Les moniteurs de ski suisses bannis des pistes françaises?

Posté en tant qu’invité par Intergriski:

Voici l’article parut dans la Tribune de Genève. La protection des alpes françaises est inacceptable de la part de l’école nationale de ski et de l’alpinisme français lorsque l’on sait que précisément 122’040 frontalier français passe la frontière (cf stat office fédérale de la stat en 2010) tous les jours pour venir travailler en Suisse. Combien de guide français exerce une activité dans les alpes suisse et inversement.

http://archives.tdg.ch/TG/TG/-/article-2010-12-2631/un-controle-de-diplomes-surles-pistes-de-ski-francaises

Les profs suisses bannis des pistes françaises

Les moniteurs genevois sont inquiets. Leur diplôme n’est plus reconnu par les autorités françaises

Un contrôle de diplômes sur les pistes de ski françaises? Du jamais-vu chez les moniteurs de ski genevois jusqu’à il y a peu. Au mois de février dernier, deux professeurs suisses ont été contrôlés à Megève par des gendarmes. Les Genevois se sont vu expliquer que leurs diplômes suisses ne sont plus reconnus en France. Devenant de «faux moniteurs» aux yeux des autorités voisines, les Suisses étaient passibles d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende.

«C’est absurde. Les pistes de ski de France voisine sont à côté de Genève. Cela fait plus de cinquante ans que les moniteurs suisses vont sur les pistes françaises», s’insurge Julien Pala, directeur de l’Ecole suisse de ski de Genève, qui a réclamé des explications. La directrice de l’Ecole nationale de ski et d’alpiniste de Chamonix, Fabienne Deguilhem, lui a confirmé l’information cet automne. Dans un courrier, elle argumente en substance que dès qu’un moniteur suisse est rémunéré, il doit avoir passé un test de slalom, l’Eurotest, pour travailler sur le sol français. Ce revirement inquiète les clubs de ski du canton, ceux qui paient leurs moniteurs, plus que ceux qui leur donnent une simple indemnité.

Côté français, les appels de laTribune de Genèverestent sans réponse. Comment expliquer cette décision? «Jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord sur la libre circulation des personnes en 2002, la formation des professeurs de ski suisses, les patentes cantonales, était reconnue dans les pays de l’arc alpin (France, Autriche, Italie), explique Riet Campell, directeur de l’Association Swiss Snowsports. Mais depuis quelques années, et grâce à la libre circulation, beaucoup de pays qui n’ont pas de montagnes forment des professeurs de ski. Les pays de l’arc alpin ne sont pas contents. La France a instauré un test comprenant, entre autres, une épreuve de slalom – l’Eurotest. »

Pour valider les diplômes des moniteurs étrangers, la France requiert l’Eurotest et ne semble pas prête à faire d’exception pour les Suisses ni pour les Genevois. Ce réflexe qualifié de «protectionniste» par les moniteurs concernés agace. «Nous ne faisons aucune concurrence aux Français, argue Julien Pala. Nous venons avec des Genevois qui n’iraient pas skier autrement, depuis la Suisse et pour des clubs suisses et nous ne faisons aucune publicité. »

«La formation suisse est équivalente à celles des pays voisins», rappelle Riet Campell. Les Suisses gardent donc bon espoir de trouver un arrangement avec les autorités françaises. Le directeur de Swiss Snowsports, qui regrette de ne pas avoir été convié aux négociations sur la reconnaissance des diplômes helvétiques, assure qu’il va défendre les arguments suisses à l’avenir. A Genève, Manuel Tornare, chef du Département de la cohésion sociale, de la jeunesse et des sports de la Ville, a promis qu’il se rendrait au Consulat français pour en parler à la rentrée 2011. Les Français seront-ils prêts à négocier? La situation reste floue.

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Modération : modification du sujet (ancien sujet : « Protectionnisme inacceptable de l’ENSA!! » ).

Posté en tant qu’invité par skilift:

oui et surtout à voir les résultats de français en coupe du monde en comparaison à ceux des suisses, il ne semble pas que le système de formation suisse soit moins bon que les français. C’est du chauvinisme déplacé à la française!! :lol:

Posté en tant qu’invité par Yaute:

encore un bel exemple de notre stupidité administrative, protectionniste et de notre suffisance…la montagne et le ski sont universels , du sherpa au catalan en passant par le valaisan ou le chablaisien, un bon skieur pédagogue et prudent fera un bon moniteur, celui qui va devant…Le système français qui fait abandonner nos jeunes à la pelle et ne se concentre que sur la compèt passe à côté des nouvelles glisses, de la pédagogie et ne change pas; toujours les monopoles, la couleur rouge, les descentes aux flambeaux, les cours qui commencent aux aurores, les épreuves bidons qui font vendre des médailles,…Bien sûr plein de gens bien , sympas et doués mais surtout un système d’encadrement de gamins en vacances scolaires , peu de cours pour adultes , jamais de tarifs souples et de remise en cause . Mais c’est vrai que nous sommes les meilleurs du monde. C’est quoi ces mecs qui n’ont que le Cervin et un si piètre palmarès qui osent prétendre nous égaler ? Quand on pense que la candidature suisse de Sion avait été retirée avant la fin parce que le projet n’étit plus jugé profitable et finançable, on mesure tout l’écart que nos pauvres voisins ont encore à rattrapper…et puis des suisses qui veulent travailler en France c’est un peu bizarre, non ?
Aller, flexion, extension…

Posté en tant qu’invité par catline:

[quote=« Yaute, id: 1103036, post:3, topic:105903 »]encore un bel exemple de notre stupidité administrative, protectionniste et de notre suffisance…la montagne et le ski sont universels , du sherpa au catalan en passant par le valaisan ou le chablaisien, un bon skieur pédagogue et prudent fera un bon moniteur, celui qui va devant…Le système français qui fait abandonner nos jeunes à la pelle et ne se concentre que sur la compèt passe à côté des nouvelles glisses, de la pédagogie et ne change pas; toujours les monopoles, la couleur rouge, les descentes aux flambeaux, les cours qui commencent aux aurores, les épreuves bidons qui font vendre des médailles,…Bien sûr plein de gens bien , sympas et doués mais surtout un système d’encadrement de gamins en vacances scolaires , peu de cours pour adultes , jamais de tarifs souples et de remise en cause . Mais c’est vrai que nous sommes les meilleurs du monde. C’est quoi ces mecs qui n’ont que le Cervin et un si piètre palmarès qui osent prétendre nous égaler ? Quand on pense que la candidature suisse de Sion avait été retirée avant la fin parce que le projet n’étit plus jugé profitable et finançable, on mesure tout l’écart que nos pauvres voisins ont encore à rattrapper…et puis des suisses qui veulent travailler en France c’est un peu bizarre, non ?
Aller, flexion, extension…[/quote]
les suisses qui veulent travailler en france pourquoi pas, les français vont bien bosser en Suisse, aucune bizarrerie, c’ est normal, et puis les Suisses sont très pros dans les sports montagnes, indiscutablement.

Posté en tant qu’invité par Jean Lapierre:

J’enseigne l’éducation physique à Genève, et suis titulaire d’un brevet de moniteur Jeunesse et Sport suisse. Chaque année, les écoles genevoises emmènent skier en France voisine plusieurs centaines d’élèves et des dizaines d’enseignants. De nombreuses familles retournent ensuite dans ces stations de ski. Or, avec ces nouvelles mesures de protectionnisme, nous nous replierons sur les stations suisses. Alors, qui est gagnant ? Le bon sens semble se perdre…

Que vient faire ce conflit d’intérêt ici?

On ne voit pas trop le pourquoi du changement de titre. Celui de la Tribune de Genève est bien plus explicite et est lié au sujet, alors que le titre mis sur le forum n’a pas de lien. Quand on diffuse une information, il faut se contenter d’informer, pas de déformer ou de transformer.

Ceci dit, c’est une décision stupide. On ne voit vraiment pas l’intérêt d’une telle mesure. Si elle n’est pas levée, on comprendrait que les guides français qui veulent faire soit le Cervin, soit Chamonix-Zermatt, doivent passer un test d’aptitude en Suisse :confused: . Ils ont sans doute le niveau français, mais il n’est pas sûr qu’ils aient le niveau suisse :P.

Posté en tant qu’invité par Gros troll:

Tous les brevets d’ états ont la meme valeur en Europe , alors soit machingriski vient foutre la merde soit [modéré]. Les deux ?

Posté en tant qu’invité par gugusse:

Oui, mais la Suisse, administrativement, n’est pas en Europe.

Dans un autre cas , les moniteurs de ski anglais n’ont pas le droit d’enseigner sur les pistes francaises. Les gendarmes de Chamonix les controlent assez souvents sur les pistes et infligent des amendes .

Mais c’est déja la guerre en France entre l’Ecole de ski Francaise " ESF " et l’ecole de ski Internationale " ESI " L’ESF a la main mise sur les cours et empeche l’ ESI de faire son travail .

Empêchait car si les ESI sont diplomés d’état, pas de soucis (avec la loi, mais la guéguerre ESF ESI ça dure depuis sa création en 1976), par contre les suisses le sont, diplômés (en principe…) mais ne font pas partie de l’UE
même situation pour les guides, ce qui va surement provoquer des conflits dans l’autre sens…

à suivre

Je ne vois pas ce que l’ENSA a à voir là dedans

à part ça, la règle depuis la première loi française sur le sport de 1974 (je crois, de mémoire) ensuite corrigée et amendée, est que pour exercer en France contre rémunération un encadrant sportif en milieu montagnard (guide, AMM, ski) doit être titulaire soit du diplôme français et être déclaré auprès d’une préfecture française, soit disposer d’un diplôme reconnu équivalent et être en règle dans son pays (=carte professionnelle avec assurance et casier judiciaire vierge), mais s’il s’agit d’un exercice occasionnel. Pour un exercice habituel correspondant à la notion d’établissement il faut se faire délivrer une carte professionnelle par une préfecture française, en présentant un diplôme étranger admis en équivalence.

Il y a peut-être déjà ponctuellement un problème avec la notion « d’établissement » pouvant conduire à exiger la délivrance d’une carte professionnelle française, (en Suisse un moniteur français pourrait avoir besoin d’un permis de travail s’il s’installait dans une station suisse pour la saison ou une partie conséquente de celle-ci)

les équivalences résultent entre membres de l’Union Européenne de décisions du Conseil des Ministres, avec les non UE d’accords d’État à État, et en l’absence d’accord de la volonté souveraine de l’État en cause.

la principale difficulté est qu’un certain nombre de pays membres ou non de l’UE n’ont pas de diplômes professionnels, mais seulement des diplômes amateurs délivrés par les fédérations sportives. Ces diplômes équivalents de nos diplômes d’encadrants bénévoles fédéraux ne sont pas reconnus comme équivalents aux diplômes professionnels, d’où l’exigence du test (résultant d’une décision du Conseil des Ministres de l’UE pour les ressortissants des États membres de l’UE dépourvus de diplômes professionnels)

Alors pour la Suisse je ne connais pas le cursus aboutissant à la délivrance du diplôme de moniteur de ski, ni la nature de ce diplôme, mais si ce n’est pas un diplôme d’État (ou en tout cas délivré par une autorité publique) il ne serait pas considéré en France comme ayant un caractère professionnel … même s’il semble que les autorités françaises auraient alors mis un certain temps à s’en apercevoir !! Idem pour celui de guide. Je sais par contre que le diplôme suisse d’AMM est reconnu équivalent au diplôme français, mais depuis peu

Sous réserve de précisions complémentaires

Bonjour à tous,

Sans vouloir être volontairement polémique, étant donné la politique actuelle et la vague d’antipathie qu’il règne en Suisse contre les frontaliers; je trouve un peu malvenue cette levée de bouclier.

De plus, s’il faut passer un test supplémentaire (en l’ocurence l’Eurotest?) pour faire valider son diplôme dans un pays étranger, je ne trouve pas que se soit illégitime.

Mais bon, faudrait un jour arrêter de psycother tout de même, on ne vous en veux pas, on les aime bien quand même nos voleurs de champignons…

J’imagine bien la confédération helvétique prendre des mesures visant a soumettre tous les guides francais qui proposent des courses en Suisse a passer l’équivalent suisse du diplome de guide .
Dans le meme cas, les guides qui proposent la célèbre chamonix Zermatt auront plus le droit de travailler en Valais ?

[quote=« balla, id: 1103111, post:13, topic:105903 »]Bonjour à tous,

Sans vouloir être volontairement polémique, étant donné la politique actuelle et la vague d’antipathie qu’il règne en Suisse contre les frontaliers; je trouve un peu malvenue cette levée de bouclier.

De plus, s’il faut passer un test supplémentaire (en l’ocurence l’Eurotest?) pour faire valider son diplôme dans un pays étranger, je ne trouve pas que se soit illégitime.

Mais bon, faudrait un jour arrêter de psycother tout de même, on ne vous en veux pas, on les aime bien quand même nos voleurs de champignons…[/quote]

ILs vont etre sympas les commentaires anti - frouzes sur le site de la TDG

C’est bien triste quand la politique débarque dans les montagnes… :expressionless:

Je n’ai pas trop d’avis sur le bien fondé de cette décision ne sachant pas si les formations de moniteurs de ski sont équivalentes entre la France et la Suisse. Quelqu’un peut nous éclairer ? En quoi consistent les formations dans les 2 pays ?

En revanche je trouve que certains arguments dans cette discussions relèvent carrément du n’importe quoi.

Par ex :

je ne vois pas le rapport. Ici on parle des moniteurs de ski, pas des autres métiers. La question est de savoir si le diplôme suisse est valable en France, pas de savoir si les Français piquent le pain des Genevois. D’ailleurs c’est un peu insultant cette insinuation. Je serais curieux de savoir comment fonctionnerait Genève sans ces frontaliers. Enfin ce n’est pas trop la question.

Ca aussi c’est n’importe quoi. Quel est le rapport entre les moniteurs et les skieurs de haut-niveau ? Est-ce que les moniteurs sont des skieurs de haut-niveau ?

Ca me fait penser à un guide célèbre (Terray ?) qui disait qu’« on ne demande pas plus à un guide d’être un champion d’alpinisme, qu’à un professeur de sport d’être champion de décathlon ». Pareil pour les moniteurs de ski.

Quant à savoir si l’administration est plus procédurière et bureaucrate en France qu’en Suisse, je ne saurais dire mais à titre perso une certaine administration douanière helvète ma déjà fait remarquer que « la loi c’est la loi monsieur ! » :stuck_out_tongue:

Pour les guides de montagne, il me semble que la question ne se pose pas car les formations suisses et françaises sont toutes les 2 reconnues par l’UIAGM, non ?

[quote=UIAGM]Un niveau de compétence élevé, le plus élevé qui existe, est exigé dans quatre disciplines différentes pour devenir guide certifié UIAGM : rocher, glace, alpinisme, ski de haute montagne.

La formation des guides UIAGM leur permet de travailler sur toutes les montagnes, qu’elles leur soient déjà connues ou pas[/quote]
http://www.ivbv.info/fr/l-uiagm/la-presentation.html
Est-ce que les lois suisses/françaises se basent sur cette reconnaissance de l’UIAGM ?

Posté en tant qu’invité par munia:

Bonjour,

du grand n’importe quoi cette décision

Il semble que pour exercer en France il faille avoir passé cet eurotest. Quid des moniteurs de l’ESF qui ont obtenu leur diplôme il y a 30 ans ? Ont-ils cet eurotest ? Doivent-ils le passer pour continuer à exercer ?

Si c’est le cas, tout le monde semble logé à la même enseigne sinon il y a clairement discrimination envers les moniteurs étrangers. En tout cas interdire d’exercer à des moniteurs d’un autre pays alpin où il existe aussi des formations sérieuses et reconnues ainsi qu’une longue tradition de l’enseignement du ski semble au premier abord ridicule…

Et un moniteur de Champéry ne pourra donc plus emmener ses élèves sur Avoriaz ? :confused:

Sauf erreur de ma part et à quelques approximations prêt dont on voudra bien m’excuser par avance , entre la loi Suisse et la loi Française, il y a une grande différence concernant l’enseignement du sport ( contre rémunération ou indemnisation ou même gratuitement):
En suisse, il n’est pas indispensable d’être titulaire d’un diplôme pour enseigner le sport. Mais sans diplôme, celui qui engage enseignant engage lourdement sa responsabilité et on peut très bien travailler dans un club sans diplôme, avec le JS1, 2 ou 3. Il existe même des sports qui ne délivrent pas de diplôme professionnel.
En France, pour être enseignant bénévole il faut un brevet fédéral, pour enseigner contre rémunération, il faut un brevet d’état.
Dans le cas du ski, les diplômes étrangers sont reconnus si les personnes ont passé l’eurotest, que passent aussi les candidats au brevet d’état.
S’interroger sur la pertinence de ce test est une autre question, sans doute assez intéressante cependant…

Pour conclure: Je ne crois pas que les moniteurs Suisses patentés puissent être concernés: ils ont un diplôme professionnel et je ne crois pas qu’ils seront inquiétés de quelque manière que ce soit. Les guides professionnels aussi.

Pour les autres, c’est une bonne question, même si la façon de la poser n’est sans doute ni très habile, ni très élégante.