descente depuis le col de Korumtor emprunte d’abord un éboulis désertique. On retrouve une piste visible en direction d’un lac de moraine au sud-ouest, situé à une altitude de 3200 m et alimenté par l’écoulement du glacier de cirque, qui se situe 300 m plus haut. Autour du lac il y a des bloc de pierre énormes. Dans le cirque du Korumtor il y a deux autres petits glaciers. Le glacier le plus élevé à 3560 m, se situe le plus à l’Ouest, il s’étire depuis le bord gauche des pentes de la crête principale. Proche du sommet de la langue glaciaire, près du sommet de côte 3610 m, se situe un col sur la crête de l’Ugam qui conduit aussi à la vallée du Baldabrek.

En aval de la confluence des sources de la rivière Korumtor, un sentier part vers la rive droite, puis traverse en rive gauche. Dans un premier temps, la rivière coule vers le sud-est, mais bientôt elle se tourne vers le sud, pour atteindre sa confluence avec le Maïdantal.

Dans le cours inférieur de la Korumtor reçoit un affluent droit, le Karator-say (confluence à 2540 m). Le Karator-say a deux branches, dont les eaux viennent d’un système de glaciers sur les sommets au dessus. La source de gauche prend son origine dans un glacier de cirque (longueur de 1 km) qui se situe sur la pente du Pic 4083, le plus élevé du secteur. Trois des cinq glacier se situent immédiatement sous la crête principale de l’Ugam. Le plus important d’entre eux (longeur de 1,5 km) est situé au sud-est. L’escalade de ces glaciers permet de franchir la crête principale et de mener de la vallée du Karator-say aux sources de la rivière Baldabrek.

Dans la vallée du Korumtor il y a souvent des ponts de neige répandus au dessus de la rivière. Avant que le sentier atteigne l’embouchure de la rivière quelques kilomètres plus bas, il traverse un gros éboulis, formé de gros débris atteignant jusqu’au lit même. À 1 km de l’embouchure apparaissent les premières plantations d’arbres, principalement de bouleau, avec un soupçon de Talov et d’arbustes. La densité des arbres augmente en aval. Avant d’atteindre l’embouchure dans la rivière Maïdantal, il y a plein de bosquets d’arbres qui forment de véritables forêts. Ils s’étendent de la confluence jusqu’en aval à l’embouchure de la rivière Ayutora et encore plus loin.

La rivière Ayutor rejoint la rivière Maidantal à droite, L’embouchure est située 1,5 km en aval du Korumtor. Le bassin de la rivière Ayutor couvre environ 80 kilomètres carrés. Entre autre particularité il y a 17 glaciers avec une superficie totale de 14 kilomètres carrés. En rapport avec la surace totale couverte par le bassin, la surface glaciaire est donc relativement importante. La rivière Ayutor trouve ses sources de plusieurs glaciers, notamment placés sur les plus grandes hauteurs absolues de la chaîne de l’Ugam. En effet en amont de l’une des sources se situe le point culminant de la crête de l’Ugam, le Pic Sayram (4238 m, ou Sayramskiy).

La direction principale de la vallée est presque toujours droite, allant du sud-ouest au nord-est, à l’embouchure de la rivière elle change soudain de direction vers le sud-est. La longueur de toute la vallée est d’environ 15 km. Dans la partie supérieure la vallée a un profil en auge glaciaire très marqué, et dans le cours inférieur les restes du charriage glaciaire.

Le sentier menant vers le haut de la rivière Ayutor se trouve le long de la rive droite, tantôt il se hausse au dessus de la pente, pour passer des ressauts importants sur la rivière. A environ 5 km de l’embouchure, la zone forestière disparaît, seul subsistent sur les pentes de la rive gauche des rares touffes de genévriers. Les cimes de la rive gauche sont soumise à la lumière directe du soleil, elles sont plus disloquées que sur la rive droite de la vallée, construites à partir de roches grises solides et d’un soubassement de grands monolithes.

Dans le cours inférieur de la rivière Ayutor il n’y a presque pas d’affluents, et ce n’est seulement qu’à trois heures de marche de l’embouchure que l’on croise le premier affluent (à droite). Après 4-5 km de plus en amont l’Ayutor prend un petit affluent, en amont du vallon se trouve le col Chimkent (gravi en 1965 par les randonneurs de Shymkent). Pour ce faire on gravi d’abord des pentes herbeuses, puis un important éboulis. Là sur la droite (sens montée) le col est visible sur une crête dentelée comme une citadelle à la hauteur de 3987 m. L’éboulis se poursuit par un couloir pierreux à 40°, au-dessus commence la moraine finale. Ensuite on trouve un petit glacier d’un kilomètre de long, avec quelques crevasses, mais il est facile de les éviter. La pente du glacier s’affaiblit puis laisse place à un Névé juste avant la crête à la pente finale d’éboulis. Le col est situé au pied du Pic 4092 m (à droite dans le sens de montée, 4101 sur la carte) et un «gendarme» délabré. La hauteur du col de Chimkent est de 3850 m (cotation II a).

Sur le versant opposé (direction générale Ouest), on entame une première pente d’éboulis, puis environ 500 m de Névé à 50° exposé au Nord (une assurance est nécessaire), pour peu à peu se rapprocher du bord droit du glacier, où se trouve quelques petits fissures. La plupart d’entre-elles sont longitudinales et peuvent être ouvertes avec des ponts de neige. Il est donc préférable de continuer sur le côté droit vers la moraine latérale.

Parvenu à un lac, le sentier commence sa descente de la rivière Kordjaïlau, mais il oblique au dessus de la confluence de ses trois affluents. Plus bas dans la vallée, le Kordjaïlau se jette droit dans la rivière Sayram-suu. Avant d’arriver à une maison forestière dans la vallée, il faut compter environ 15 kilomètres de distance depuis le lac. De là, il suffit de suivre le chemin de terre pour la descente. Beaucoup plus bas, un pont routier traverse un affluent du Sayram , le Saryaygyr. La route sert pour la collecte de lait qui alimente la crèmerie du village de Sandoz.

Nous revenons à la vallée de l’Ayutor. La pente globale n’est pas plus forte que 20°. Les crêtes morainiques sur les affluents latéraux grimpe en banderole. La promenade à travers la vallée est relativement simple: à une distance de plus de 10 km, le dénivelé positif n’est que de 800 mètres, à une hauteur absolue de 2880 m. L’Ayutor reçoit un affluent droit, qui commence sous le glacier Ayutor-2. Ce Glacier de cirque s’étend sur une longueur de près de 4 km. En alimentation ce glacier est associé avec le glacier Ayutor-2A. Non loin de la langue glaciaire se lève un « nunatak », à partir duquel une autre moraine part. La surface du glacier autour du « nunatak » est généralement assez plate, et suffisamment fissurée. À 1 km de l’arbre morainique, le vaste champs frontale charrie des matériaux aux arêtes vives, là où les flux glaciaires sont les plus vigoureux.

Au sommet du glacier Ayutor-2 se trouve le col Snegomernyi (col de la hauteur de neige). Les randonneurs ne passent pas sur ce glacier en général, ils préfèrent emprunter le passage du glacier Ayutor-2A, mais le passage est possible tout de même. En face de l’embouchure glaciaire du torrent, se trouve une falaise caractéristique présentant des plissements géologiques circulaires concentriques, comme si elles avaient été peintes par la fantaisie de la nature. L’embouchure du torrrent se trouve à une altitude de 3050 m. Au-dessus de la moraine commence alors une langue frontale de glacier raide, s’aplatissant ensuite, puis à nouveau une pente de glace/neige plus raide. C’est le passage emprunter par les randonneurs alpinistes lorsqu’ils traverse ce glacier Ayutor-2. La surface de ce glacier n’est pas fortement crevassée et les fissures sont assez étroites et bien visibles, qui le traverse d’un bout à l’autre. Sur la crête supérieure du cirque glaciaire il y a trois dépressions, la plus à droite d’entre elles (dans le sens de la montée ) est col de Snegomernyj (3630 m, col de la hauteur de neige, 1B). La selle du col est totalement recouverte de glace. Au-dessous du col, sur la descente du versant opposé se trouve une installation de mesure de hauteur de la neige (d’où le nom du col). Les travailleurs de la station météorologique relèvent plusieurs fois par an le niveau nivologique, cette station est installée à la confluence entre le Maïdantal et l’Oygaing (Pskem) (année 1977).

Le dernier bassin de glacier important de la vallée de l’Ayutor est la principale source de la rivière. La configuration du cirque glaciaire est assez complexe, il est donc difficile de déterminer avec précision les dimensions linéaires du glaciaire, ainsi que l’élévation maximale de la langue. On sait seulement que la partie ouverte du glacier commence à une altitude de 3300 m, que sa superficie est d’environ 3,8 kilomètres carrés et que son point culminant est à 4000 m (situé dans la partie nord-ouest du cirque sous les pentes du pic Sayram). Ce glacier communique avec la vallée aux sources de la rivière Sayram-su par le col Ayutor (3600 m, 2B).

En aval de la rivière Ayutor, le chemin longe des bois (bouleau, Tal, peuplier, frêne, buissons abondants), escalade quelques contreforts, puis en descend au bord de l’eau. Les eaux de la rivière sont très abondantes même à la fin de l’été, et se précipitent avec fracas entre les nombreux gros blocs de pierres dans son lit. A l’embouchure dans la vallée de la rivière Maïdantal, l’espace est très étendu, et dans sa partie basse il est recouvert d’une abondance de graminées. Plus en aval du Maïndantal, face à l’affluent gauche At-Djaïloo, un sentier part en direction sur l’affluent droit dans la vallée de Turpakbelay. A l’embouchure du Turpakbelay, la rivière chute brutalement dans le Maïndantal, rendant la zone impraticables. C’est la raison pour laquelle les sentiers partent plus en amont sur le Maïndantal.

A la confluence des vallées du Maidantal et du Turpakbely, les deux rivières sont larges, et les rives sont recouvertes d’une végétation ligneuse, dominée par le bouleau. La direction générale de la vallée du Turpakbelay est d’Ouest en Est. Le côté nord est bordé par le bassin de l’Ayutor, l’Ouest par le bassin de l’ Anaulgen-say, le sud par la rivière Kaynazar-say.

Le sentier monte en direction de la vallée et traverse le premier affluent gauche du Turpakbelay puis descend en direction les rives principales, bien qu’il soit assez loin de l’eau. Les montées et descentes successives ne sont pas supérieure à 30° sur un sentier bien tracé. Au deuxième affluent gauche, le sentier passe sur un pierrier et s’élève ensuite abruptement sur la moraine. La végétation devient brusquement plus pauvre, et l’on aperçoit déjà les cirques montagneux des sources de la rivière Turpakbelay. La piste passe à proximité de la fusion des deux sources de la rivière, on suit l’affluent gauche.

Ici le sentier aborde une ancienne moraine qui atteint une vaste plate-forme, là où habituellement des chevaux paissent. Au confins du replat, sur ces trois côtés, il y a un accès aux langues glaciaires supérieures. Au devant de chacun des glaciers, il y a des dépôts de moraine.

Les sources de la rivière Turpakbelay sont limités à la hauteur de la crête rocheuse supérieure qui va de 3501 m à 3909 m. Sous cette crête se trouve des petits glaciers qui sont les sources de la rivière. Le col Turpakbel se situe à droite d’un petit glacier à environ 3320 m d’altitude et sur la gauche d’un glacier plus important et qui monte plus haut en altitude vers 3909 m, là où les bassins versants des trois rivières Ayutor, Anaulgen-say et Turpakbelay se rejoignent. Les diverses sources du Turpakbelay fusionne à 2765 mètres, pluis la vallée prend une forme typique en auge. La partie supérieure de la cuvette gauche est occupé au Nord par les glaciers actuels. Dans la partie supérieure des crêtes les glaciers forment également un réseau ramifié de moraines. La partie inférieure de l’arbre se trouve à une altitude de 3100 m, les pleines glaces se trouvent 100 m plus haut. Dans la partie supérieure des glaciers des passages sont possibles vers les vallées de l’Ayutor et de l’Anaulgen-say.

C’est l’affluent droit qui mène au col Turpakbel. Situé à une altitude de 2800 m, la montée du sentier s’effectue sur une moraine qui formé une sorte de corniche. Tant que l’on reste sur la moraine, le sentier est très visible, mais une fois parvenu dans les névés, il se perd pour aborder les crevasses du glacier. Mais la direction du le col est facilement discernable. Il peut demeurer la présence d’une corniche de neige aux abord du col. Afin de la contourner, sans prendre le risque de s’exposer à sa dislocation, on peur monter à la crête par le côté gauche pour redescendre légèrement ensuite au col Turpakbel (3264 m, 1A). Sur l’autre versant on descend vers le bassin de la rivière Anaylgen-say. Au sud de col la crête rocheuse est plus découpée.

La vallée de l’Anaylgen-say offre un paysage grandiose en amont de la rivière. Mais avant de l’évoquer, nous allons commencer par l’aval de la rivière Anaylgensay, là où elle se jette dans le Pskem. À cette fin, il est nécessaire de redescendre géographiquement le Maydantal jusqu’à son embouchure avec l’Oygaing, puis de suivre sur la rive droite de la rivière Pskem jusqu’à un pont routier qui traverse la rivière Anaylgen-say (environ 35 à 38 km en aval, en comptant à partir de l’embouchure de la rivire Turpakbel, 1300 mètre d’altitude, 7 km en amont du village de Chakak/Psem).

Avant que l’Anaylgen ne débouche dans la large vallée de la rivière Pskem, la vallée rocheuses forme une véritable «porte». Le sentier y grimpe sur la rive droite. La vallée a une direction générale plutôt du Nord au sud, avec une longueur de 18 à 20 km. Dans le bassin la rivière s’écoule parfois vers le sud-ouest. En amont la vallée s’élargit revêtant un aspect changeant d’altitude : les roches sont moins visibles, les genévriers apparaissent ainsi que des pâturages. Puis les gorges se rétrécissent de nouveau là où les eaux de l’Anaylgen-say roule parmi les rochers, et le sentier se situe alors parfois à 200 m au-dessus de l’eau. Ensuite la vallée s’élargit encore. Les pentes latérales deviennent alors relativement douces et sont recouvertes d’herbes et de genévriers. Le chemin ici n’est pas particulièrement difficile.

A environ 13-15 km de l’embouchure de l’Anaylgen-say, il faut traverser la rivière à gué (il faut être prudent pour ce passage car l’eau atteint les genoux et présente une largeur allant jusqu’à 6 m). A 1 km en amont de la traversée, il y a un bon endroit pour un campement à proximité des bois et d’une grand Pierre dressée.

La pierre et le campement sont à un peu plus d’une demi-heure à pied de la moraine terminale du glacier Turpakbel et il faut compter également une autre heure jusqu’au col Turpakbel. Sur ce tronçon du sentier, on passe par le Glacier sud du Turpakbel, en longeant la rive gauche du torrent le long d’une pente recouverte d’herbe et petites fleurs. Puis on s’élève brusque au dessus d’un ressaut d’une vieille moraine afin de la traverser de l’autre côté. Ici commence alors le sentier qui serpente sur une pente raide allant jusqu’à 60° d’inclinaison jusqu’au col. A certains endroits, le sentier traverse des névés, où l’on peut s’enfoncer jusqu’au genou. Enfin on parvient au sommet du col Turpakbel.

Les glaciologues ont compté jusqu’à 17 glaciers de petites et grandes tailles dans la vallée de l’Anaulgen-say. L’un d’eux est presque imperceptible lors de l’ascension vers le col de Turpakbel. A gauche et à droite du col se trouve des névés permanents, restes d’un glacier qui disparait peu à peu.

Mais revenons au campement du grand monolithe. Non loin de là fusionnent deux ruisseaux, qui donne naissance à la brancha gauche de l’Anaylgen. Le ruisseau coule juste sous les névés d’un vallon assez marqué. Avant de prendre pied sur les névés, le chemin longe la rive droite du torrent, en surmontant quelques obstacles par les contreforts. L’escalade dans les rochers n’est pas très difficile : la pente ne dépasse 50° d’inclinaison. Au dessus du resserrement du vallon, il est plus commode de monter par le couloir de droite (sens de la montée) menant à un petit névé supérieur. L’altitude est de 3060 m. La neige forme des plaques éparses, ce qui ralentit le mouvement. Au-dessus de la dernière moraine, on rencontre un glacier. Depuis la moraine (3420 m d’altitude), l’itinéraire devient plus complexe. De là pour atteindre le col, il faut environ une heure, suivant les conditions de neige. Le temps total depuis le campement à la confluence des eaux peut prendre 8-10 heures, pour un gain d’altitude d’environ 1000 m.

Comme nous l’avons indiqué précédemment ,le bassin de l’Anaylgen comprend 17 glaciers. Le plus puissant d’entre eux est situé dans la partie droite des sources de la rivière Anaylgen. ils s’intègrent directement à la crête principale de la chaîne de l’Ugam. A cet endroit elle atteint l’altitude de 3896. Mais nous ne disposons pas à ce jour d’informations sur le passage des col à cet endroit. S’ils en existaient alors les randonneurs alpinistes pourraient se rendre aux sources des rivières Ayutor (cols au nord) et Sayram-say (cols à l’ouest).

Si l’on grimpe sur le bras gauche des sources de l’Anaylgen-say, en prenant un itinéraire légérement supérieure que celui du col Turpakbel, on s’aperçoit que la zone détritique sur la crête est particulièrement puissante et qu’elle s’étend en partie dans les vallées en contrebas. La crête à cet endroit constitue le bord d’un virage prononcé dans le profil de la vallée. Au-dessus des corniches, les roches fortement délitées des montagnes escarpées, sont entourées de pentes raides de débris qui courent jusque dans la vallée, les dépressions sont les restes d’anciens glaciers. La vallée supérieure a la forme en auge. Auparavant, elle était occupé par un énorme glacier, jusqu’au point de son inflexion. Les glaciers modernes se sont que les restes de cet ancien et gigantesque complexe glaciaire.

Le glacier le plus à gauche est intéressant, malgré sa petite taille, en ce qu’il a formé une immense moraine, qui se prolonge loin dans la vallée. Dans la partie supérieure de la crête principale ce glacier forme une large selle.

Voici une description du glacier à l’Ouest du cirque, le plus important dans la région. Il est entouré par des parois abruptes, où la neige de demeure pas en général en saison estivale. Le flux glaciaire coule dans un canal plutôt large et creux et sa longueur depuis la crête jusqu’à la fin de sa langue est de près de 1,1 km, avec une largeur de plus de 250 m. La début du glacier se trouve à une altitude de 3300 m. Sur la surface dans les fissures longitudinales se sont formées des bédières d’eau de fonte, mais l’essentiel des crevasses sont surtout transversal, importante aux inflexions de la pente, de sorte qie le déplacement vers le haut du glacier devient plus difficile. La moraine ultime est très courte avec des pentes très abruptes (allant jusqu’à 75°), le bas de la moraine se trouve à une altitude de 2890 m. L’inflexion du glacier est plus forte sur sa rive droite formant de ce coté des crevasses plus nombreuses et plus profondes.

En aval, le sentier sur l’Anaylgen-say continue à descendre en direction du Pskem, en faisant de fréquents virages serrés, afin de contourner les contreforts et les nombreuses parois verticales qui descendent jusqu’à la rivière. Après 6-8 km de descente, le sentier parvient sur les hauteurs de la vallée du Pskem, il poursuit pendant 1 km à flanc de coteaux pour traverser le pont sur la rivière Karakyz-say, une gorge étroite qui débouche immédiatement plus bas dans la vallée du Pskem. Le bassin terminal de la rivière Karakyz-say forme un territoire très vaste bordant plusieurs bassins, comme ceux des rivières Sayram-suu, Saryaygyr et Ugam. Le Karakyz-say supérieur, au pied du Pic 3512 m, se situe pratiquement à l’embranchement entre les Monts de l’Ugam et ceux du Korzhantau. Cependant, malgré sa situation et son étendue, la rivière n’est presque pas visitée par les randonneurs qui aurait l’intention des traverser la crête de l’Ugam à cet endroit. On sait que son bassin glaciaire couvre une superficie totale de glaciation 2.3 km2 et que le plus grand glacier s’étend sur un ruban étroit de 2,2 km de long.

Le sentier qui remonte le Karakyz-say démarre fortement pendant environ 150 mètres, puis descend progressivement vers la rivière Agalyk-say (Ahala-say sur la carte), puis remonte sur une distance d’environ 7 km globalement en ligne droite. Juste en dessous de l’Agalyk-say, le sentier est rejoint par celui qui provient de la route depuis le village situé au bord de la rivière Pskem.

Avant le village de Pskem dans la vallée, un sentier remonte au Nord-Ouest le vallon raide de la rivière Korumdzhol-say. Le vallon se rétrécit après 3-4 km de montée. Le sentier dans la gorge étroite est marqué par de nombreuses traces des avalanches, qui masque partiellement son tracé. Ici il faut donc être très prudent pour ne pas perdre la piste, en passant sur les rochers latéraux, qui s’élève à la droite (dans le sens de la montée) de la pente. La montée est parfois fastidieuses, car l’inclinaison est parfois raide (35-40°) et la pente herbeuse qui recouvre le fond du couloir est entrecoupé de petits et moyens éboulis. Après 3 km de montée on parvient alors à d’immenses champs de matière détritique et d’éboulis qu’il faut traverser entre les îlots rocheux. Le sentier est ici très mal marqué, il mène à la roche, puis au de là sur le Korumdzhol-say supérieur, puis aux sources de Urungach-say, un affluent gauche. Le sentier s’élève vers une selle allongée et plate légèrement recouverte d’éboulis. C’est le col de Korumdžol dont la classification dans la région du Pskem est 1A, 3570 m (frontière entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan).

Beaucoup de randonneurs se rendent dans la vallée de l’Ugam en passant par ce col, mais parfois ils peuvent se tromper à la descente. Ayant perdu la piste, on risque soit de descendre par les corniches rocheuses de la source de gauche de la rivière Urungash-say, soit de continuer tout droit le long du lit principal du Korumdzhol-say (versant opposé). Les deux itinéraires possibles sont de toute façon plus difficile (environ 1B ou 2A). A notre avis, il y a la nécessité de délimiter nettement le chemin de descente : la descente sur le versant gauche de la Korumdzhol-say classé comme 1A et en passant la source de gauche de l’Urungash-say, classé comme 1B.

A la descente du col, il faut pendant un certain temps traverser un secteur d’éboulis et de ressauts, parfois recouverts de neige. Dans les couloirs, la neige est souvent dense, amenée et tassée par les avalanches. Il faut une heure et demi de marche avant de rejoindre une étroiture le long de la rivière, il faut alors presque gravir le sommets des contreforts d’une pente à gauche. Tous les affluents gauche du cours supérieur de la rivière Ugam sont en général assez semblables les uns des autres, et de ce côté ci de la montagne, il est difficile de réaliser un passage sur l’autre versant, passer. De ce point de vue le passage de la crête de l’Ugam est plus commode depuis le versant de la rivière Pskem.

3 km en aval du village de Pskem, la route de terre fait une boucle énorme en traversant la vallée de la rivière Urungach-say sur un pont. Le long de la rivière, il y a un embranchement de route qui suit le lit et qui mène à un exploitation de ruche (année 1977), sur une piste de 3 km. Le sentier conduit à un petit lac de barrage sur la rivière (60 à 70 m de longueur, 25-30 m de largeur, d’une hauteur variable selon la saison mais peut augmenter considérablement). Le sentier passe sur la rive ouest du lac et continue à grimper le long de la rivière.

Bientôt l’eau disparaît sous les décombres du pierrier et le chemin d’accès au col supérieur se trouve vers la gauche. Si l’on continue tout droit, dans la direction Nord-Ouest, sans aucun sentier, à travers 7-8 km de montée, on atteint la crête principale de l’Ugam, assez près du col de Korumdzhol. Sur la gauche (dans le sens de la montée) il y le col de l’Urungash, nommé pour dans classification officielle le col Uruk-say (3400 m, 1B).

Pour se rendre à ce col, tourner à gauche, le sentier s’élève abruptement parmi des roches massives, entrecoupées par des secttions d’éboulis, parmi lesquels poussent des buissons de genévriers de tailles impressionnantes. Seulement après une courte élévation de 50 m, il est difficile de trouve le chemin d’accès parmi les éboulis dans la zone. L’itinéraire est si bien dissimulé dans la bonne combe rocheuse, qu’il est facile de se tromper. C’est directement en hauteur dans l’axe et au devant du lac. Ce dernier s’étire le long de la vallée sur près de 1 km, et atteint une largeur d’environ 400 m.

En amont du lac le sentier s’éloigne quelque peu de l’eau et ensuite revient sur le petit plan d’eau formé à la confluence des deux rivières de l’Urumgach. Ces deux rivières sont créés par les champs de neige en aval, descendant directement des pentes de la crête de l’Ugam qui ici s’élève au-dessus de 3500 m.

L’affluent oriental du lac coule en amont sous les roches, suivant le lit apparent de la rivière, ce n’est qu’en aval qu’il resurgit des profondeurs dans le lac. La vallée au printemps est marquée par les nombreuses traces d’avalanches. En haut, le domaine est étendu, mais les pentes pour y accéder sont abruptes et fréquemment coupé par les débris des avalanches. Plus près de la crête sommitale de l’Ugam, il y a de nombreux affleurements rocheux compactes de calcaires. Les Alpinistes randonneurs de Tachkent on effectué la traversée du secteur en 1973, et ont noté la possiblité de passage par quatre cols, avec le plus à droite (sens de la montée) nommé le col "Université d’Etat de Tachkent " ou TashGY (3340 m, 1B). Toutefois, l’afflux croissant des randonneurs depuis la vallée de l’Urungash-say emprunte plutôt celui à gaucge, par un éperon latéral suivi de l’accès direct à la crête de l’Ugam. Cette montée par la même vallée peut être cotée 2A. La descente depuis la crête vers la vallée de l’Ugam est beaucoup plus facile : une pente douce n’excédant pas les 45° d’inclinaison qui s’aplatit en aval et conduit au cirque. A partir de là, il y a 4-5 km jusqu’à la rivière de l’Ugam.

La vallée à l’ouest du lac est beaucoup plus large que celle de gauche. La crête principale dans la partie supérieure de ce bassin versant a une longueur de près de 6 km entre 3575 m et 3627 m. La descente dans la vallée de la rivière Urungash-say ici est très compliqué et difficile : des couloirs d’éboulis qui débouchent sur des falaises abruptes. Les alpinistes y ont répertorié cinq passages de col dans le cirque montagneux.

Sous les cols dénommés « du lac » et « Paléozoïque », il y a un magnifique lac de montagne, le long d’un petit affluent gauche de la rivière Ugam. Pour atteindre par exemple le col du Lac, il faut monter une forte pente de 50°, techniquement assez simple. La hauteur du col du lac est de 3350 m.

Si l’on continue de traverser la crête vers la droite, au nord, on peut apercevoir un champ de neige puis le lac situé en dessous. Descendre vers le lac peut s’avérer autrement plus difficile
: les roches ici ont une inclinaison quasi-verticale jusqu’à 80°. Par contre en direction du sud, il y a l’étendue d’un grand plateau le long de la crête, qui tombe ensuite par des falaises qui dominent la vallée de l’Urungach-say. À la fin du plateau au sommet de côte 3627 m, on peut descendre vers la vallée par un couloir, qui devient progressivement plus faible en inclinaison. Avec la perte d’altitude la neige disparaît peu à peu et en dessous dans le cirque apparaît sous la neige et entre les rochers le flux timide de la rivière. A chaque mètre le débit devient plus important. En suivant le lit rocheux de la rivière on descend jusqu’au lac Urungash.

En continuant sur la route rive droite en aval de la vallée du Pskem, après l’embouchure de l’Urungash-say, on traverse plusieurs petits affluents, et l’on contourne plusieurs villages et le village plus important de Tepar. L’embranchement d’un sentier se trouve à proximité des petites maisons de la rive gauche à l’embouchure d’un important affluent du Pskem, le Tepara-say. Les sources de la rivière Tepara, commence juste en dessous du sommet de la crête de l’Ugam (en son point culminant ici à 3627 m), bordé par les eaux amont des affluents gauches de l’Ugam, le Piazly-say, le Makbala-say et le Hazarteke.

Nous n’avons que quelques indications sur cet itinéraire à partir des cours d’eau empruntés qui mène au col Sesay. Le chemin longe la rive gauche du Tepara-say. Le sentier traverse le Kuruk-say (Kur-say sur la carte), son affluent gauche, et s’élève vers la confluence entre le torrent Badala-say (à gauche) et le Kukuza, affluent où la rivière Tepar commence. Ensuite, on doit se diriger sur le cours Badala-say jusqu’à la confluence avec l’affluent gauche l’Uygurluu. Là on doit remonter la rivière Badala-say en traversant le courant à gué de temps en temps pour atteindre le col Sesay. Du village de Tepar à cette confluence qui donne naissance au Badala-say, il faut environ 6 à 7 heures et de la source à la crête environ 4 heures.

Revenons à la dernière confluence, en remontant le cours du Badala-say, on atteint un ressaut, puis une pente d’'éboulis à 30°, ensuite un couloir pierreux en partie envahi par l’herbe. Le couloir s’élargit et se tourne vers la gauche (en montant) pour aboutir à un cirque en altitude à 3138 m. Dans le coin gauche (en montant) du cirque se trouve la selle du col. Le col se négocie à gauche par un talus d’éboulis puis une pente raide en neige. Le col se trouve souvent défendu par une corniche puissante qu’il faut contourner avant d’atteindre le Col Sesay (3300 m, 1B).

Dans le secteur du col Sesay part de la crête de l’Ugam un éperon qui sépare les cours supérieurs des rivières Makbal-say et Piazly (Piezely-say sur la carte). Dans le cirque de la rivière Makbala se trouve un grand lac possiblement encore partiellement enneigé en début de saison estivale. La descente vers le lac emprunte une série de moraine, et de pentes herbeuses. En descendant le long de la rivière Makbala-say on doit également traversé à gué de temps en temps. Il faut 1 h 30 pour rejoindre ce lac dans la vallée de Makbala. La forme de ce lac épouse les contours de la vallée, avec 1 km en longueur et une largeur jusqu’à 500 m. Les falaises qui tombent directement dans l’eau et la neige restante de l’hiver, donnent à l’eau un aspect bleu profond inquiétant. À l’Ouest, on retrouve des éboulis et un sentier mal balisé sur la rive douce. Le deuxième affluent, alimentant le lac, est beaucoup moins important.

Un monticule au bord de la rivière est recouvert d’herbe dense, constellé de tâches de couleurs vives, ce sont des tulipes sauvages. La partie inférieure de la rivière Makbala est remplie de gros rocher, et présente un aspect désertique en descendant plusieurs couloirs raides depuis le haut. Plus loin la vallée se rétrécit compressée entre des hautes falaises calcaires. La piste disparaît parfois dans les zones marécageuses traversées. Du lac au terme de la descente il y a environ 7-8 km de sentier.

Quand la mince ligne bleue de la rivière dans la vallée de l’Ugam devient visible, il faut rechercher un sentier qui s’élève sur le versant gauche (dans le sens de la descente). Il passe à côté d’un grand éboulis puis s’élève sur la crête et franchit le Tegermanbastau, se dirigeant vers le bas de la rivière Chimbastau (Uchbastau sur la carte) vers le pont qui traverse la rivière Ugam à l’embouchure Chimbastau. La direction du Makbala-say n’est pas recommandé car le passage de l’Ugam à gué est particulièrement dangereux !

Au sud-ouest de la source de la rivière Tepar-say la crête de l’Ugam forme un vaste plateau avec pour point culminant le Pic 3385 m, au sein de laquelle les rivières Haramzade (Haramdzada-say sur la carte) et Nauvali-say (affluents de la rivière Pskem) ainsi que le Hazarteke-say, affluent gauche de la rivière Ugam, prennent leurs sources. Le passage de ce plateau en montant depuis la vallée du Pskem ou de l’Ugam peut être classifiés comme 1B. La zone comporte des tours sur les pentes détritiques en direction du sommet 3385 m, lorsque l’on passe par la rivière Nauvali-say. La montée vers la crête peut être réalisé depuis la vallée de la rivière Haramzade-say, mais aussi du Nauvalis-say, sachant que ce dernier itinéraire est presque deux fois plus long en temps.

Au sud-ouest du sommet d’altitude 3385 m dans la chaîne de l’Ugam, l’altitude de la crête diminue de manière significative (elle atteint rarement la hauteur de 2600 m, en moyenne 200-250 m plus basse). Le plateau du Pic 3385 que nous avons mentionné plus haut est d’un accès aisé au début de la vallée de la rivière Nauvali-say. Le sentier est très bien tracé le long de la rivière. plus tard la piste quitte les abords de la rivière pour monter vers le sommet de la crête de l’Ugam, en direction du col Jahan (2368 m, 1A, Yajan sur la carte). Par ce col, on peut descendre vers la droite (dans le sens de la descente), par le biais du vallon de l’un des affluents de la rivière Ugam jusqu’au environs de l’embouchure de la rivière Hazarteke ou prendre par la gauche (sens du déplacement) en longeant la crête en direction du sud sur 4 km pour atteindre le col Mynchukurbel (altitude 2300 m, 1A). Ce dernier col peut également être franchit à partir de l’embouchure de la Nauvali-say. Dans le cours inférieur du Nauvali-say (embouchure), la rivière coupe à travers la surface de l’ancien lit du Pskem et a formé une sorte de canyon à travers les conglomérats. Au-dessus le début de l’embouchure de la vallée se prolonge par des pentes relativement douces à la montée, couverte de forêt (peuplier, pommier, noyer, Mirabelle) et d’herbes épaisses. En remontant sur 6-7 km depuis l’embouchure du Nauvali-say, il y a l’émanation d’un autres entier qui monte vers un affluent droit du Nauvali-say et monte les flancs de montagne sur 5 km jusqu’au col de Mynchukurbel.

La descente depuis le col de Mynchukurbel mène dans la vallée large du même nom (rivière Mynchukur-say sur la carte) par des pentes d’éboulis, puis le long de la rivière qu’il faut traverser plusieurs fois à gué. Et ce n’est seulement qu’après avoir atteint un tunnel abandonné que le sentier apparaît. De là c’est une promenade de 2 heures pour rejoindre la rivière Ugam. A cet endroit pour traverser l’Ugam, il y a un câble d’acier avec un berceau suspendu.

Henri

Posté en tant qu’invité par Astrd:

Bonjour,

Merci beaucoup de ce récit détaillé !

Je me rends dans cette région fin septembre et souhaiterait aller y randonner. J’ai du mal à me rendre compte de la durée nécessaire pour parcourir ce qui est décrit. Et puis-je trouver des cartes à Shimkent ou me lancer sans carte avec simplement un GPS et une carte approximative ou tu ne le recommandes pas ?

Astrid.

Bonjour

je suis juste de retour de kirghizie, d’un raid de 7 jours dans l’Ala-Too kirghize.

Comme conseils :

  • ne part pas sans carte
  • fin septembre il commence à faire froid alors il faut bien se couvrir et compter sur des gelées blanches le matin et des ruisseaux qui commence à geler
  • le GPS ok si tu as chargé les cartes soviétiques dessus, je ne sais pas comment faire mais je sais que c’est possible à faire, aucune idée si c’est payant
  • peu de chance de trouver des cartes sur place, mais sait-on jamais
  • avoir une carte papier c’est facile en les téléchargeant gratuitement sur le site http://loadmap.net/en (interface facile à prendre en main, et les coordonnées des cartes sont bien celles que je donne sur le début du post), il y a tout du 50 000ème au 1 000 000ème
  • imprime tes cartes en noir et blanc avec des logiciels libres comme PosteRazor qui scinde l’impression sous la forme d’une poster avec les pages A4 et des zones de recoupement, après c’est juste l’affaire d’un ciseau et de scotch. L’idéal c’est de faire du 3x3 car la carte est suffisamment grande
  • les cartes sont en russe alors je te recommande de t’initier au cyrillique si c’est pas déjà fait
  • part à plusieurs en randonnées car ce sont des terrains de haute montagne et il n’existe pas de structure d’assistance et on perd vite le réseau des cellulaires qui n’est actif qu’autour des localités
  • la plupart des cartes sont au 100 00ème, alors c’est comme les cartes IGN touristique en France à la même échelle, le chemin peut donc être long !
  • pour les avoir tester dans l’Ala-Too kirghize, au Tien-Shan central et dans le Pamir ces carts soviétiques sont fiables quand aux rivières et aux altitudes même si le tracé peut paraître rébarbatif pour les puristes

A bientôt et n’hésite à renseigner tes sorties randos dans le coin

Henri Lévêque