Que faire lorsqu'on est pris dans une avalanche?

Posté en tant qu’invité par mat:

Le sujet sur la bulle d’air m’a intrigue sur le bon reflex a avoir si on est pris dans une avalanche.

-Nager ? une theorie rependue. Les temoignages semblent indiquer que vu les forces en presences, c’est derisoire

-Proteger ses voies respiratoires ? Ca semble un point important, notamment dans le cas d’un aerosol. Mais comment ? Respirer a travers du tissus, ca aide ?

-Se mettre dans une position qui favorise la creation d’une bulle d’air ? laquelle ?

-Proteger sa tete et sa colonne de coups (rochers etc) pendant la descente ?

Sans trop reflechir, j’aurais tendance a me dire que le mieux serait de se mettre dans une sorte de position foetale, avec les mains sur la tete et les coudes protegeant le visage.

Il y a des etudes la-dessus ?
On fait pas mal d’entrainement et de theorie sur la recherche, les arvas etc, mais je n’ai jamais vu d’etude sur le comportement de celui qui est pris.

la seule fois ou j’ai vraiment été pris dans une vraie grosse méchante avalanche j’ai effectivement « brassé », j’ai réussi à rester dessus et à la laisser continuer sa route sans moi , mais j’étais à quelques mètres seulement au dessous de la cassure que j’avais provoqué
(ah et aussi j’ai gueulé « maman » , je ne sais pas si c’est indipensable mais c’est venu tout seul…)

Posté en tant qu’invité par mat:

tu as brasse dans le sens contraire de l’avalanche ? c’etait quoi comme neige ?

oui bien sur pour essayer de remonter !
c’était un 1er janvier dans le couloir coolidge au pelvoux donc poudreuse , cassure sur 1m/1m50 d’épaisseur environ de mémoire

Posté en tant qu’invité par Mabo:

Une avalanche, c’est comme un paquet de muesli au raisins secs.
J’explique : les plus grosses particules restent en surface, c’est pour ça que les premiers petits dejeuners t’as beaucoup de raisins secs dans ton bol et à la fin du paquet tu te tape plus que les flocons d’avoine. C’est exactement le même principe dans une avalanche et c’est comme ça que fonctionnent les sac airbag : faire prendre plus de volume à la personne pour rester à la surface.
Une fois que la coulée s’est arretée, la neige se tasse subitement, la personne même ensevelie partiellement est trés souvent coincée dans une gangue.
Autre chose, beaucoup de personnes emmenées par une avalenche meurent à la suite de traumatismes dûs à des percussions.
Je pense que la solution consiste au moment oû tu te fait coffrer à tout faire pour te sortir de la coulée (nager, gigoter, t’aggriper à ce que tu peux !), puis, si tu est définitivement pris, te mettre en boule pour en effet , te ménager une poche d’air pour attendre tes copains super entrainés à la recherche ARVA.

C’est un phénomène qui s’appelle « ségrégation inverse ».

Posté en tant qu’invité par Sainte Axe:

  • allumer un cierge ; et
  • prier, vite et bien, au choix Saint Bernard (le Grand, bien-sûr) ou Saint Francois (marchant sur les flots).

Marchant sur les flots?
Tu es sûr?

Posté en tant qu’invité par mat:

Bah quand je m’imagine, je fais exactement le contraire: du crawl dans le sens de la pente. :confused: Mais bon, c’est vrai que dans mon imagination, je suis deja en plein milieu de l’avalanche.

Oui, mais si tu es bien pris, c’est deja peut-etre trop tard pour se mettre en boule.

Posté en tant qu’invité par mabo2:

En fait, tant que la neige est en mouvement, elle est meuble et te permet donc de te mettre en boule. Par contre dès qu’elle s’arrete…Impossible de bouger.

Posté en tant qu’invité par mioumiou30:

Et avec les skis rando qui se sont certainement décrochés mais restent fixés à la chaussure grâce au système de ressort, ça doit être super pratique de nager… non?

De mon cote je n’ai pas très bien compris du rôle des skis et battons dans une avalanche:

  1. Pris dans la coulée (mais avant brassage) il est peut être préférable d’avoir les skis pour essayer de s’échapper sur le coté.

  2. Une fois dans le brassage la theorie-muesli mentionnée avant serait plus en faveur de garder les skis.
    Mais je ne sais pourquoi mon instinct me dit que sans skis les chances devrait être meilleures.
    Bon probablement qu’a ce point on a plus trop le temps de se défaire des skis…

  3. Est-ce que les lanières sont vraiment une chose saine ?
    C’est un peu pourquoi je n’en porte pas sur les skis…
    Quand un terrain me parait douteux (ce qui est rarement le cas) j’enlève même les lanières des battons

  4. Par contre pour ce qui est de la poche d’air un casque de skis doit avoir des avantages non ?
    On pourrait même s’imaginer rajouter un compartiment a air dans le casque…

Si tu es skis aux pieds et dragonnes aux poignets, mouvement ou pas mouvement, tu ne peux rien faire, rien de rien (expérimenté personnellement).
Depuis, plus de dragonnes et lanières élastiques calibrées à 50 DaN.

Y’a aussi des gens pour dire que contrairement à l’idée répandue, ça joue contre la ségrégation inverse et que donc s’agiter dans l’avalanche fait tomber au fond

Ca existe comme système ca s’appelle un avalung, ça évite de créer une poche de givre autour du visage.

Pour le « quoi faire », mon père a testé sur piste, une avalanche de neige de printemps partie 10-15m au dessus de la piste, les skis (de piste) ont sautés a l’impact, les battons ont sautés peu après(merci les dragonne avec sécurités). Il a fait instinctivement des mouvements de nage pour rester au dessus et pousser tous les bloc qui se sont mis devant lui… et s’est retrouvé en surface à l’arrêt
Sans doute que la chance était quand même un peu avec lui

Pas de lanières en ski de rando… à moins de vouloir transformer son ski en ancre de marine en cas de pépin. Même si ça t’emmène pas au fond, c’est idéal pour se blesser. Et moi je tiens à garder tous mes membres attachés à mon corps, même mort. Question de présentation.

La solution, c’est soit des stop-skis (mais tu as un peu l’air d’un cave, et puis c’est lourd), soit un ficelou de 2 mm passé dans la languette de la godasse, et fermé au briquet. En cas de gadin, ça tient, mais en cas d’avalanche, ça part.

Pour les dragonnes des bâtons, moi je ne les mets jamais (au pire, le pouce passé dedans pour avoir un appui), mais il suffit de les enlever dans les passages délicats, c’est moins contraignant que les lanières des skis. Il faut y penser, c’est tout.

Pour les système type avalung ou airbag, il sont très chers, mais très efficaces. A condition de pouvoir les utiliser. L’airbag, il faut avoir le temps de le déclencher. Ca veut dire attraper la poignée, alors que tu est en déséquilibre, balloté de partout. Et l’avalung, il faut te rentrer la pipette dans le bec, et surtout la garder en bouche. Pas gagné quand tu es pris dans la « broyeuse »…

Effectivement les lanières aux pieds sont le piège absolu, depuis j’en mets rarement et jamais en montée. On déchausse instantanément. Les skis descendent moins vite dans l’avalanche que le bonhomme, et bien sûr l’avalanche va la plus vite. L’effet est physique, et peut être simulé aisément dans un torrent. Le bonhomme se retrouve en quelques secondes tête en bas, retenu par les pieds… étant donné que l’avalanche va plus vite, et qu’elle ne peut pas passer par dessous, et bien elle passe … par dessus. Et voilà le tour est joué.

Puisqu’on est toujours sur le même sujet, je ne m’appuie que sur mon unique expérience (400m de dénivelé et environ 1km). Je pense qu’en moins de 5s j’étais ensevelli.

Je décirais le temps de la manière suivante :
1s d’incompréhension (pourquoi je perds l’équilibre)
2s de terreur (on donnerait tout pour être ailleurs, car on sait…)
2s pour tenter de rester en surface. Quand j’ai compris que c’était vain, j’ai donné un immense coup de rein pour me mettre sur le ventre toujours tête en bas.
1 min (+/-) à avoir le sentiment d’être dans une machine à laver, pas de peur, on se bat comme dans des rouleaux dans l’océan, est-ce utile ? Durant cette période je n’ai pas le souvenir d’avoir manqué d’air.

Le plus dur, c’est quand tout s’arrête. J’ai eu un temps le réflexe inverse de ce qu’il faudrait faire, vouloir s’endormir vite. Puis j’ai sorti un pied, la chance.

Posté en tant qu’invité par mat:

Super temoignage !

pourquoi as-tu voulu te mettre sur le ventre ? comment as-tu positionne tes bras (volontairement ou pas) ?

Comment se passe l’arret de l’avalanche ?

Posté en tant qu’invité par résus:

tu pries et tu bcroises les doigts pour que ça s’arrête!!! :lol:

Des stops-ski dans la poudreuse ? Ce n’est pas prendre le risque de bonnes séances de recherche de skis ? Je veux bien croire qu’un skieur de rando ça tombe pas mais en pratique ça arrive quand même.