Seracs Ecrins

bonjour,

il y a 1 ou 2 ans , se produisait une chute de seracs sur la VN du dome des Ecrins entrainant une cordee parmi plusieurs . A l epoque , les commentaires allaient bon train :
*jamais de courses sous des seracs!
*ca faisait quelques annees que ces seracs etaient menacants, je n y allais plus

Bon , ben maintenant , un ami me propose de l accompagner là-haut , alors je fais quoi?

[quote=elia]bonjour,

il y a 1 ou 2 ans , se produisait une chute de seracs sur la VN du dome des Ecrins entrainant une cordee parmi plusieurs . A l epoque , les commentaires allaient bon train :
*jamais de courses sous des seracs!
*ca faisait quelques annees que ces seracs etaient menacants, je n y allais plus

Bon , ben maintenant , un ami me propose de l accompagner là-haut , alors je fais quoi?[/quote]
Ben, tu y vas ! Tu ne vas pas décevoir un brave garçon :lol:

Sérieux, il y a un certain nombre de voies dans la face nord des Écrins, et toutes ne passent pas sous les séracs. Oui, je sais, en bas de la voie normale, la trace coupe traditionnellement les restes des avalanches de séracs antérieurs parce que c’est l’endroit le plus facile pour passer … mais là on a le temps de les entendre casser et de dégager vite fait, je parle d’expérience :wink:

Autant qu’il m’en souvienne, l’accident dont il est question n’a pas eu lieu sur la voie normale, mais dans une voie plus raide qui monte (presque) verticalement sous le Dôme de Neige avec un crochet vers l’arête NW, et là il n’y a aucun délai pour dégager lorsque on est à pied et en montée. C’est le genre de voie qu’on ne devrait faire qu’à la descente et à ski, cf le corridor au Grand Combin, vu (de loin !) la semaine dernière. Et il n’y avait qu’une seule cordée en cause, menée par un guide suisse ou italien.

Pour une jolie voie pas difficile aux Écrins sans passer sous les séracs, dit à ton ami de t’emmener faire la « petite traversée » de la Barre, topo dans « Alpinisme facile dans les Écrins », ou alors le couloir Whymper de la première si la rimaye n’est pas trop ouverte, qui est plus facile. Descente en rappel de 20 mètres au dessus de la brèche Lory, plutôt versant sud (gauche) si ça n’a pas changé.

Henri

Fait il y a un peu plus d’un mois et demi, par la VN (c-a-d passant au milieu des couloirs de chute de séracs)… et je suis encore vivant ! :wink:

ce serait quand même dommage de se passer d’un beau panorama comme celui des écrins …

Bonjour Elia,

c’est un tres beau projet de gravir cette montagne . Tu trouveras des détails et des récits d’ascension sur ce site : http://www.camptocamp.org/summits/37978/fr

Entre 50 et 200 personnes parcourent chaque jour cet itinéraire en été et au printemps (à skis). Seule une toute petite partie de l’itinéraire normal est exposé aux chutes de séracs, il suffit de ne pas trainer, ni à la montée ni à la descente : attention aussi au danger de crevasses sous le refuge et juste au dessus (on en parle moins). Si ton copain est compétent, il n’y a pas de probleme, s’il ne se sent pas, rejoignez une collective organisée par les guides d’Ailefroide. Pour les autres voies qu’évoque Freenours, ce ne sont pas des itinéraires pour débutants.

bonnes ballades,

Michel,

Posté en tant qu’invité par fred001:

J’y était cette année et c’est moins expo que ne laisse l’imaginer les photos.
Il y a la traversée sous des séracs impressionnant (quand on est encore sur le plateau) mais elle est rapide et on est bien en dessous, ensuite si on reste bien à gauche (sens montée) on est à l’abri. Il y a encore une petite zone au centre lde a face un peu expo, sérac qui doit dégagé moins souvent vu ça tête mais on a quand même navigué au milieu de gros blocs tombés après l’hiver.

C’est clair que le bas de la VN est exposée au séracs. En bivouaquant sur le glacier blanc fin juin, on a vu/entendu 2 jolis blocs tomber en une soirée/une nuit. Donc oui ça tombe de temps en temps :frowning:
Sur la photo de Michel, la trace de la VN passe un peu plus à gauche (sous le panneau danger), mais ça doit dépendre des conditions.
Il y a aussi un autre passage plus à gauche, moins exposé, mais plus difficile (pente un peu plus raide, et plus crevassé). Mais à cette saison je doute que ça passe encore par là.
Après, tu peux y aller en ayant conscience de ce risque. Pas trainer sous ce sérac (courir si possible => plus facile à la descente), et ne pas faire la pause juste à côté du dépôt comme le font certains.

C’est plus du F (plutôt AD), et ça ne change pas le problème du sérac du bas (le plus menaçant) : ces voies empruntent le début de la VN.

Posté en tant qu’invité par tom:

[quote=Freenours][quote=elia]bonjour,

il y a 1 ou 2 ans , se produisait une chute de seracs sur la VN du dome des Ecrins entrainant une cordee parmi plusieurs . A l epoque , les commentaires allaient bon train :
*jamais de courses sous des seracs!
*ca faisait quelques annees que ces seracs etaient menacants, je n y allais plus

Bon , ben maintenant , un ami me propose de l accompagner là-haut , alors je fais quoi?[/quote]
Ben, tu y vas ! Tu ne vas pas décevoir un brave garçon :lol:

Sérieux, il y a un certain nombre de voies dans la face nord des Écrins, et toutes ne passent pas sous les séracs. Oui, je sais, en bas de la voie normale, la trace coupe traditionnellement les restes des avalanches de séracs antérieurs parce que c’est l’endroit le plus facile pour passer … mais là on a le temps de les entendre casser et de dégager vite fait, je parle d’expérience :wink:

Autant qu’il m’en souvienne, l’accident dont il est question n’a pas eu lieu sur la voie normale, mais dans une voie plus raide qui monte (presque) verticalement sous le Dôme de Neige avec un crochet vers l’arête NW, et là il n’y a aucun délai pour dégager lorsque on est à pied et en montée. C’est le genre de voie qu’on ne devrait faire qu’à la descente et à ski, cf le corridor au Grand Combin, vu (de loin !) la semaine dernière. Et il n’y avait qu’une seule cordée en cause, menée par un guide suisse ou italien.

Pour une jolie voie pas difficile aux Écrins sans passer sous les séracs, dit à ton ami de t’emmener faire la « petite traversée » de la Barre, topo dans « Alpinisme facile dans les Écrins », ou alors le couloir Whymper de la première si la rimaye n’est pas trop ouverte, qui est plus facile. Descente en rappel de 20 mètres au dessus de la brèche Lory, plutôt versant sud (gauche) si ça n’a pas changé.

Henri[/quote]
Malheureusement si, l’accident de l’an dernier a eut lieu sur la voie normale, juste en bas où tu penses pouvoir « dégager vite fait », il y avait un guide juste au dessus qui venait de passer et un juste derrière et selon eux ils ont eut du cul parce que non t’as pas le temps de dégager vite fait!!!

Posté en tant qu’invité par Bobby:

[quote=elia]bonjour,

il y a 1 ou 2 ans , se produisait une chute de seracs sur la VN du dome des Ecrins entrainant une cordee parmi plusieurs . A l epoque , les commentaires allaient bon train :
*jamais de courses sous des seracs!
*ca faisait quelques annees que ces seracs etaient menacants, je n y allais plus

Bon , ben maintenant , un ami me propose de l accompagner là-haut , alors je fais quoi?[/quote]
Autant que je me souvienne, l’accident c’etait produit par mauvaises conditions meteo avec visibilité reduite. ce qui augmentait le risque de passage sous les seracs :frowning:

Couloir de Barre Noire, s’il est en conditions (AD).

oais, entre la VN et barre noir, il y a qd même un monde…

ne serait-ce que question sensation de vide et droit de tomber, demi tour possible,…

Posté en tant qu’invité par fred001:

[quote=Loïc]Il y a aussi un autre passage plus à gauche, moins exposé, mais plus difficile (pente un peu plus raide, et plus crevassé). Mais à cette saison je doute que ça passe encore par là.
Après, tu peux y aller en ayant conscience de ce risque. Pas trainer sous ce sérac (courir si possible => plus facile à la descente), et ne pas faire la pause juste à côté du dépôt comme le font certains.[/quote]
Pas sur que le passage au centre soit meilleur, cet été le serac du haut a balayé cette partie et pour le coup tu passe une bonne heure sous ça menace.

Bonjour,
Tom a raison, l’accident de mes trois copains a eu lieu le 9 aout 2007, le premier guide était un italien et le second était Raymond Péru d’Ailefroide . J’ai fait l’ascension le 29 juillet dernier avec justement Raymond Péru ; d’après lui il y a eu à peu près 10 s entre le départ de l’avalanche et l’impact . Si la météo n’était effectivement pas très bonne, la visibilité était de toute manière assez faible, le jour n’étant pas encore levé; à ce moment là les cordées progressaient à la frontale.

L’exposition me parait important pour une course classée F/PD , mais les circonstances font que mon jugement n’est surement pas très objectif.

La trace actuelle (29 juillet) est décalée sur la gauche (photo de Michel), pour justement réduire autant que possible l’exposition aux séracs. Vers les 9 h, après être redescendus sur le glacier blanc , un morceau de sérac est parti (environ 20 m à droite du panneau danger sur la photo de Michel) Quant à éviter de faire une pause dans les endroits critiques, il y en a un ou une qui ce matin là n’a pas trouver mieux que de laisser une sentinelle et sa feuille de journal en plein milieu de la trace, juste sous les séracs !

Michel 22

Celui du haut semblait moins méchant. Comme quoi c’est pas si facile de minimiser le risque sur cette face…

Heu, je parle du bas tout en bas, le panneau sur la photo est déjà assez largement élevé, pas loin de la barre de séracs intermédiaire. N’est-ce pas d’ailleurs là que ça a cassé, et pas à la barre d’en haut ?

Il me semble aussi que la trace (j’ai fait deux quatre fois le Dôme, la dernière fois il y a douze ans) traversait habituellement plus vite vers la gauche que sur la photo, mais les conditions changent avec le temps, et même d’une année sur l’autre, sans parler de l’appréciation de celui qui fait la première trace et qui monte plus ou moins raide … avant que sa trace soit reprise par les autres.

Pour le reste je parle d’une expérience personnelle qui remonte à l’Ascension 1985, à ski. On fait la pause à la descente en bas de la pente, en se décalant quand même par précaution vers la droite (sens de la descente) à une vingtaine de mètres des traces de la dernière coulée, traces que traversait la trace de montée. Quand ça a craqué en haut, je ne suis pas resté pour vérifier la justesse de mon affirmation d’être hors de la trajectoire prévisible en commandant la pause ! Mais en fait, on a eu du temps avant l’arrivée de la coulée, au moins une minute sinon deux. J’avais déjà planté mes skis, je n’ai pas pris le temps de les ramasser, mais ils n’ont pas été touchés, la coulée a suivi la coulée précédente. Mais parfois elle passe ailleurs, ça dépend de quel point partent les séracs.

Mais je crois bien que, malgré cet accident, personne ou presque ne passe à gauche, pourtant à l’abri des séracs. C’est probablement parce que c’est plus raide, et surtout plus crevassé, et qu’entre plusieurs risques il faut parfois choisir, en n’étant pas toujours sûr de faire le bon choix.

Henri

Posté en tant qu’invité par tetof:

Le Dôme de Neige est l’archétype de ces courses qui gagnent à être réalisés à ski au printemps.

  1. Cela permet de limiter les risques :
  • on va nettement plus vite à la descente => moins d’exposition. En 2 courbes, tu passes la zone critique.
  • la neige et les crevasses fermées permettent de faire une trace diminuant le risque sérac
  1. Que du plaisir à ski. La descente n’est pas une longue bavante sans intérêt.

Les séracs sont vraiment mauvais. Il est certains que cela va tomber. La seule incertitude est de savoir combien de personne seront dessous. Pour ma part, je ne pense pas que je remontrais à pied par la voie normale pour faire le Dôme de Neige : trop de risque pour une course F. Mais, je l’ai déjà coché à pied et à ski.
Ca craint moins à la descente car tu passes nettement plus vite. Tu peux taper un sprint et passer la zone critique en moins de 5 min. C’est pourquoi, j’accepte de prendre le risque de passer sous les séracs en redescendant après avoir fait une autre voie au Dôme ou à la Barre.

En conclusion, personne ne peut répondre pour toi.

Posté en tant qu’invité par erpie7:

[quote=fred001][quote=Loïc]Il y a aussi un autre passage plus à gauche, moins exposé, mais plus difficile (pente un peu plus raide, et plus crevassé). Mais à cette saison je doute que ça passe encore par là.
Après, tu peux y aller en ayant conscience de ce risque. Pas trainer sous ce sérac (courir si possible => plus facile à la descente), et ne pas faire la pause juste à côté du dépôt comme le font certains.[/quote]
Pas sur que le passage au centre soit meilleur, cet été le serac du haut a balayé cette partie et pour le coup tu passe une bonne heure sous ça menace.[/quote]
1 :Si les seracs du hauts (d allure pourtant plus debonnaire)s y mettent aussi , alors ce nest plus le debut de la VN qui est expo , mais les 2/3.

2:Je ne comprends pas la logique de ta phrase :
j imagine les seracs du haut qui partent et raclent la partie centrale de la face , en quoi est-ce que le fait d y passer est plus dangereux apres la chute qu avant ?

Tu n as pas mentionne toutes les parties expo de l itineraire, il y a d autres serqcs bien menacants… :rolleyes: [quote=fred001]Pas sur que le passage au centre soit meilleur,[/quote]
Surtout en Aout, ca pue la crevasse dans cette pente.

[quote=tetof]Le Dôme de Neige est l’archétype de ces courses qui gagnent à être réalisés à ski au printemps.

  1. Cela permet de limiter les risques :
  • on va nettement plus vite à la descente => moins d’exposition. En 2 courbes, tu passes la zone critique.
  • la neige et les crevasses fermées permettent de faire une trace diminuant le risque sérac
  1. Que du plaisir à ski. La descente n’est pas une longue bavante sans intérêt.[/quote]
    assez d’accord, je rajouterai « à la juste condition que le manteau neigeux soit lui-même bien purgé » bien entendu

oui mais de toute façon les séracs quels qu’ils soient, il faut partir du principe qu’ils sont tous mauvais et que de toute façon ils se casseront la gueule d’une manière ou d’une autre, soit lente (en général quand c’est plus raide en-dessus et plus progressivement doux en dessous), soit brutale (notamment quand le bas de la rupture de pente est un angle à 90°)…les deux pouvant intervenir de manière parfois relativement aléatoire, vaut mieux s’attendre au pire!

une fois en visitant (en bordure) les séracs du glacier du Tour, j’ai constaté un sérac qui est tombé en arrière (c’est à dire en amont de lui-même) dans sa propre crevasse d’origine !!! tout est possible!

sur un glacier quand un sérac est formé c’est que la rupture de pente et la gravité est plus en jeux que pour une simple crevasse qui s’ouvre puis se referme une fois la rupture de pente passé…
=un sérac est fait pour se casser la gueule, la gravité l’attirant inévitablement vers le bas…la part d’aléatoire est très forte, c’est un peu comme le risque sismique, il est impossible de prévoir

hiver/été, cas de « surge » (accélération de la vitesse de la glace) ou pas, les séracs d’un barre peuvent parfois tomber plus fréquemment, mais comme il en suffit d’un, le mieux est tout simplement de ne pas s’y exposer ou alors le moins de temps possible : c’est évident qu’à ski c’est nettement plus sur…

J’ai chargé une photo de début juillet montrant la trace d’une bonne chute de blocs depuis le haut (item « 2 »). il y a aussi un joli champ de glaçons plus bas (item « 1 »)…

Voir ici

(j’espère que le chargement de la photo à marché sinon désolé)

J’ai fait la petite traversée, il y à de cela quelques années… :wink:

Ce qui nous a fait à l’époque le plus flipper, et bien ce sont les les chutes … de pierres, depuis la brèche Lory et en repassant sous la barre, à la descente.

A+