Yves Ballu revisite la conquête de l'Annapurna

Posté en tant qu’invité par Marmottine:

Je viens de terminer la lecture du dernier roman d’Yves Ballu, « La conjuration du Namche Barwa » (Edition Glénat), qui signe là un roman policier haletant en revisitant la victoire française au sommet de l’Annapurna. Bien sûr, on reconnait tous les protagonistes, alors on reste forcément un peu perplexe arrivé au point final. D’autres ont-ils lu ce livre ? Que pensez-vous de l’audace de l’auteur de proposer ce nouveau regard sur l’histoire, même si ça reste un roman ? J’imagine aussi déjà les producteurs télé qui découvriront ce texte et qui auront peut-être envie de l’adapter pour le petit écran…

J’imagine surtout la tête d’Herzog en lisant ce bazar. Avec un titre pareil, il doit en prendre pour son grade le Momo.

Posté en tant qu’invité par Dezellus:

Certains affirment qu’il y a plus de vérité dans les romans que dans l’histoire… Sans aller jusque là, je crois que les romans qui sont un peu les pointillés de l’histoire, s’engouffrent dans les zones d’ombre, voire dans les vides laissés par les historiens et les hagiographes de tout poil. Car les romanciers n’ont de comptes à rendre qu’à leurs lecteurs, pas à l’histoire.
Alors… « Herzog et Lachenal ont-ils réellement été au sommet de l’Annapurna ? ». La question a été posée. Pourquoi?.. Peu importe. Elle ne concerne que les historiens. Au demeurant, elle n’a pas grand intérêt. Sauf dans le contexte de l’époque, celui d’un d’alpinisme colonial (la domination du sommet) aujourd’hui passé de mode. Les photos d’Herzog brandissant le drapeau français au bout de son piolet ne prouvent rien, si ce n’est l’envie de prouver qu’il était au sommet. Ce qui est certain, c’est qu’ils ont été aux limites extrêmes de ce qui était humainement possible. Sans parler d’héroïsme (l’alpinisme n’est pas la guerre !), leurs souffrances ont été terribles, leur courage immense. Cela justifie amplement l’admiration qu’ils ont suscité, même si cette admiration n’a peut-être pas été répartie à parts égales.
Cela dit, rien n’empêche de se demander : « Si Herzog et Lachenal n’avaient pas été au sommet, qu’est-ce qui aurait pu se passer ? ». Cette fois, la question intéresse non plus l’historien (qui ne s’égare pas dans les supputations), mais le romancier. Car elle lui ouvre un champs de créativité très vaste - celui d’un « roman policier haletant » ou d’un « bazar ». C’est selon.
Embarrassant pour Maurice Herzog ? Bien au contraire. Cette « Conjuration » accrédite de façon définitive la "victoire " de l’expédition française à l’Annapurna en 1950. C’est d’ailleurs ce que doit penser Maurice Herzog :« Hé bien… heureusement que nous avons été au sommet, sinon, vous vous rendez compte de ce qui aurait pu se passer ! Merci Yves Ballu, pour cette démonstration magistrale. »
La preuve par l’absurde.

Je crois qu’il ne faut pas chercher au delà du roman. Déjà « Mourir à Chamonix » était pas mal dans le genre !!!

I-Trekkings vient de publier une interview d’Yves Ballu à la suite de son dernier roman « La conjuration du Namche Barwa ».

Vous y trouverez réponse à vos questions :wink:

Greg

Posté en tant qu’invité par Behat:

A voir aussi le blog d’Yves BALLU : des informations sur l’auteur, des documents inédits sur les grandes expéditions, les alpinistes, le monde de la montagne : http://yvesballublog.canalblog.com/