Risques "objectifs"

Posté en tant qu’invité par etienne:

Le terme de risque « objectif » est employé dans tous les sens (cf les discussions de l’accident au Kang Guru). Je trouve cette expression vide de sens.
Qu’y a-t’il d’objectif à se prendre un pierre ou une avalanche sur la gueule?
Existe-t’il des risques subjectifs?
D’autres termes ne seraient-ils pas pieux adaptés pour parler ce cette catégorie de risque, à la frontière bien floue d’ailleurs?

Posté en tant qu’invité par J2LH:

etienne a écrit:

Qu’y a-t’il d’objectif à se prendre un pierre ou une avalanche
sur la gueule?
Existe-t’il des risques subjectifs?

On parle de risque objectif pour les risques liés au terrain (ex : pente forte)
On parle de risque subjectif pour les risques liés à l’élément humain (ex : randonneur sans expérience)

Posté en tant qu’invité par etienne:

J2LH a écrit:

On parle de risque objectif pour les risques liés au terrain
(ex : pente forte)
On parle de risque subjectif pour les risques liés à l’élément
humain (ex : randonneur sans expérience)

Ca ne répond pas à la question.
En premier lieu, sur le plan purement sémantique, je trouve les termes d’objectifs et subjectifs très inappropriés.
Ensuite sur les concepts qu’ils sont sensés recouvrir, je n’y voit pas vraiment de frontière…
En prenant l’exemple de l’avalanche, l’inexpérience peut-être un facteur de risque certain, mais le terrain en lui même également (s’il il n’y avait que des personnes inexpériementées qui en soient victime ça se saurait…).
A mon avis que ce soit sur le plan conceptuel et sémantique je trouve celà inapproprié.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par J2LH:

etienne a écrit:

En prenant l’exemple de l’avalanche, l’inexpérience peut-être
un facteur de risque certain, mais le terrain en lui même
également (s’il il n’y avait que des personnes inexpériementées
qui en soient victime ça se saurait…).

Ce sont des facteurs de risque, la pente augmente le risque, l’inexpérience également, le premier est objectif, le second subjectif.

Posté en tant qu’invité par oli974:

Sémantiquement c’est correct:
Objectif: inhérent à l’objet ( la montagne)
Subjectif: inhérent au sujet (le grimpeur)

Posté en tant qu’invité par Bubu:

En pratique, en montagne, les risques objectifs rassemblent tout ce qui peut nous tomber dessus sans que l’on ait rien demandé.
Les risques subjectifs rassemblent tout ce que nous pouvons faire tomber, et toutes les actions qui peuvent nous faire tomber sans que qqch d’autre nous tombe dessus.
Pour tout ce qui ne concerne pas ce qui tombe, le raisonnement est le même : on différencie ce qui arrive ou est que l’on soit là ou non (le vent, la température, le brouillard, …) et ce qui arrive ou est à cause de notre action (ou inaction) : les gelures, la déshydratation, le fourvoyage, …

C’est de l’argot alpinistique, mais ça m’a semblé clair la première fois que j’ai entendu ces mots.
Il ne faut pas forcément essayer d’y coller une définition académique.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Cette distinction m’a toujours semblé de la foutaise.
Un risque (ou un danger) est toujours subjectif, lié à l’individu. On prend souvent comme exemple de risque objectif la chute de pierre (excuse-moi, Pierre…) ou de sérac.
Est-ce que c’est dangereux?
Oui, si on est dessous.
Non, si on n’est pas dessous.
C’est donc bien subjectif. Rien ne nous oblige à aller se fourrer sous des séracs. Si on y va, c’est qu’on le veut bien.
Si on va en montagne, on s’expose à des risques.

Posté en tant qu’invité par Phil:

De plus, selon toutes les informations que nous avons pu rassembler, l’alpiniste, au moment où il vole vers le fond du ravin, ou bien voit trois cent mille mètres cubes de neige se précipiter vers lui, ne réfléchit que très rarement en termes d’analyse sémantique.

Posté en tant qu’invité par eude:

François à raison, tous les dangers en montagne sont subjectifs puisqu’ on peut rester chez soit.
Sauf que lorsqu’il s’agit de risque où le hazar à plus d’importance que l’expérience (ex : chute de pierre) on a pris l’habitude de parler de risque objectif, et je trouve ça assez pratique pour décrire l’ambiance d’une voie.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Francois a écrit:

Cette distinction m’a toujours semblé de la foutaise.

Il y a quand même une différence fondamentale, le risque objectif sera toujours le même pour un endroit et à un instant donné alors que le risque subjectif varie d’un individu à l’autre.

Si tu prends 2 grimpeurs dans une voie le risque (objectif) de se prendre une pierre sur le crâne (pardon, sur le casque) est le même que le grimpeur soit débutant ou qu’il grimpe du 8c sans les mains alors que le risque de vol (subjectif) est bien plus important pour le débutant. Les deux grimpeurs ne prennent pas le même risque.

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Posté en tant qu’invité par Francois:

Je veux simplement dire par là que, quand je vais en montagne « je m’expose » à des risques. C’est moi qui m’expose, ce n’est pas la montagne qui vient me chercher. C’est donc une action volontaire du sujet.
Bon, tout ça, c’est du coupage de cheveu en quatre.

Posté en tant qu’invité par Une mouche:

Francois a écrit:

Bon, tout ça, c’est du coupage de cheveu en quatre.

Heu, ouais, moi aussi je serai pas contre qu’on arrête…

Posté en tant qu’invité par Brigitte:

Euh … moi je dis que quand je grimpe dans du 8c mon risque de chute est nul car je n’arrive pas à m’élever de plus de 5 cm. Donc le risque de chute est par conséquent plus grand dans le IV+ que dans le 8c, pour moi en tout cas :wink:

Posté en tant qu’invité par jc:

Objectif = relatif à « l’objet » = ce qui t’es extérieur, indépendant (les séracs, les couloirs péteux, les chutes de pans de roches aux Drus, les tremblements de terre, les météorites, les éclipses de soleil…)
Subjectif = relatif au sujet = toi; tes choix douteux, ta forme au plus bas, ton matos qui craint, ton absence d’entraînement depuis 8 ans, tes 2 « seconds » qui ont le MAM en même temps, etc.
Objectivement, le subjectif est plus contrôlable que l’objectif (qu’on ne doit pas perdre de vue, bien sûr)…

Posté en tant qu’invité par jc:

Si les termes te gênent, tu les remplaces par d’autres qui te parlent mieux: par exemple du genre: risques « liés à (l’action ou l’imprévoyance de) l’individu » (= subjectifs), risques « liés aux circonstances environnantes (« naturelles ») »

Posté en tant qu’invité par moi:

bravo jc, mais avant toi (j’aurais pu dire « av jc » mais c’était trop facile …), oli974 avait parfaitement répondu à etienne !

Posté en tant qu’invité par Michel:

oli974 a écrit:

Sémantiquement c’est correct:
Objectif: inhérent à l’objet ( la montagne)
Subjectif: inhérent au sujet (le grimpeur)

Cette définition est correcte et sépare bien le risque « objectif » du « subjectif ».
La définition de Bubu est aussi séduisante. Mais autant les situations de dangers usuels sont claires, autant les « intermédiaires » le sont moins :

  • chute de séracs = danger objectif
  • chute de pierres = danger objectif
  • chute du grimpeur = danger subjectif
    MAIS,
  • avalanche de neige lourde = danger objectif ?
  • declenchement de plaques à vent = ???
    d’autant que la plaque peut etre déclenchée « par le haut » ou « par le bas » (et là la définition de Bubu touche ses limites)
  • déclenchement d’une coulée de neige lourde = ??
  • glissade suite à bottage de neige lourde = danger subjectif ?
  • glissade sur une pente de cailloux instables = ???

Enfin, cette question a t elle tant d’importance ? L’important n’est il pas de savoir détecter et anticiper les situations de danger.
Comme le dit Messner, la montagne est dangereuse.

Posté en tant qu’invité par jc:

ouais c’est vrai. La palme à oli974 !

Posté en tant qu’invité par Robert:

Michel a écrit:
.

Comme le dit Messner, la montagne est dangereuse.

J’essaie de le dire avant Francois: la montagne n’est pas dangereuse, elle est là , un point c’est tout.
Tu vois Francois je commence à entrevoir la sagesse…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Michel:

Robert a écrit:

Michel a écrit:

Comme le dit Messner, la montagne est dangereuse.
J’essaie de le dire avant Francois: la montagne n’est pas
dangereuse, elle est là , un point c’est tout.

J’ajouterai, elle est là dans sa diversité, ET NOUS … ailleurs ou dedans.

L’important est de savoir se situer, dans l’espace et le temps (être au bon endroit au bon moment).

Bonnes courses,

Michel,