Caroux : Quel avenir?

http://forum.camptocamp.org/viewtopic.php?id=127036

Le Massif du Caroux fait l’objet d’un programme d’équipement (200 000 euros) qui va débuter très prochainement.
Ceci étant imposé par l’ONF afin d’éviter les interdictions et permettre la signature de convention d’utilisation des sites pour l’escalade.
Pilier de Bosc, Grande Paroi et Petite Paroi d’Arles, Bastion, Roque Rouge, Gorges d’héric vont se voir dotés d’un équipement sur scellement mais suffisamment « aéré » et absent lorsque un assurage « naturel » sera possible.
C’est un plan sur 5 ans . La première « tranche » va débuter probablement à l’automne, ça concernera en premier la Grande et Petite Paroi d’Arles. Le style d’équipement privilégiera l’assurage naturel , mais les relais seront équipés. L’équipement se fera exclusivement en broches scellées. Un nouveau topo verra le jour pour clore le tout.
Qui finance ? : le Conseil Général de l’Hérault et peut être la FFME nationale pour une petite partie …
Qui a décidé ça ? : C’est sous l’impulsion des « locaux » et la nécessité de faire le « ménage » après des équipements sauvages et polémiques. Ce plan traîne depuis dix ans. Déjà des secteurs « école » équipés en broches ont été réalisés : Lafage, les Estréts, et l’éperon de Lafage (où Jean Louis R à perdu la vie accidentellement en équipant).

" Les porteurs du projet sont des locaux qui sont en contact avec les réalités du terrain et de la pression exercée par l’ONF.
Parmi ceux-ci il y avait le guide Jean Louis Raynal récemment disparu. C’était un des très bons connaisseurs du massif, certainement pas quelqu’un qui se serait engagé dans ce projet pour des considérations purement pécuniaires."
Il apparaît qu’un bon nombre de pratiquants (es) craignent de voir disparaître un grand terrain d’aventure et une école de montagne exceptionnelle …

Posté en tant qu’invité par tetof:

Si ce n’est pas un Troll, je souhaiterais savoir si un calcul de rentabilité a été effectué ? Combien d’années ou dizaines d’années sont nécessaires pour rentabiliser les 200 000 euros ?

A part pour les équipeurs locaux, est ce rentable ?

Contre l’aseptisation !

Pour laisser en état (ie équipement en pitons)

Pour ce qui est des points vétustes, quand on vient grimper au Caroux, on sait pertinemment ce à quoi on s’attend… Il est sur que certains relais auraient besoin d’être renforcé mais qu’est ce qui empêche le grimpeur (voir même le local…) d’y planter un piton neuf…

J’ai commencé à contacter à droite et à gauche et les premières réponses sont très évasives…

C’est quoi ? 2 m entre les points ou 20 m ?

Assurage naturel : Arbre + fissure non ? au quel cas c’est 99% des protections au Caroux, donc pas besoin de réequiper…

Pour eux faire le ménage = équiper ? MDR…

Pour avoir pas mal grimpé au Caroux dans des voies classiques, j’en ai pas croisé souvent des locaux… à part des BE qui trainaient leurs brouettées de mioches dans les secteurs écoles…

Pourrais tu préciser ce que tu entends par réalité du terrain ? Pression de l’ONF ? Pareil peux tu préciser ? Menace d’interdiction ?

Avant de tirer à boulets rouges sur ce projet, j’aimerais en savoir plus :

Qui est responsable du projet à la FFME locale ?
Qui coordonne le projet ?
Où puis le contacter ? (Si tu ne veux pas mettre ses coordonnées sur le forum, envoie moi un mail ou un MP)
Où puis je obtenir une copie du projet ?
Quand et où est prévue une réunion sur ce projet (si réunion il y a )? Peut on y assister ?
Combien seront payés les équipeurs pour faire le boulot ?
Nombre de points prévus dans le budget ?

Premier bilan :

  • Je viens d’appeler Sport-Hérault qui gère administrativement le projet, le PNRHL et Henri blanc, figure historique du Caroux et qui est le maître d’oeuvre du projet.

==> ce n’est (malheureusement) pas un troll, mais le projet n’était nullement secret.

La somme concerne l’équipement, les salaires, la signalitique et l’entretien sur plusieurs années.

Pour compléter les infos d’André : ce sont 250 voies (sur 600 au total) qui sont concernées sur les sites mentionnés. Pour toutes, 2 broches aux relais, systématiquement, plus des points dans les longueurs « quand les protections naturelles ne sont pas possible ».
Ce dernier aspect ne veut rien et tout dire !!! Les différentes discussions ne m’ont pas permis de savoir si l’équipement va être pensé en fonction de la voie ou bien si ce sera peu ou prou un point tous les 3/4 mètres.

Je livre bientôt ici même mes sentiments personnels et quelques approfondissements en guise d’analyse.

Quoi qu’il en soit, le Caroux comme vous l’avez connu est déjà mort.

Posté en tant qu’invité par Fred:

Il est mort uniquement si tu le laisses mourir.
Un point peut s’enlever, même un scellement.

Mais tu as raison, 2 broches au relais est le 1er pas. C’est celui qui compte et qui permettra de tout équiper progressivement.

Après avoir pourri les alpes à coup de stations de ski et de canon à neiges, nous sommes en train de pourrir nos falaises à coup de grimpodrome 22kN. C’est la même logique.

Consterné par un tel projet - et même en colère !
Entièrement d’accord avec les remarques de Pierre et de Circus.

Un truc qui me turlupine : en général l’ONF cherche à limiter la fréquentation de ses territoires ; quel intérêt a-t-il donc à ce que le Caroux devienne beaucoup plus fréquenté (car c’est toujours ce qui arrive quand on aseptise) ?

250 sur 600 longueurs pourrait laisser penser qu’il « restera » de nombreux itinéraires en TA pur et dur …
Mais ne nous laissons pas aveugler par ces chiffres. En réalité c’est la quasi totalité des voies régulièrement fréquentées, donc celles d’un plus grand intérêt, qui vont êtres ÉQUIPÉES .

Dans 99 % des cas des protections naturelles sont possibles (Friends, Stoppers, Pitons, Sangles …) : donc rien dans les longueurs .

Je compléterais le message d’André car j’étais au Caroux la semaine dernière.
Dans l’arête Nord de la Tour Carrée d’Aval, il y a des beaux spits tout neufs, tous les 2m, dans toutes les longueurs sauf dans L2 qui est une longueur en dalle improtégeable alors que toutes les autres sont en fissure.

Donc, ceux qui disent : on équipe « quand les protections naturelles ne sont pas possible » sont les premiers à ne pas tenir leurs promesses.

Malheureusement, j’ai l’impression que les ouvreurs n’ont pas leur mot à dire là-dedans. J’aimerais bien savoir comment ça se passerait si on essayer d’équiper en spits de 12 la Pierre-Allain ou la Walker…

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Certains ont bien essayé d’équiper le petit Dru en broche… (Non, je ne jette pas de l’essence sur le feu …:rolleyes:)

Le problème, c’est que les deux « anciens », Jean-Louis Raynal et Henri Blanc, parmi les plus prolifiques des ouvreurs carousiens, étaient (JLR est décédé récemment) et sont partie prenante de ce projet. Il est donc contionné par ceux qui avaient le plus de poids pour défendre le Caroux…

Je ne connais pas directement Henri Blanc (ça ne saurait tarder !), donc je ne connais pas ses motivations exactes, mais celle de Jean-Louis n’étaient pas convaincantes (« l’équipement vieilli », « il faut proposer de la grimpe moderne au caroux »). Ya d’autres raisons là-dessous, mais je ne veux rien affirmer sans preuve (mais quels BE résisteraient à un gâteau de 200 000€ dont ils toucheront la part qui leur revient, à un petit nombre… ?)

Bonjour à tous,

Un débat lancé sur un forum camptocamp en 2002 a conduit à la création d’Initiative Terrain d’aventure, groupe dont l’activité reposait sur quelques personnes et est hélas trop vite retombée.
L’atteinte au Caroux, si elle est avérée, est très grave car c’est en France le seul massif de basse altitude à revendiquer un statut de grimpe traditionnelle. Sans Terrain, pas de pratique, sans pratique, pas de pratiquants et donc pas de défense des terrains = c’est ainsi que meurrent les minorités.

2 remarques : [quote=André]« 250 sur 600 longueurs pourrait laisser penser qu’il « restera » de nombreux itinéraires en TA pur et dur … »[/quote]
ça représente la TOTALITE du terrain de jeu, les 350 voies restantes ne sont que les bouses infréquentables.

Les 200 000 d’investissement dans l’équipement ne sont rien par rapport au chiffre d’affaires attendu par l’usage des équipements mis en place : les BE vont « enfin » pouvoir travailler avec un outil et un environnement adapté sur une masse importante de pratiquants comme en canyon par exemple. Il y a plus de moniteurs de ski qui travaillent en station que de guides qui bossent sur des raids sauvages à skis, ne parlons pas de ceux qui font des courses engagées avec cleint.

c’est quand même consternant cette logique universelle de bétonnage du territoire, littoral, falaises, … quelle tristesse.

Michel,

Posté en tant qu’invité par tetof:

Excellent. Comment un équipement sur assurage naturel pourrait vieillir.

C’est une vision très ancien guerrier des années 80-90 que de croire en une pratique moderne dans n’importe qu’elle domaine.
La modernité d’une génération n’est que le has been de la génération suivante.

Ils ont oublié de se réveiller à l’époque de la révolution du perfo et souhaitent se rattraper sur le tard. S’il n’y a que cela, il faudrait juste leur trouver un peu de calcaire déversant à percer pas trop loin du Caroux.

Posté en tant qu’invité par tetof:

Je serais curieux de voir une étude précise de rentabilité.
Est-ce qu’une étude sérieuse a été réalisée ?
La réalité économique des stations de skis est bien différente des plans sur la comète réalisés avant de bétonner. Ce n’est déjà pas toujours rentable dans le ski. Imaginons alors dans cette activité sans argent qu’est l’escalade.
Le Caroux ne s’appelle pas Orpierre ou La Palud.

Salut Christophe,

La Palud certes, mais le Caroux peut se comparer à Orpierre, en terme de facilité et de potentiel.
Pour les questions économiques, imagine 10 BE qui travaillent 3 mois sur place à 250€/jour : ça donne 15 000 de CA par BE soit 150 k€/an : ce sont des chiffres auxquels des collectivités locales sont sensibles. Peu de via ferrata ont été construites sur de telles hypothèses de retours touristiques.
Conclusion : il faudra se rendre en Corse pour pratiquer la grimpe « libre ».

Michel,

Jusqu’à ce qu’en Corse ils décident d’imiter le Caroux…
Si on laisse faire au Caroux, c’est fichu partout en France !

Posté en tant qu’invité par tetof:

[quote=Michel]Pour les questions économiques, imagine 10 BE qui travaillent 3 mois sur place à 250€/jour : ça donne 15 000 de CA par BE soit 150 k€/an : ce sont des chiffres auxquels des collectivités locales sont sensibles. Peu de via ferrata ont été construites sur de telles hypothèses de retours touristiques.
Michel,[/quote]
Sauf que c’est exactement le même mauvais calcul réalisé par beaucoup de monde. Le CA est une chose mais il faudrait déjà avoir une idée du résultat net.
Nous connaissons tous des BE n’arrivant pas à gagner leur croute alors qu’ils sont dans des régions très bien équipé en grimpe sportive. 900 journées de BE au Caroux me semble aussi disproportionné que les 200 000 Euros.

Crois tu qu’il existe des calculs sérieux de retour sur investissement ou des exemples précis montrant que c’est rentable ? Je n’y crois pas. Combien avait couté l’équipement par des professionels en hélicoptére de la Croix des Têtes ?

Mais, tu as raison. Les capacités à raisonner des collectivités locales est à la hauteur de celle des administrés. Nous avons les politiques que nous voulons. Nous voulons des solutions simples à des problèmes complexes. Les promesses n’engageant que ceux qui y croient, ils suffit de promettre la lune et de distribuer un peu d’argent à des locaux pour faire tourner la machine.

Il est certains que les velléités d’équipement d’un Conseil Général, ONF etc… seront nettement plus difficile à combattre que les initiatives individuels des goujonneurs Isérois. Ce n’est souvent qu’une question de Lobbying. Si les grands sages locaux ont vendus leurs âmes, il est probable que la messe est dite. La technique corse nécessite d’autres moyens/motivations et entraîne d’autres risques que la parlotte sur un forum.

Bah, ça nous laisse encore l’Alsace, la Corse et la Savoie.

tu m’as grillé!

Bah, ça nous laisse encore l’Alsace, la Corse et la Savoie.[/quote]
Ben oui, il restera donc plus rien en France. Il faudra aller à l’étranger en Alsace, en Corse ou en Savoie :lol:
Très franchement cette mise aux normes du Caroux ne me fait pas rire.

Un des problèmes que soulève ce rééquipement concerne les relais : il est prévu de mettre deux broches donc de matérialiser le relais. Si dans certaines voies, celui-ci est matérialisé par 2 ou 3 pitons, dans d’autres, la cordée le fait où bon lui semble.

Comme je l’ai déjà dit, faire un relais sur broche à coté d’un arbre « d’un fort beau gabarit », constitue au Caroux une hérésie !

Je ne me fais pas d’illusion concernant les points dans les longueurs : il y en aura probablement 3 ou 4 au minimum : adieu la recherche d’itinéraire… et c’est débile car ni satisfaisant pour ceux qui n’ont jamais fait de TA ni pour les amateurs de TA…

Il ne faut pas oublier que le Caroux est une école de la montagne. Si on se prive de ce terrain, où va t’on pouvoir apprendre les manips indispensables en montagne.