Video avalanche au Sautet (74, Aiguilles de Varan) le 10 Mars 2011 : Sauvé par l'ABS Airbag

Posté en tant qu’invité par Pierre Minier:

http://www.tvmountain.com/video/glisse/8232-avalanche-au-sautet-declanchement-air-bag.html

Avalanche au Sautet, ABS Airbag, 10-03-2011.
Le couloir déjà skié il y a un mois à la descente est à l’ombre dans toute sa partie supérieure, donc en gobelet depuis plus d’ un mois. L’entrée est > 45° puis pente régulière entre 38 et 40°. Orientation ENE.
Dernière chute de neige 10 jours auparavant. Risque avalanche à 2/5.
A noter que le couloir avait été remonté par un ami (croisé plus haut) à skis puis à pied 1h avant le déclenchement.
La pente était par ailleurs vierge de traces à la descente.
Descente dans une neige type paillettes / gobelets, sans grande cohésion ni sous grosse sous couche dans toute la partie à l’ombre du couloir. Nous gardons une distance respectable entre mon copain et moi.
Lors du changement d’exposition de la pente (ombre, soleil), je sens le manteau se dérober sous mes pieds, tente de m’échapper sur la droite, mais la plaque est détachée sur plus de 15 mètres.
Tout s’accélère très vite et je suis entouré de « frigos » en mouvement. Un faible aérosol se déclenche en tête de coulée.
Je me dis que je vais mourir vu la taille de l’avalanche, je suis toujours debout sur les skis.
Je tire la poignée probablement 5 secondes après le déclenchement de la plaque.
Les ballons se gonflent dans mon dos et je me sens porté.
Mes jambes qui commençaient à être prises ressortent des blocs, je ne déchausse pas.
Je descends lentement selon moi, rapidement selon mon copain, avec la coulée, toujours assis sur l’ABS. La sensation est sur le moment celle d’une descente en rafting sur une rivière un peu mouvementée.
La coulée ralentie avec la pente, je ne bouge pas, toujours assis et calé par les deux coussins.
La coulée s’arrête dans la cuvette, je me relève, pousse sur mes bâtons et sort de la coulée.
Mon copain me rejoint, plus blême et affolé que moi.
A partir du déclenchement, je me suis senti porté par les deux air bags, avec un sentiment de sécurité (peut être non justifié…) impressionnant.
Je suis passé de « je vais mourir » à « ça va aller » une fraction de secondes après de déclenchement de l’ABS.
A noter que toute la séquence a été filmée (caméra sur le casque de mon copain), du haut du couloir jusqu’à ce que dernier me rejoigne dans la zone d’accumulation, en passant par le déclenchement.
Merci enfin à tous ceux qui ont su développer, commercialiser et promouvoir l’usage ce bel outil.

Salutations.

Video avalanche au Sautet (74, Aiguilles de Varan) le 10 Mars 2011 : Sauvé par l’ABS Airbag

Avec ce titre quelqu’un pourrait croire que l’ABS Airbag sauve d’une avalanche, or l’actualité nous montre que ce n’est pas toujours le cas.

Posté en tant qu’invité par Valério:

[quote=« mai, id: 1153739, post:2, topic:109148 »]Video avalanche au Sautet (74, Aiguilles de Varan) le 10 Mars 2011 : Sauvé par l’ABS Airbag

Avec ce titre quelqu’un pourrait croire que l’ABS Airbag sauve d’une avalanche, or l’actualité nous montre que ce n’est pas toujours le cas.[/quote]
non mais au moins ça a sauvé cette vie là
et de pouvoir rester en surface …c’est souvent rare autrement

merci pour le lien! 10 jours après la dernière chute de neige… :confused:

Posté en tant qu’invité par fredo25:

Je ne pensais pas que les ballons étaient aussi gros.
Je comprends que ça puisse bien porter dans une avalanche.

comme quoi, même par risque 2 … c’est pas risque zéro !

Posté en tant qu’invité par risque2:

par risque 2, ne pas fréquenter des pentes de plus de 39° (méthode de réduction élémentaire).

Posté en tant qu’invité par gobelet depuis 1 mois:

Des gobelet depuis 1 mois, neige sans cohésion, une orientation ENE, une pente soutenu !

Rien de plus normal que cela parte de temps en temps.

Ca c’est stupide, par risque 2 on peut aller partout en choisissant son itinéraire en fonction du bulletin et en étant prudent sur le terrain mais on ne peut rejeter aucun itinéraire sur la seule considération du risque 2.
Il n’y a vraiment qu’à partir du risque 4 qu’on peut faire ce genre de choix uniquement basé sur le niveau de risque et la pente (25°-30° suivant les auteurs). Par risque 3 il est bon de se fixer une limite (35°?) mais c’est toujours la situation la plus délicate à évaluer.
Quand on a le niveau de risque on a également le bulletin, c’est avant tout lui qu’il faut lire pour choisir son itinéraire.

Sauf si tu es totalement débutant je suis sûr que tu vas régulièrement dans (ou sous) du 40° par risque 2.

moi c’est le 10 jours sans chute de neige qui me marque. je serai surement allé dans cette pente…
Mais attention, il n’y a pas besoin de chute nouvelle sur gobelets pour creer du risque, de la neige récente a pu etre amenée d’ailleurs par le vent.

Splendide ! Achat Airbag planifié en novembre 2011 !

On voit quelques rides en surface mais on ne peut pas juger de l’épaisseur de l’apport de neige par le vent. D’après les commentaires des skieurs sur la vidéo qui disent toucher le fond ça semble bien être une bonne couche de gobelets formée au cours du temps, sous une couche de neige peu épaisse et avec un peu plus de cohésion.
A mon avis tout le monde serait allé dans cette pente, le couloir est en neige plus dure qui peut difficilement laisser présager de l’état de la pente en dessous. Le skieur qui déclenche est resté à l’ombre à droite pour éviter la croutée probable à gauche où ça prend le soleil, ce que tout le monde aurait fait également. On voit que ça ne déclenche pas là où passe le second skieur : pente peut être moins raide (?) plate ou convexe alors que c’est concave là où c’est parti et qui a connu une histoire nivologique différente (plus ensoleillée)

Posté en tant qu’invité par DavidP1:

Merci.
Ce que je retiens de cette vidéo, c’est que c’est vraiment pile poil au changement d’exposition que la coulée se déclenche.
Poids du skieur + poids de la neige qui se densifie, sur roulement à billes…

Posté en tant qu’invité par vieux troll:

Dans ce type de cas de figure, le nombre de jour sans neige importe peu. Au contraire, des longues périodes sans neiges favorisent la formation des couches sans cohésion.

Je peux poser une question de débutante ? C’est quoi un « gobelet » ?

[quote=« Pierre Minier, id: 1153737, post:1, topic:109148 »]A noter que le couloir avait été remonté par un ami (croisé plus haut) à skis puis à pied 1h avant le déclenchement.
La pente était par ailleurs vierge de traces à la descente.[/quote]
Bonjour,

J’ai 2 questions :

  • Ton ami qui a remonté le couloir 1h avant, par où est-il descendu? Il n’a pas descendu le couloir puisque tu dis que la pente est vierge de traces à la descente?
  • Avant l’avalanche, à la descente, on t’entends dire que la neige n’a aucun cohésion. Ne le voit-on pas à la monté? Où est-ce une sensation que l’on a en skiant (le manque de cohésion)? De plus, celui qui film (toi je crois bien) est très souvent dans l’axe du premier (à moins que ce ne soit une impression du au film?) et jamais très loin il me semble. Dans un tel couloir, ne devrait-on pas attendre que le premier soit à l’arrêt à l’abris pour descendre?

Merci pour ces informations.
En tout cas tu as l’oei, bravol! Car au moment où l’avalanche s’est déclenchée, tu préviens ton ami et surtout tu ne perds pas ton sang froid. Tu continue ta descente vers lui sans le perdre des yeux et sans t’arrêter Je suppose que c’est la réaction « normale » à avoir dans un tel cas, mais pas sure d’être aussi réactive que toi!

Agnes

[quote=« vieux troll, id: 1153810, post:14, topic:109148 »]

Dans ce type de cas de figure, le nombre de jour sans neige importe peu. Au contraire, des longues périodes sans neiges favorisent la formation des couches sans cohésion.[/quote]

c’est pas ce que dit Alain Duclos , par exemple ici :

[quote]combien de temps avant de pouvoir skier sur ces nouvelles chutes sans trop de risques?
C’est la question majeure, à laquelle aucune étude statistique (à ma connaissance) ne permet encore de répondre.
Le principe que tu évoques est juste sans aucun doute : durant ces dernières semaines, il était facile de savoir où il avait y neigé en regardant les compte rendu d’avalanches, dramatiques ou non. Ailleurs : rien!
Je propose le concept de « neige nouvelle », qui comprend à la fois la neige issue directement des précipitations et celle apportée par le vent. La problématique est la même :
http://www.data-avalanche.org/static/dataavalanche/joomla/index.php?option=com_content&view=article&id=70%3Aprincipaux-facteurs-dinstabilite&catid=35&Itemid=107〈=fr&limitstart=1

Combien de temps après l’arrivée de « neige nouvelle » y a-t-il stabilisation ?
Ce que j’en sais :

  • les écossais disent que le surlendemain, il n’y a déjà plus d’avalanches.
  • le pire que j’ai vu dans les Alpes françaises est de l’ordre d’une dizaine de jours (en altitude, en début de saison, en période particulièrement froide).
  • mes amis des Rocheuses Canadiennes ne voient pas de quoi je parle quand je les questionne sur la stabilisation…

Pas possible de t’en dire davantage sans raconter de conneries[/quote]

j’ai déjà skié des gobelets, mais sans beaucoup de cohésion entre eux ca ne m’avais pas paru dangereux

Posté en tant qu’invité par vieux troll:

[quote]“Il y avait des couches fragiles depuis le début de saison. Les chutes récentes et le vent ont encore déstabilisé le manteau neigeux. Des versants entiers se sont purgés.
Alain Duclos[/quote]

La couche fragile s’est créée fin décembre/janvier/février (conditions anti-cyclonique avec peu de neige). La série noire actuelle était relativement prévisible : chute de neige sur une couche fragile. Il n’y avait pas trop de problème tant qu’il n’y avais pas de neige sur cette couche fragile. Le tassement de la couche de neige fraiche ne peut pas faire disparaitre la couche fragile.
Le problème ne disparaitra pas tant que la couche fragile ne disparaitra pas. Il faut de la température/soleil (pas gagné en face N) ou un matelas neigeux suffisamment important pour ne plus amorcer la couche fragile au passage du skieur.

C’est ce qu’on appelle aussi le givre de profondeur, une transformation de la neige qui s’opère par temps froid et couche peu épaisse (je simplifie) et qui donne des cristaux qui ressemblent un peu à du gros sel et qui n’ont aucune cohésion entre-eux, ça forme des couches fragiles dans le manteau neigeux.

C’est le fameux « roulement à bille » ?
Merci :smiley: